UNE HISTOIRE DE CALENDRIERS | 2072 | notes

Les humans et le cycle de la Magie


Les humains sont confus.

C'est leur état naturel. Leurs vies sont si courtes, ils n'ont jamais le temps de réfléchir aux choses. Je sais qu'il s'agit d'une simplification excessive, et qu'il y a eu de nombreux brillants érudits humains à travers les âges. Même un Léonard de Vinci et un Albert Einstein, bien qu'assez brillants pour avoir un aperçu de choses plus vastes, et assez imaginatifs pour visualiser un monde complexe et interconnecté, n'avait pour autant pas le temps d'analyser leur propre réflexion. Dans mes conversation avec Léonard de Vinci, j'ai vu le reflet de ce qu'il voyait, mais il n'a jamais pu exprimer ou croire ce qu'il avait vu. Il faut des années, parfois des centaines d'années, pour mettre correctement en perspective les idées, même pour ses propres idées. Les humains n'ont pas le luxe d'avoir autant de temps. Ils sont aussi limités pa leur croyance dévoué au scepticisme. Aussi loin que remonte les traces de l'histoire humaine, ils connaissaient les récits de magie, de grandes civilisations anciennes et d'autres mystères. Les humains ont choisi de ne pas les croire et ainsi, lorsque la Mère nous a rammené la magie, ils ont été désorientés et confus, leur état naturel.

Ce que je suis sur le point de vous dire doit rester un secret elfique. Je sais que les humains finiront par le découvrir, mais cela doit arriver le plus tard possible.

Toutes les choses que la Mère nous donne, elle les reprend. La Nature, tel que les humains l'appelle, suit des cycles : le lever et le coucher du soleil, les saisons, le marée, tout est un cycle. La magie suit également un cycle, elle apparaît et disparaît sur Terre, comme la chaleur du soleil d'été. Ses cycles ne se mesurent pas en heures, comme le soleil, mais en milliers d'années.

D'un point de vue scientifique, la magie, si on la représente, est une onde semi-régulière qui traverse l'histoire de la Terre. Il y a de légères fluctuations qui traversent cette onde, et l'onde elle-même n'est pas parfaitement uniforme.

Le moment du cycle où le monde devient magique ou celui où la magie chute sont appelés le Niveau de Seuil. Toutes les races magiques et, dans certains cas, chaque individu de sa race, a son propre point de déclenchement pour que la métamorphose se produise, et ainsi il faut au monde un certain temps pour se transformer. Traditionnellement, le Niveau de Seuil a été fixé au jour où le premier des Grands Dragons se réveille pour la phase montante, et à l'hibernation du dernier des Grands Dragons pour la phase descendante. Le temps moyen entre deux Niveaux de Seuil est d'approximativement 5200 ans.

Quand le dernier âge de magie touchait à sa fin, l'Atlantide se préparait au désastre. La culture atlante était une hybride humaine et elfique qui avait accompli des merveilles aussi bien scientifiques que magiques, mais dans les dernières années, elle s'est renié elle-même en combattant la nature pour préserver l'île. Alors que la fin approchait, leur technologie et leur culture se sont répandus depuis l'île vers le reste du monde. C'est pour cette raison que tous les anciens calendriers de l'humanité commencent à moins de 100 ans d'intervalle. Les calendriers hébreu, égyptien, chinois et, plus important, maya, présentent tous une influence directe de la culture atlante.

Le calendrier maya est le plus impressionnant, car il contient une description complète des cycles magiques. y compris l'actuel franchissement du Seuil. Les maya décrivaient les cycles comme des "Mondes," et annoncaient que seules certaines formes de vie pourraient passer d'un monde vers le suivant. Le calendrier, conçu il y a plus de 5000 ans, prédisait le jour exact ou le Niveau de Seuil serait franchi. En convertissant les dates maya dans le calendrier chrétien actuel, il indique de façon correcte que le Seuil serait franchit le 24 décembre 2011. Ce jour, le premier Grand Dragon était aperçu au Japon. La précision est stupéfiante. Quand j'ai conseillé le Pharaon pour créer le calendrier égyptien, je pensais avoir été aussi précis que possible, et pourtant mon calendrier a raté le date du Seuil de plus de deux ans.

Atlantis a sombré le 12 août 3113 avant Jésus Christ, marquant ainsi la fin du Quatrième Monde et le début du Cinquième. Le Sixième Monde a commencé, et se terminera, d'après le calendrier maya, le 4 avril 7137.

Nous avons d'ici là le temps de profiter de ce que la Mère nous donne. Nous devons utiliser à la fois l'énergie de la nature et le pouvoir de la technologie pour essayer de réparer les dégâts causés par nos cousins à la vie plus brève.


Conférence donnée Ehran “Le Scribe” au diner des YET (Young Elven Technologists).

Cet exposé, qui semble bien avoir été présenté par Ehran, attire immédiatement un certain nombre de remarques. Ainsi, lorsqu'il évoque des conversations avec Léonard de Vinci ou les conseils qu'il aurait prodigué à un pharaon de l'ancienne Egypte, parle-t-il de réincarnation, ou affirme t'il avoir vécu cette époque ? De nombreux éléments biographiques suggèrent qu'Ehran fait parti des elfes nés avant 2011 (les "bébés-pointes"), mais pas de là à être âgé de plusieurs milliers d'années. Mais le sujet auquel nous nous intéresserons ici porte en particulier sur les calendriers et les cycles de magie.

Le 24 décembre 2011 est resté dans l'histoire comme le jour de l'Eveil. Ce jour là, le dragon Ryumyo a été vu pour la première fois près du Mont Fuji, au Japon. Quelques heures plus tard, Daniel Coleman, dit "Coyote Hurlant", un membre de la tribu Ute, s'évadait avec ses codétenus du centre de détention d'Abilene au Texas en utilisant la magie devant de nombreux témoins.
Erhan souligne en particulier la signification de ce premier événement. Néanmoins, il faut remarquer que les apparitions des dragons se sont étalées dans le temps : citons entre autre Dunkelzahn près de Denver le 27 janvier 2012, Rhonabwy en Grande-Bretagne le 22 février, Lofwyr en Allemagne au mois de mars, suivi par Feuerschwinge en mai, Aden le 21 juillet en Turquie, et Masaru aux Philippines le 15 avril 2014. Autrement dit, si l'apparition de Ryumyo marque symboliquement le début d'une période historique, rien n'indique que la date exacte soit réellement significative. D'autres phénomènes, comme la naissance des enfants elfes et nains, sont arrivés plus tôt et de façon progressive. Ils constituent près de 10% des naissances depuis le début de l'année 2011, et les premiers cas remontent au moins à 1987. De plus, le réveil d'un dragon ou l'utilisation de la magie ont pu avoir lieu sans que des témoins ne le rapportent.

Les dragons, créatures intelligences capables de communiquer avec les humains, ont dit qu'ils se sont réveillés après une longue période de sommeil ou d'inactivité pendant une période sans magie. Le dragon Dunkelzahn, en 2012, utilise le premier le terme de "Sixième Monde" pour désigner la période qui commença le 24 décembre 2011. Les dragons eux-mêmes, les transformations dans la population humaines et dans certaines espèces animales, certains phénomènes magiques, correspondent aux éléments présents dans les anciennes traditions. Cela ne prouve pas pour autant que ces traditions soient issues d'une connaissance antérieure d'une période précédente de magie.


Ehran suggère qu'au moins les calendriers maya et égyptien ont intégré lors de leur conception la prédiction d'un événement à venir. La notation de dates futures nécessite l'introduction d'une année de départ fixe et unique (au lieu par exemple, de la date de début de règne de souverains successifs). Selon lui, tous les calendriers antiques débutent dans un même intervalle de 100 ans.

Pour les calendriers hébreu, égyptien, chinois et maya connus des archéologues et des historiens, son assertion est a priori fausse. Le calendrier hébreu compte les années depuis la date supposée de la création d'Adam, en 3761 av.JC. Le calendrier chinois compte les années depuis le début du règne de l'Empereur Jaune, Huángdì, en 2697 av.JC, ou depuis la création du calendrier par ce même empereur, en 2637 av.JC. Le "Compte long" utilisé par les mayas comptait les années depuis la création du monde, en 3114 av.JC. Le calendrier égyptien comptait les années depuis le couronnement du pharaon. Mais le lever hiliaque de Sirius, ou cycle Sothique, d'une durée de 1460 ans, aussi utilisé pour certaine datation, renvoie en 4241 av.JC ou 2781 av.JC.

Il est néanmoins possible de "synchroniser" ces calendriers sur des dates relativement proches, peu ou prou dans l'intervalle de cent ans cités par Ehran. Le lever hiliaque de Sirius, en 2781 av.JC, est distant de 84 années du début du règne de l'Empereur Jaune, en 2697 av.JC. Ces dates peuvent également coïncider avec le début de la IIIe dynastie, le couronnement de Djéser (situé entre 2691 à 2625 av.JC), et dans une moindre mesure, la construction de son tombeau, la première pyramide égyptienne, à Saqqarah. Dans le Compte long maya, le premier "baktun" (environ 400 ans) s'est achevé en 2720 av.JC.

Pour le calendrier hébreu, la chronologie "massorétique" situerait la mort d'Adam 930 ans après la Création, en 2831 av.JC, la disparition d'Hénoch en 2774 av.JC et la mort de Seth en 2719 av.JC. Ces deux derniers occupent une place importante dans la tradition kabbalistique, comme premiers détenteurs de ses secrets. On notera que les descendants de Seth (dont Hénoch fait parti) auraient érigé avant le Déluge deux stèles, l'un en brique, l'autre en pierre, où étaient gravés tous les savoirs astronomiques. Quant à Hénoch, il aurait disparu dans la 365e années de sa vie, évocation directe du cycle solaire et, par extension, du calendrier.
On pourrait également prendre le partie d'écarter la chronologie du Seder Olam Rabbah qui est utilisée dans le calendrier depuis le 2e siècle de notre ère, au profit de celle du Seder Olam Zutta, du 8e siècle. Selon ce texte, la date de la création remonterait à 4339 av.JC. Les textes bibliques dit "massorétiques" situent le Déluge 1656 années après la Création, soit, avec cette seconde date, en 2683 av.JC.

Il est donc possible de placer un certain nombre d'événements notables dans ces calendriers entre 2831 et 2625 av.JC, ou, de façon plus restreinte, entre 2720 et 2691 av.JC. La méthode utilisée n'est pas incompatible avec la construction des calendriers, qui peuvent dans certains cas intégrer des éléments antérieurs dans leur chronologie. Il est en effet courant qu'un calendrier soit établi longtemps après la date de départ choisie. Ainsi, on ne compte les années depuis la date supposée de la naissance de Jésus Christ que depuis le 6e siècle. Les dates de départ des calendriers ont souvent une forte signification symbolique, politique ou religieuse, qui n'est pas toujours établie au moment où elle survient.
Dans le cas du calendrier chinois, il s'agit du choix "arbitraire" du début du règne d'un souverain, qui est celui qui a établi ce calendrier. Dans le cas du calendrier égyptien, un choix similaire du début du règne d'un souverain, qui coïncide avec un événement astronomique. Quant aux calendriers hébreu et maya, un événement mythologique de création ou de transformation du monde est situé à une date, qu'on peut considérer comme un choix arbitraire, en l'absence de source historique. Cependant, cette date est postérieure au "plus de 5000 ans" mentionnées par Ehran.


Il n'y a pas de fonction prédictive connue dans les calendriers hébreu, chinois ou égyptien. Il est donc impossible d'analyser le commentaire d'Ehran sur une erreur de ce dernier calendrier. Le Compte long maya disposerait d'une fonction prédictive, que nous pouvons comparer avec les informations exposées.


Date de création du monde
Stèle C de Quiriguá, face est

Cyrus Thomas, Mayan calendar Systems II (1904)

Dans le Compte long maya, 1 uinal compte 20 kins (jours), 1 tun compte 18 uinals, 1 katun compte 20 tuns, et 1 baktun compte 20 katuns. Un tun dure donc 360 jours, qui est un approximation assez grossière de l'année solaire (le Compte long sera d'ailleurs complété par des calendriers astronomiques plus précis). Hormis cette approximation, le Compte long repose largement sur l'utilisation de la base 20. L'analyse mathématique du nombre de 144 000 jours dans un baktun donne une décomposition assez simple du produit des plus petits nombres premiers (27x32x53). La présence de nombres facilement décomposables devrait généralement éveiller la suspicion. Les katuns et baktuns du Compte long peuvent être comparés fonctionnellement aux décennies, siècles et millénaires de notre calendrier. Notre culture et nos mathématiques utilisant plus volontiers la base 10. Leur durée n'a aucune signification propre, autre qu'un nombre de révolutions terrestres autour du Soleil, qui est l'unité de base.
Le Popol Vuh, texte mythologique maya, raconte la destruction du monde précédent au bout de 13 baktuns. Le nombre 13 a une signification dans de nombreuses cultures, qui provient vraisemblablement du décalage entre le cycle solaire et le cycle lunaire. Une année solaire de 365 jours compte douze lunaisons complètes et une treizième lunaison incomplète. L'emploi de la seule unité la plus grande pourrait peut-être constituer une facilité littéraire, plutôt qu'une mention exacte (à l'instar par exemple de la Guerre de Cent Ans, qui dura en réalité 116 ans).
Néanmoins, à une époque qui ne connaissait pas le compte à rebours, on peut aussi imaginer que la date de départ du calendrier a été choisi de façon à faire correspondre à une date future un nombre unique et facile à mémoriser. Ehran lui-même évoque une durée approximative de 5200 ans, ce qui sous-entend que la seule donnée d'un nombre d'années solaires ne suffit pas à déterminer l'échéance.

Or, comme nous l'avons vu, au Compte long correspond un nombre bien déterminé de jours, et donc d'années. Si on regarde de plus près les dates données par Ehran comme début et fin des cycles du Compte long, il apparaît rapidement qu'elles ne correspondent pas à ce que nous savons du Compte long. En utilisant le calendrier proleptique, on peut calculer qu'il s'est écoulé, sauf erreur, 1 871 270 jours entre le 12 août 3113 av.JC et le 24 décembre 2011, et il s'écoulera 1 871 969 jours entre le 24 décembre 2011 et le 4 avril 7137 (voir le détail du calcul). Il y a donc des écarts, respectivement de 730 jours et de 31 jours, avec la durée de 13 baktuns du Compte long, 1 872 000 jours.

Il convient cependant de remarquer qu'Ehran n'affirme pas que la date du 12 août 3113 av.JC, sensément celle de la Chute d'Atlantis, est le point de départ du Compte long. Selon la corrélation Thomson modifiée 2, dite "Goodman, Martinez, Thomson" ou "GMT", le point de départ du Compte long serait le 11 août 3114 av.JC (ou -3113 en année astronomique, c'est à dire avec une année 0). La similitude des deux dates soulève des interrogations, d'autant qu'aucun travail archéologique sur le Compte long n'a pour l'instant abouti à une corrélation approchant la date donnée par Ehran (en revanche, le 24 décembre 2011 était bien donné comme la date de fin du 13 baktun dans The Maya, 1ere édition, de Michael D. Coe, mais suite à une erreur de calcul corrigée par la suite).
Nous ne détaillerons pas ici les comparaisons avec les autres corrélations existantes, ni avec le calendrier Julien, dont aucune n'a permis de réduire l'écart observés entre les dates.
Une première explication, la plus simple, est probablement celle d'une erreur de la part d'Erhan dans ce qui était un exposé oral. Il est assez fréquent de confondre l'année astronomique -3113 et l'année 3113 avant Jésus-Christ, distante d'un an (il y a une année zéro en astronomie, alors qu'il n'y a pas d'année zéro avant ou après Jésus-Christ). La même erreur figurait d'ailleurs dans la première édition de The Maya de Michael D. Coe, l'un des ouvrages de référence sur le sujet au 20e siècle. La différence d'une journée entre le 11 et le 12 août pourrait correspondre au décalage horaire entre le continent américain et l'Atlantide, si celle-ci se trouvait en mer méditerranée ou à proximité du détroit de Gibraltar (entre l'Océan Atlantique et les montagnes de l'Atlas). Atlantis aurait pu sombrer le 12 août, alors que l'Amérique était encore le 11. Mais cela n'expliquerait pas le décalage entre le début du Sixième Monde et la fin du Treizième Baktun, réduite dans ce cas à 364 jours (730-366=364, l'année 3113 av.JC étant bissextile dans le calendrier grégorien proleptique).

On peut être interpelé par la grande proximité entre ces écarts, de respectivement 730 ou 364 jours pour le premier intervalle et 31 jours pour le second, avec l'année solaire et le mois, un douzième d'une année solaire. D'autant que la structure même du Compte long suggère que les olmèques ou proto-olmèques (dont les mayas ont vraisemblablement hérité le calendrier) n'avaient pas, au moment de sa conception, connaissance de l'approximation de l'année solaire de 365 jours. Le haab, calendrier mésoaméricain de 365 jours, ne serait en effet apparu qu'au 5e siècle av.JC. Mais s'ils disposaient de ce nombre à une date antérieure, il est possible qu'ils aient volontairement choisi de doter le Compte long d'une structure mathématique plus simple, reposant sur de petits facteurs (la décomposition de 365 en nombres premiers est 5x73).
On peut imaginer que le mécanisme prédictif du Compte long ne repose pas sur le seul décompte de 13 baktuns, mais l'utilisation conjointe d'une deuxième opération mathématique, qui permettrait d'obtenir les dates avancées par Ehran. Mais en l'absence d'une solution satisfaisante à ce problème, il convient de manier ses propos avec prudence.


En conclusion, les affirmations contenues dans l'exposé d'Ehran sont pour le moins douteuses. Il est possible de trouver une date potentiellement commune aux différents calendriers, mais elle remonte à environ 4700 ans, et non plus de 5000 ans comme il l'affirme. Aucun calendrier égyptien connu n'annonce d'événement situé à une date future, proche ou non de 2011. Enfin, aucune des dates données par Ehran ne correspond au Compte long maya, avec un écart différent pour chacune.