La guerre de Colombie | 2075 | PDF | notes du dossier

Entre novembre 2072 et octobre 2074, la guerre de Colombie a opposé les deux grandes puissances d'Amérique latine, l'Aztlan et l'Amazonie. Officiellement, la déclaration de guerre a fait suite à l'arrestation d'agents amazoniens dans des installations d'Aztechnology. Mais derrière ce prétexte, les tensions ont existé dans la région à des niveaux divers depuis 2049. Pour autant, il est difficile de déterminer les causes exactes qui ont mené à un conflit armé ouvert.

En 2048, l'entrée de l'état de Panama dans la fédération aztlane a doté celle-ci d'une frontière avec la Colombie. La mobilisation de troupes aztlanes et amazoniennes à leurs frontières respectives débouche sur l'invasion de la Colombie et du Venezuela en 2050. Seuls quelques combats sporadiques auront finalement lieu autour de ce qui devient la ligne de démarcation, le long de la cordillère des Andes orientales. Les troupes amazoniennes occupent le Venezuela, mais n'entrent pas dans Caracas. Le gouvernement colombien provisoire, installé à Medellín, demande à rejoindre la fédération aztlane. En réaction, l'Amazonie annexe l'état amazonien de Colombie, avec San Juan de Pasto pour capitale. Bogotá, située sur la ligne de démarcation, est revendiquée par les deux cotés. Cette situation va perdurer ensuite pendant deux décennies, malgré des incidents réguliers.

> La région a été un abcès de fixation pour Aztlan et Aztechnology, qui les contraignait à y maintenir une présence militaire importante. Les amazoniens l'ont bien compris et ont toujours chercher à déstabiliser la région. En frappant un grand coup, les aztlans avaient enfin la chance de pacifier la région pour de bon.
> Prof

> Coté amazonien, c'est moins clair, parce que les dragons comme Hualpa ou Sirrurg ne discutent pas publiquement de leur stratégie. C'est tendu de faire une analyse géostratégique à partir d'un unique communiqué vieux de dix ans, signée de la conseillère à l'environnement du ministre des affaires étrangères, qui critique la gestion de la bio-diversité végétale par Aztechnology autour de Bogotá.
> Doc-doc

La stabilité toute relative de la région va être remise en cause en 2071 par l'essor fulgurant du trafic d'une nouvelle drogue, le tempo. Contrôlé par le cartel d'Olaya, le tempo va se répandre dans le monde entier et rapporter en quelques mois des profits colossaux. Cet argent permet au cartel d'accroître son assise, de corrompre davantage de fonctionnaires et d'employés corporatistes, et d'acquérir des stocks d'armes importants.

Pour le gouvernement aztlan, les cartels constituent une menace majeure sur son territoire, qui s'étend bien au-delà des localités d'Olaya, d'Andes et de Morales dont elles sont originaires. Le danger est évident à laisser l'un de ces cartels, et les mouvements nationalistes colombiens qui ont son soutien, se renforcer et constituer de nouveaux bastions.

> Sans parler des parts de marché perdues par le cartel de David, le syndicat du crime "officiel" d'Aztlan et d'Aztechnology.
> Glaive

La région a également une importance stratégique pour la Pemex, filiale du groupe Aztechnology, qui exploite les gisements de pétrole du lac Maracaïbo.

> Le pétrole du Maracaïbo ne représente qu'une partie de l'enjeu. De l'autre coté de la ligne de démarcation, il y a les gisements du bassin de l'Orénoque. Si on ajoute les réserve off-shore dans l'océan Atlantique, les amazoniens, qui ont arrété l'exploitation du pétrole dès les années 2030 au Brésil, et les années 2040 au Venezuela, sont maintenant assis sur les plus grosses réserves de pétrole de la planète.
> Doc-doc

> L'ordinateur de bord de ma voiture hybride électrique/éthanol dit qu'il trouve que c'est très 20e siècle comme analyse.
> Deena

> Parce que tu crois que les chasseurs-bombardiers et les gros-porteurs aériens volent avec quoi ? Du sirop d'érable ?
> Trouble

Dans un premier temps, la réponse qui est apportée consiste à renforcer les forces de sécurité et intensifier les patrouilles en zone urbaine et sur les itinéraires de trafic. A Bogotá, Aztechnology entreprend à partir de mai 2071 la construction de plusieurs segments d'un mur de sécurité pour mieux contrôler les déplacements à l'intérieur de l'agglomération. Le chantier est cependant rapidement paralysé par le manque de moyens accordés et les sabotages. Pendant ce temps, les opérations menées à la frontière amazonienne, et en particulier les vols de drones destinés à suivre les mouvements des trafiquants, déclenchent des protestations du gouvernement de Manaus.

Sur le terrain diplomatique, le gouvernement aztlan et la corporation Aztechnology tentent d'obtenir une action internationale contre les cartels sud-américains. Alors que les discussions traînent en longueur, des mesures sont prises pour passer sans attendre à l'action. En septembre 2071, une réunion secrète des dirigeants des grands cartels à Los Angeles, à la demande du cartel d'Olaya, est la cible d'une attaque, au cours de laquelle Manuel Tamayo, chef du cartel d'Andes, trouve la mort. Le professionnalisme avec lequel l'opération est menée laisse penser à une opération des services secrets plutôt qu'à une guerre de gang. Quelques jours plus tard, Rita Tuero, la cousine du chef du cartel d'Olaya, est assassinée à Caracas par un commando armé.

Les opérations antidrogues

Aztechnology lance finalement une vaste opération pour frapper les cartels en novembre 2071. Au coucher du soleil, une équipe d'opérations spéciales prend d'assaut une hacienda à 15 kilomètres de Bogotá, où se trouvent le chef du cartel d'Olaya, Jaime Salazar, et plusieurs de ses proches. L'opération "Anti-Venom" sera un échec, mais il ne s'agit que de la première salve.

Dans les heures qui suivent, des frappes aériennes visent les principales installations des cartels d'Olaya et d'Andes dans les régions de Bogotá et de Caracas. Pendant la nuit, des avions atterrissent sur les aéroports d'El Dorado et Simón Bolívar avec à leur bord des renforts de l'Aztechnology Corporativa Seguridad (ACS).

Accompagnés par des agents d'Interpol, l'ACS mène des descentes contre les lieux situés dans les zones urbaines et dont le bombardement n'était pas possible. Elles réaliseront plusieurs centaines d'arrestations et de saisies pendant les trois semaines que dure la première phase des opérations, sans pour autant arriver à localiser les chefs des cartels.

Ces opérations sont officiellement menées pour interrompre la production et le trafic de tempo. En réalité, les champs de culture et les laboratoires que l'ACS détruit dans les régions de Bogotá produisent uniquement de la cocaïne et des drogues de synthèse. La filières du tempo est néanmoins partiellement démantelée avec la destruction à Caracas des laboratoires du cartel d'Olaya qui assuraient son conditionnement en poudre ou en résine, et l'arrestation des personnes chargées de la logistique du trafic.

> En plus d'Interpol, des agents de Knight Errant étaient aussi présents au coté de l'ACS. Ares voulait montrer qu'elle participait à l'effort international pour lutter contre le trafic de tempo qui frappait les villes américaines, alors que la Lone Star rejetait évidemment toute coopération avec Aztechnology.
> Urbi

> Il faut avoir conscience des liens noués depuis dix ans. Ares et Aztechnology ont largement participé à la campagne antiterroriste contre Winternight en 2064, et, contrairement aux japonais et à Saeder-Krupp, se sont montrés prêts à coordonner leurs opérations sur le terrain. Le contact n'a jamais été tout à fait rompu, et il y a toute une génération de cadres qui sont habitués à travailler ensemble.
> Cible

Le gouvernement amazonien renouvelle ses protestations contre les opérations menées par l'Aztlan à Bogotá et Caracas sous couvert de la corporation Aztechnology, et demande la création d'une zone démilitarisée. Officiellement, Aztechnology continue de parler d'actions menées exclusivement contre les cartels et leurs soutiens. Rapidement cependant, tous les endroits connus pour être utilisés par les cartels ont déjà été ratissés, et leurs membres encore en liberté continuent d'échapper aux troupes de l'ACS. Jaime Salazar, Enrique Uribe et Graciela Riveiros, les principaux chefs du cartels d'Olaya, sont en fuite. Mais le cartel continue cependant ces activités sous les ordres d'Antonio Cordoba.

> Cordoba n'est pas seul aux commandes. Salazar a confié à Mario Gomez toutes les relations extérieures du cartel, tandis que Rodolfo Cardoso commande les opérations militaires.
> Trouble

> L'importance prise par Cordoba est la preuve des dégâts qu'Aztechnology a réussi à faire dans les rangs du cartel. Je n'aurais jamais parié sur lui il y a cinq ans. Quant à Cardoso, personne ne savait qui c'était six mois plus tôt.
> Glaive

> Cordoba était en relation avec les services amazoniens à une époque, mais ça n'a pas duré. Il servait d'intermédiaire aux réseaux diplomatiques non-officiels de Manaus. Sauf qu'il dépensait beaucoup trop d'argent du gouvernement amazonien en champagne, en drogue et en putes pendant ses missions.
> Karma

> C'est sans doute pour ça que seul Gomez est autorisé à négocier avec les amazoniens pour le compte du cartel. J'aurais d'ailleurs plutôt pensé que Salazar le choisirait pour diriger le cartel, mais Cordoba a vraiment joué un rôle déterminant pour préserver le cartel pendant les premières semaines de l'offensive d'Aztechnology.
> Glaive

Au sein du cartel d'Andes, les survivants se rallient à Maria Theresa Tamayo, une des cousines de Manuel Tamayo. En tant qu'élue de l'état de Colombie au sénat amazonien à Manaus, et en l'absence d'éléments l'impliquant directement dans l'activité du cartel, elle est hors de portée d'Aztechnology. De plus, le cartel dont elle prend la tête est alors très affaibli. En plus des pertes subies lors des raids de l'ACS, la reprise en main du cartel a été précédé d'une lutte interne qui s'est soldée par la mort de plusieurs cadres. Contrairement au cartel d'Olaya, qui a pu continuer de bénéficier de l'infrastructure financière du groupe Kondorchid, le cartel d'Andes a aussi été beaucoup plus durement touché par les restrictions mises sur les banques et les organismes financiers qui participaient au blanchiment de l'argent des cartels.

> Maria Theresa Tamayo n'appartient pas au parti au pouvoir, mais elle compte parmi les élus que le gouvernement doit courtiser en permanence pour faire passer certains textes.
> I.media

> Tamayo recevrait tout de même des visites de courtoisie d'agents du DIS et d'envoyés d'Hualpa, histoire d'entretenir de bons rapports.
> Cible

A Caracas, la situation se stabilise après plusieurs semaines de violence. Les renseignements recueillis par Interpol indiquent que la production et l'exportation de tempo ont été stoppées. Considérant leur mission accomplie, un premier groupe d'agents d'Interpol quitte Caracas et Bogotá au mois de janvier.

Peu après leur départ, l'ACS lance ses opérations les plus importantes depuis le mois de novembre. Ce sont les groupes nationalistes colombiens actifs dans la région de Bogotá qui vont devenir la cible principale de l'ACS. Le mouvement de libération colombien bénéficiait jusqu'alors très largement du financement et des armes fournies par les cartels. A Bogotá, plusieurs bâtiments sont bombardés. Une bombe guidée atteint le capitole national pendant une séance du congrès, tuant plus de 400 personnes. Aztechnology présente des excuses officielles, en mettant en cause la présence d'un brouilleur dans une cache terroriste proche du bâtiment.

L'opposition

Cela n'empêche pas les manifestations hostiles à l'action d'Aztechnology de se multiplier. L'opposition va se fédérer autour de trois pôles. Parmi les nationalistes du mouvement de libération colombien et une partie de la mouvance catholique, c'est le groupe Bogotá Libre! qui va jouer ce rôle. Carla Prieto, la veuve de l'ancien chef du groupe, Andres Prieto, tient un discours très dur, revendiquant de façon systématique les actions menées par les paramilitaires de son organisation, y compris contre des écoles fréquentées par des enfants d'employées d'Aztechnology.

> Aztechnology est le principal suspect pour l'assassinat d'Andres Prieto, mais il reste des zones d'ombres. L'hypothèse du règlement de compte interne et de l'implication de sa femme tient la route.
> Trouble

> Prieto a longtemps vécu à Rio de Janeiro où, bien qu'il soit d'origine colombienne, il était membre des Verdadeiros Brasileiros, les "vrais brésiliens," un groupe extrémiste qui milite pour que l'Amazonie détruise l'Aztlan et ses "états-vassaux d'Amérique du sud." Ils sont évidemment en contact avec le DIS, mais ils seraient surtout financés par les Néo-jésuites. Je pense que Prieto n'avait pas du coupé tous les ponts en rejoignant Bogota Libre, et que ça c'est su.
> Urbi

Cette stratégie est dénoncée en silence par l’archevêque de Bogotá, Diego Rodriguez, primat de Colombie, mais il ne la dénoncera pas pour autant publiquement. L'église catholique va rester en retrait, et continue de faire sa priorité de la protection des fidèles et de ses membres.

Les prêtres, diacres et évêques ordonnées par le Saint-Siège continuent d'être activement recherchés, dans le cadre de la répression exercée par le gouvernement aztlan depuis 2041. Monseigneur Rodriguez figure en troisième place sur la liste des personnes recherchées par l'Aztlan, juste derrière Sirrurg et Carla Prieto. Les frères jésuites de la Nouvelle Compagnie de Jésus, chargés de la protection des dignitaires de l'église et des lieux de culte dans les pays où les chrétiens sont persécutés, reçoivent le renfort de frère du Nouvel Ordre du Temple, les templiers, l'ordre militaire de l'église catholique.

A Caracas, l'église catholique est en position de force. Les catholiques qui ont quitté l'Aztlan ou l'Amazonie font de l'archidiocèse de Caracas le plus peuplé de la planète, avec plus de 13 millions de fidèles. L’archevêque de Caracas, le cardinal Eduardo Ortega-Nunez, est particulièrement actif dans l'aide aux catholiques d'Aztlan, lui qui a d'abord été archevêque de Managua, au Nicaragua, avant de fuir le pays en 2046. Son second, l'évêque de La Guaira, monseigneur Augusto Cejas, est connu pour être proche des dirigeants des partis conservateurs au parlement de Caracas, mais aussi de membres du cartel d'Andes.

> Ainsi que de la famille Bourbon en France. Les Bourbons, et la Banco Occidental de Caracas, qui leur appartient, sont les principaux bienfaiteurs de l'archidiocèse. La banque a d'ailleurs augmenté ses dons après la mise en place par la cour corporatiste de sanctions visant les circuits de blanchiment d'argent des cartels.
> Echec

> Ortega-Nunez n'a pas que des admirateurs. Beaucoup l'ont accusé de lâcheté lorsqu'il a fui l'Aztlan au lieu d'entrer dans la clandestinité. Monseigneur Rodriguez ferait parti de ceux-là.
> Urbi

L'autre grand groupe d'opposition est représenté par la tribu Muisca. Comprenant environ 20'000 membres à Bogotá et dans la région environnante, la tribu organise des manifestations où les guerriers exhibent systématiquement leurs armes. Les combattants Muisca sont rejoints par un nombre croissant de volontaires étrangers. La plupart sont des militants écologistes ou anarchistes, originaires d'Europe ou d'Amérique du nord. Ils passent par les camps d'entraînement de Greenwar en Amazonie, où ils sont formés au maniement des armes et des explosifs, à la guerre insurrectionnelle et à l'action clandestine. L'existence de ces camps était depuis des années la source de tensions diplomatiques entre l'Amazonie et de nombreux pays. Dès les premières identifications de volontaires étrangers à Bogotá, l'Aztlan va renouveler ces critiques et accuser l'Amazonie d'être responsable de la dégradation de la situation sécuritaire et de soutenir le terrorisme international.

Mais les aztlans n'ignorent pas que des combattants amazoniens sont également présents, principalement des membres de la Primeira Vaga ("Première vague" en portugais), une organisation paramilitaire créée par des volontaires amazoniens ayant participé au conflit dans l'état aztlan du Yucatán dès 2060 et jusqu'aux accords de paix de 2064.

> Ces volontaires étaient dès le départ recrutés, formés, armés et transportés par le DIS, la plupart étant des militaires ayant tout juste démissionné des forces armées. Mais ils échappent désormais largement au contrôle de leurs créateurs, même si les agents du DIS maintiennent encore le contact avec eux.
> Cible

> La Primeira Vaga aurait également été en relation avec des membres du cartel d'Olaya dans la région de Caracas, mais le lien a été rompu au moment de l'intervention d'Aztechnology en novembre 2071.
> Glaive

> Avec leur expérience du combat, leur connaissance des forces aztlanes, et leur fanatisme, les combattants de Primeira Vaga sont considérés comme la principale menace par les aztlans. Ils d'autant plus dangereux qu'ils comptent un grand nombre de magiciens toxiques dans leurs rangs. Leur psyché n'est pas revenu indemne du Yucatán.
> Trouble

> A l'inverse, les volontaires de Greenwar arrivent sur le front avec un entraînement de plus en plus minimal. Les filières habituelles leur font passer la frontière amazonienne à travers la jungle depuis Caracas ou la Guyane pour déjouer la surveillance des services antiterroristes sur les lignes aériennes desservant l'Amazonie. Désormais, ils suivent quelques jours de formation dans des salles de classe cachées dans Caracas ou Cayenne, où ils apprennent tout juste à enlever le cran de sûreté, avant de partir directement pour Bogotá.
> Urbi

> Le réseau de contacts de Greenwar est immense. Beaucoup d'organisations écologistes ont des membres qui sont passés par les camps d'entraînement amazoniens, même s'ils ont abandonné la lutte active. Je sais qu'il y a quelques élus soit-disant respectables du parti écologiste en France qui ont toujours une deuxième SIN amazonienne et une arme cachée chez eux "au cas où."
> Echec

Bien que le gouvernement amazonien n'ait aucune présence officielle à Bogotá, le gouvernement finance plusieurs organisations humanitaires présentes dans la région. Elles assurent des distribution de nourriture et d'eau, la mise en place de dispensaire de santé et de moyens de communication dans les quartiers les plus pauvres. L'ACS et les services de renseignement aztlan, mais aussi les mouvements nationalistes, suspectent le personnel de ses organisations, principalement d'origine colombienne, et surtout les conseillers et les ingénieurs amazoniens qui les encadrent, d'être des agents du Departamento de Inteligência e Segurança amazonien.

Au sein de l'appareil d'état amazonien, le DIS a la charge des opérations clandestines. Bien qu'il soit soumis formellement à l'autorité du gouvernement, il répond en réalité directement et uniquement au guide de la révolution, le grand dragon Hualpa.

> En tant que Guide de la Révolution, Hualpa peut bloquer n'importe quelle décision du gouvernement ou en destituer les membres. Hualpa est à la tête d'une nation de 250 millions de personnes. Même Saeder-Krupp n'a pas autant d'employés.
> Urbi

Plusieurs attaques, de nature politique ou criminelle, vont inciter ces organisations humanitaires à faire appel à des sociétés militaires privées pour assurer leur protection. A plusieurs reprises, des incidents éclatent entre des unités de l'ACS et des gardes privés à des points de contrôle. Le montant des contrats signés avec la corporation MET2000 n'est pas divulgué, mais le nombre important de gardes qui sont déployés suggère que le financement à été largement pris en charge par le gouvernement amazonien.

> Clairement, l'appartenance de certains des cadres humanitaires au DIS, comme Daniel Suero ou le docteur Eduardo Vega, est devenue évidente à partir du moment où ils ont commencé à se déplacer de façon systématique avec une escorte armée.
> Trouble

> Des mercenaires européens ont aussi été vu en train d'entraîner des guerriers Muisca et des volontaires de Greenwar. Vu les nationalités présentes, genre allemands et tchèque, ça ressemble au MET.
> Echec

> La présence de MET2000 du coté amazonien ne pourrait se faire sans au minimum l'accord tacite de l'état allemand (donc de S-K) et d'Ares Macrotechnology, qui sont actionnaires.
> Cible

> Le recours à des mercenaires trahit toujours une perte de compétences. Dans le cas des forces armées amazoniennes, beaucoup des conseillers militaires qui étaient au Yucatan n'ont pas réintégré l'armée ensuite et sont aujourd'hui au sein de structures paramilitaires comme Primeira Vaga.
> Prof

Le déclenchement de la guerre

La situation reste très instable pendant toute l'année 2072. Aztechnology tente de mener à terme le projet de murs de sécurité, en espérant qu'il facilitera le travail de l'ACS, mais sans succès.

Le 13 novembre 2072, l'ACS arrête plusieurs intrus à l'intérieur d'un laboratoire de recherche d'Aztechnology à Bogotá en possession d'explosifs. Le gouvernement aztlan annonce dans les heures qui suivent l'intervention de l'armée nationale pour mettre un terme à l'entrée sur son territoire de terroristes et d'armes depuis l'Amazonie. Des renforts sont déployés immédiatement dans et autour de Bogotá. Cette première phase des opérations est menée conjointement par l'armée aztlane et des unités de l'ACS. La corporation assure également l'approvisionnement logistique, les moyens de renseignement et de communications, et la couverture médiatique des opérations.

> En prenant le contrôle d'Esprit Industries quatre mois avant le début de la guerre, Aztechnology et Dassault ont mis les bouchées doubles pour déployer du matériel supplémentaire, ce qui prouve que tout était décidé longtemps à l'avance. Le plan initial prévoyait un renfort de la Force Esprit, mais le gouvernement français a fait obstruction en faisant jouer les contrats de soutien qui la liait à l'armée française.
> Echec

> Je crois surtout que la direction de Dassault voulait tirer un bénéfice rapide de la guerre. L'armement se vend mieux lorsqu'il a fait ses preuves dans un vrai conflit. Les équipes d'Esprit ont eu la pression pour moderniser et sortir rapidement des véhicules des chaînes de montage, en rajoutant un nom aztèque pour faire plaisir à l'actionnaire.
> Cible

A Bogotá, des accrochages violents les opposent aux milices désormais établies dans certains quartiers. Au même moment, les troupes aéroportées attaquent Villavicencio, Sabalanarga, Aguazul et Yopal, soutenues par des éléments des forces spéciales qui assurent le guidage des frappes aériennes.

Les forces armées amazoniennes se sont préparées à l'offensive aztlane. Stratégiquement, l'enjeu est clair : les Llanos del Orinico, les plaines de l'Orénoque, qui s'étendent au pied de la cordillère orientale. Sur ce terrain dégagé, les unités mécanisés de l'armée aztlane, ainsi que ses moyens de surveillance aériens et spatiaux, lui garantiraient la supériorité sur les unités amazoniennes, dont la force repose sur les tactiques de guérilla. Le commandement amazonien sait que si les aztlans portent le combat dans les plaines, plus rien ne pourra les empêcher d'avancer jusqu'à Caracas et le delta de l'Orénoque.

> Cette vision tient plus de l'idée fixe des amazoniens. A aucun moment les aztlans n'ont engagé les forces suffisantes pour rendre crédible une telle opération. Leur seul objectif a toujours été de créer une zone de sécurité autour de Bogotá et d'écraser les nationalistes.
> Echec

> D'ailleurs, si les aztlans avaient vraiment voulu faire une percée, ils auraient pu attaquer au nord, depuis Bucaramanga ou Cúcuta, plutôt que de faire transiter la logistique par Bogotá, avec tous les problèmes de sécurité que ça implique.
> Urbi

> En 2049 déjà, les aztlans avaient de quoi lancer une offensive depuis Bucaramanga et ils n'ont pas bougé. Le haut commandement souhaitait sans doute éviter d'endommager les installations pétrolières de l'Arauca.
> Cible

> La plupart de ces installations ont été démantelées par les amazoniens depuis, ou sont hors d'usage. D'après ce que j'ai vu, le haut commandement aztlan a effectivement établi plusieurs zones d'interdiction de tir d'armes lourdes, avec des consignes strictes. Mais les zones concernées ne couvrent pas les puits de pétrole ; la majorité se trouvent dans la Sierra Nevada del Cocuy, à l'intérieur du territoire ancestral des indiens U'wa.
> Prof

> L'armée aztlane respecterait l'interdiction pour les vivants d'entrer sur la terre des ancêtres U'wa Arauca ?
> Doc-doc

Pour empêcher la réalisation de ce scénario, les amazoniens doivent à tout prix arrêter les aztlans dans les montagnes de la cordillère orientale et les empêcher de prendre pied. Les combats sont particulièrement intenses à Yopal, où les forces aztlanes vont résister pendant près de dix-huit heures après avoir été encerclées par les amazoniens. Mais c'est à Villavicencio que va se dérouler la première bataille majeure du conflit.

> Mes sources du coté aztlan et amazonien semblent d'accord sur le fait que les forces engagées à Yopal soient tombées sous l'influence d'un esprit qui les aurait poussés au massacre.
> I.care

La bataille de Villavicencio

Au sud-est de Bogotá, l'ancienne route nationale 40 débouche au bout d'à peine 100 kilomètres sur Villavicencio, dont le surnom de Puerta al Llano va prendre tout son sens. Les forces armées amazoniennes y ont amassé armes et troupes en grande quantité, et sont soutenues par plusieurs dragons. Les renseignements aztlans ont pu observer ces préparatifs au cours des mois qui ont précédé. Les unités aéroportées déposées dans la nuit du 13 au 14 novembre ont pour ordre de préparer le terrain pour l'offensive principale. Les actions de guérillas amazoniennes vont retarder la progression et la mise en place des renforts de quelques jours. La bataille de Villavicencio commence finalement le 16 novembre. Les combats, intenses, vont durer deux mois.

Pendant cette période, les aztlans communiquent exclusivement sur les attaques subies par leurs troupes à Bogotá et les opérations de pacification qui sont menées en réponse. Craignant que des journalistes entrent dans Villavicencio par le coté amazonien, le ministre de la défense aztlan a interdit tout bombardement massif de la ville. Cette décision contraint les aztlans à engager leurs forces dans un combat urbain et de se battre rue par rue. En fait, si Horizon a bien tenté d'envoyer une équipe de NewsNet à Villavicencio, les amazoniens leur ont refusé l'accès dans la zone.

> Villavicencio fait désormais figure de symbole. Chez les amazoniens, avoir combattu et survécu à Villavicencio, ça veut dire qu'on était là depuis le début et qu'on a connu les combats les plus durs.
> Deena

La bataille de Cali

Au sud, l'armée aztlane a pu prendre le contrôle de la ville de Cali sans combattre dans les premiers jours du conflit. C'est la première fois que l'armée reprend position dans cette ville, officiellement annexée par l'Aztlan en 2050, mais dont les militaires s'étaient retirées après les nombreuses attaques subies dans les années qui avaient suivi. Avec la majorité de leurs moyens dans la région de Bogotá, les amazoniens ne disposent plus dans le secteur de Cali d'une force susceptible de stopper l'avancée ennemie. Les accords existants entre les autorités amazoniennes et la tribu Nasa leur interdisent en effet de faire transiter des troupes sur le territoire de la tribu, à travers laquelle passe l'unique route qui mène à Cali par le sud-est.

> Alors que tous les journalistes étaient à Bogotá, un seul journaliste de Televisa, la chaîne du groupe Aztechnology, accompagnait les troupes à Cali. Ce sont ses images qui ont servi à monter le documentaire Lo demás es loma, qu'Aztechnology a sorti l'année suivante, où l'on peut voir comment les aztlans ont pris la ville sans un seul coup de feu. Une façon détournée de rappeler ce qui s'est passé ensuite.
> I.media

Alors que la bataille de Villavicencio se poursuit, la première contre-offensive amazonienne survient le 18 janvier 2073. Le grand dragon Sirrurg attaque Cali avec un groupe de dragons et de créatures éveillées, ainsi que des membres de Greenwar. L'opération a été préparée sans informer le commandement des forces armées amazoniennes, qui ne sera prévenu que tardivement par des agents du DIS.

> Pour autant, il serait faux de croire que Greenwar, ou Primeira Vaga, sont sous le contrôle de Sirrurg. Ils sont aussi en contact avec le DIS et les émissaires personnels de Hualpa. Par contre, il semble évident qu'ils préfèrent la stratégie plus offensive voulue par Sirrurg.
> Prof

Les forces aztlanes, l'équivalent d'une brigade de 5'000 hommes, résistent pendant près de trois heures. Lorsque les renforts aztlans arrivent sur place, Sirrurg et ses troupes ont disparu. En plus des pertes militaires, ils trouvent les corps de près de 10'000 personnes tués dans le centre de Cali (le chiffre exact ne sera connu qu'après plusieurs semaines) par un sort lancé par le grand dragon. Craignant une nouvelle attaque, les aztlans se replient. Ils laissent ainsi les unités des forces amazoniennes régulières, qui ont contourné le territoire Nasa, entrer dans Cali peu de temps après.

La bataille de Cali a un retentissement médiatique majeur. Le gouvernement aztlan et les médias du groupe Aztechnology qualifient immédiatement cette action de crime de guerre, et y référeront désormais systématiquement pour justifier leur action. Le gouvernement amazonien tente de prendre ses distances avec le grand dragon Sirrurg, mais l'envoi de troupes régulières pour s'emparer de Cali peu de temps après l'attaque brouille leur message.

> Pendant plusieurs semaines, la rumeur de l'utilisation d'une arme chimique a circulé sur la Matrice, que les aztlans auraient utilisé en dernier recours, en sacrifiant les habitants du centre-ville pour espérer avoir Sirrurg.
> Deena

> Médiatiquement, Cali a été le premier véritable événement de la guerre. Les amazoniens se sont subitement rendus compte de l'écart qui pouvait exister entre eux et les aztlans dans la maîtrise de l'espace médiatique, et qu'ils auraient besoin d'une aide sur ce plan.
> I.media

> Les conséquences de la bataille de Cali sont allées bien au-delà du conflit colombien. La décision du grand dragon Hestaby de condamner les actions de Sirrurg à l'ONU a apparemment provoqué un règlement de compte entre dragons.
> Echec

Le verrou de Quetame

En prenant Cali, les amazoniens s'ouvrent l'accès à la vallée du Rio Cauca par le sud. Après cette démonstration de force, la menace que représente Sirrurg oblige le commandement aztlan à revoir ses plans. Ils doivent redéployer leurs troupes pour couvrir leur flanc droit. Les renforts prévus pour poursuivre l'offensive sur Villavicencio reçoivent l'ordre de stopper leur mouvement et d'attendre.

En réalité, les amazoniens ne disposent pas d'assez de troupes à Cali pour attaquer. Sirrurg se trouve probablement encore dans la région, mais reste introuvable. De plus, les chefs de la tribu Nasa, dont plusieurs membres ont été tués par Sirrurg à Cali, bloquent toujours le passage des unités amazoniennes à travers leur territoire.

> Les Nasa défendent leur territoire contre les incursions militaires depuis presque un siècle. Leurs guerriers sont reconnaissables à leur bâton cérémoniel, une matraque sculptée d'un mètre de long. Aux checkpoints, ils laissent les armes à feu cachées et ne les sortent qu'en cas de problème. Mais il y a aussi quelques adeptes à qui le bâton suffit amplement.
> Doc-doc

Le coup d'arrêt porté à l'offensive aztlane sur Villavicencio va néanmoins permettre aux amazoniens de reprendre l'initiative. Ils repoussent les unités aztlanes hors de la ville le 24 janvier, puis le long de la route 40, jusqu'au village de Quetame. Mais après le choc causé par l'attaque sur Cali, la prudence qui prévalait à Villavicencio n'est plus de rigueur. Le village, heureusement déserté par la majorité de ses habitants, subit un bombardement intense. Les amazoniens sont stoppés, mais s'accrochent. Lorsque les aztlans tentent de repasser Quetame, ils sont pris sous le feu de tireurs embusqués et de positions d'artillerie installés sur les flancs de la vallée, dissimulés par la forêt tropicale et les esprits. Malgré de nombreuses tentatives d'un coté comme de l'autre dans les semaines qui suivent, la route 40 est désormais coupée en deux par la ligne de front.

> Quetame est de la loin la zone la plus dangereuse du conflit. Le moindre mouvement autour du pont est certain de déclencher un déluge de feu des deux cotés. On peut voir à plusieurs endroits les cadavres qui ont été abandonné sur place.
> Trouble

La première bataille de Bogotá

Les deux revers consécutifs subis par les aztlans à Cali et Villavicencio vont inciter les mouvements d'opposition à passer à l'action à Bogotá. Le 27 janvier, des volontaires de Greenwar et des membres de la tribu Muisca bloquent une colonne de véhicules blindées sur une avenue de Bogotá. Les assaillants, équipés d'armes lourdes, vont fixer les aztlans pendant près de neuf heures. Toute la journée du lendemain, c'est l'aéroport d'El Dorado qui est pris pour cible par des tirs de mortiers, organisés en plusieurs batteries mobiles. Ces actions sont coordonnées par les services de renseignement amazoniens pour retarder l'envoi de renforts sur la route 40.

Les aztlans réagissent en déployant des troupes dans les quartiers de Tunjuelito, La Ciudad Bolivar, Los Barrios Unidos et Usaquén pour protéger les grands axes. A la Ciudad Bolivar, ils vont faire face à une forte résistance de combattants de Bogotá Libre!. Les paramilitaires du cartel d'Olaya font également des démonstrations de force. Au mois de février, Jaime Salazar se permet même de réapparaître à nouveau en public dans les rues de Bogotá, entouré de plusieurs dizaines d'hommes en armes. Le cartel montre ainsi qu'il est loin d'être à terre. Malgré la surveillance aztlane, ses circuits de contrebande, en particulier le long du Rio Magdalena et dans le golfe d'Aztlan, lui ont déjà permis de reconstituer son arsenal.

Les combats vont être quotidiens pendant près de six mois. Après le déploiement de troupes principalement autour de Cali et Quetame, l'effectif dont dispose le commandement aztlan dans la zone est clairement trop réduit pour pouvoir contrôler la ville et éliminer les poches de résistance. Les tentatives de s'appuyer sur les milices patriotiques colombiennes pro-aztlanes va largement aggraver la situation pour la population civile, mais permet à l'armée aztlane et l'ACS de rester à l'écart des zones les plus dangereuses.

A partir du mois de mars cependant, les aztlans vont recevoir le renfort de mercenaires payés par Aztechnology. Le plus gros contingent est composé de coréens, d'australiens et de fidjiens recrutés par la société japonaise Tsunami. Ils sont également appuyés dans un premier temps par des mercenaires chinois et philippins de Combat, Inc. Officiellement, les actions offensives continuent d'être menée par l'armée nationale aztlane, avec le soutien d'unités de l'ACS, tandis que les mercenaires assurent le contrôle des zones théoriquement sécurisées. En réalité, certaines unités de mercenaires de Tsunami participent désormais aux opérations spéciales.

Parallèlement, Ares Macrotechnology va également déployer ses propres troupes pour améliorer la protection de son personnel présent en Colombie, jusque là principalement composé de techniciens et de formateurs assurant le soutien du matériel de communications et de drones achetés par l'armée nationale aztlane et Aztechnology.

> Ares a aussi envoyé très tôt des agents de renseignement dans la région pour entrer en contact avec les cartels et les tribus indiennes. Une partie des troupes d'Ares présentes s'occupe en fait exclusivement de la protection de ces agents et des livraisons d'armes qu'ils ont promis à leurs nouveaux amis.
> Cible

> Comme d'habitude, Ares joue sur plusieurs tableaux pour faire durer le conflit.
> Karma

> Ares Arms ne peut tout simplement pas se permettre de passer à coté du principal conflit en cours. Surtout maintenant que le Pentagone remet en cause sa rente dans les contrats de défense aux UCAS.
> I.deal

> Des cadres de Combat Inc. auraient aussi réactivé quelques vieux contacts pour dialoguer avec les amazoniens et Greenwar. Ils avaient du coup leurs propres réseaux d'informateurs et leurs propres arrangements, ce qui a largement contribué à calmer la situation.
> Glaive

> Des équipes de Combat, Inc. étaient déjà présentes à Cali dès le 18 janvier. Du coté amazonien. Je ne serais pas surprise d'apprendre qu'il y avait des spécialistes de l'armement chimique parmi eux.
> Trouble

Les opérations derrières les lignes

Bien qu'ils ne soient pas en mesure de mener une véritable offensive au sud depuis Cali, les amazoniens vont néanmoins pouvoir faire remonter par les vallées du Rio Cauca et du Rio Magdalena des unités des forces spéciales pour opérer derrière les lignes aztlanes.

Le 28 décembre, le canal du Nicaragua avait déjà été pris pour cible par un commando (d'après certaines informations, des mercenaires ukrainiens et turcs des 10,000 Daggers), probablement infiltré par voie maritime. Plusieurs explosions avaient endommagé les écluses et rendu le canal impraticable. Une attaque similaire vise les installations pétrolières de la Pemex à Maracaïbo quelques jours plus tard. La marine aztlane réagit en attaquant le port de Georgetown, dans l'état amazonien de Guyana, où étaient basées les unités qui ont mené ces attaques.

> La marine aztlane n'avait pas encore combattu et avait été humiliée par l'attaque sur le canal du Nicaragua, dont la défense est de sa responsabilité. Ils ont voulu faire une démonstration de force à Georgetown avec l'ensemble de leurs moyens : manipulation magique de la météo, infiltration de nageurs de combat à l'intérieur des terres, tirs de canon et de missiles de croisière, débarquement de commandos de marine pour finir le travail, et exfiltration en hélicoptères.
> Cible

> Le raid sur Georgetown a provoqué une belle panique. Pendant quelques jours, je me suis demandé si Aztechnology n'était pas parti pour ouvrir un deuxième front avec les éléments de la Force Esprit stationnée en Guyane française et menacer directement Manaus.
> Trouble

> Attaquer Manaus à travers la jungle ? Dans tes rêves...
> Cible

> Plus concrètement, la Force Esprit ne dispose plus que d'installations minimales en Guyane depuis que S-K Aeropace a mis un terme au contrat de protection du centre spatiale de Kourou.
> I.care

> Le sujet est très sensible. Si les amazoniens faisaient mine de déployer des troupes près de la frontière guyanaise, les français seraient obligés de réagir. Mais ils savent que maintenant que la catapulte électromagnétique du Kilimandjaro est entièrement opérationnelle, les sites de lancement de S-K et Proteus ne sont plus d'une importance vitale. Et Lofwyr a déjà lâché le gouvernement français deux fois, dans l'affaire des frappes aériennes dans la SOX, puis lors de l'OPA de Dassault sur Esprit.
> Echec

> S-K ne compte pas fermer Kourou. Lofwyr n'acceptera jamais de dépendre entièrement d'un programme pan-corporatiste et prendre le risque d'être coupé de ses installations orbitales en cas de problème.
> I.care

> On peut revenir au sujet ?
> Karma

> On est en plein dedans. Dix-huit mois avant le début des hostilités, la cour corporatiste décidait de financer la construction d'un ascenseur orbital, en désignant une zone d'intérêt qui recouvrait une partie du Venezuela, de la Colombie et de l’Équateur (le choix a depuis été arrêté sur l’Équateur). Aztechnology s'est engagé à stabiliser la région, et ce sont des milliards qui sont en jeu.
> Deena

Des membres de Greenwar, vraisemblablement les mêmes que ceux qui ont participé à la bataille de Cali au coté de Sirrurg, sont également entrés sur le territoire aztlan et mènent plusieurs attaques contre des cibles civiles et militaires.

Alors qu'on le pense encore dans la région de Cali, le grand dragon réapparaît le 21 mars avec une partie de ses forces à Managua, dans l'état aztlan du Nicaragua, à 1'500 kilomètres de là. Il vise les usines et les infrastructures de la ville, qui sont partiellement détruites, en tuant à nouveau plusieurs centaines de civils. Le caractère terroriste de la stratégie poursuivie par Sirrurg ne fait désormais plus de doutes.

> Pourtant, alors que tout le monde s'attendait à ce que ces attaques continuent, Sirrurg a alors disparu à nouveau pendant plus d'un an. Il n'a jamais attaqué gratuitement, seulement quand il le considérait utile.
> I.media

L'offensive du haut-plateau cundiboyacense

Paradoxalement, l'attaque de Managua est une bonne nouvelle pour le commandement aztlan chargé des opérations en Colombie. Le choix de Sirrurg d'attaquer le cœur de l'Aztlan éloigne le danger d'une offensive amazonienne lancée depuis Cali qui les aurait pris à revers. Les forces aztlanes peuvent - pour l'instant - se concentrer à l'est. Ces renforts permettent de venir à bout des principales poches de résistance dans Bogotá à la fin du mois de mai. Le commandement aztlan peut ainsi retirer la majeure partie de ses troupes de la ville, laissant le contrôle de la ville à la charge des unités de sécurité privés. Au nord, la protection des champs pétroliers est également laissé à des forces privées.

Après l'échec de l'offensive sur Villavicencio au sud-est, les aztlans vont désormais concentrer leurs efforts pour percer les défenses amazoniennes au nord-est de la ligne de front. L'opération est lancée le 6 juin 2073. Elle doit être menée par l'armée nationale, tandis que les forces d'Aztechnology sont relevées au fur et à mesure de la mobilisation et du déploiement des unités de réservistes. La corporation continue cependant de fournir l'essentiel des infrastructures qui soutiennent l'armée, en plus des unités qui protègent ses locaux et son personnel.

> L'ACS a entamé son retrait dès que les sondages ont montré que la présence d'unités corporatistes était perçue négativement par le public. Les réservistes qui les ont remplacées sont tous des employés d'Aztechnology mis en disponibilité.
> Echec

> Les unités de l'ACS participent encore de temps en temps à une opération médiatisée, pour rappeler leur statut de corps d'élite. Évidemment, tout est fait pour que ces opérations se déroulent parfaitement, généralement contre des cibles faiblement défendues.
> I.media

> Il y a aussi le cas des équipes d'opérations spéciales qui ne portent ni l'uniforme aztlan, ni celui d'Aztechnology.
> Trouble

Contrairement à la situation qui prévalait à Villavicencio, les amazoniens ont cette fois-ci la possibilité de défendre dans la profondeur. Ils bénéficient de plus de l'aide de la tribu Muisca. Les unités aztlanes doivent en effet traverser le territoire de la tribu pour sortir de Bogotá par le nord. La protection des convois logistiques et des bases avancées va requérir un nombre toujours croissants de soldats. Mais malgré des pertes élevées, les aztlans progressent. Désormais, les unités classiques ont pour ordre strict de contrôler les axes routiers et fluviaux, les villages et les villes. La poursuite et l'élimination des unités amazoniennes qui se trouvent dans les zones boisées et montagneuses sont du seul ressort des forces spéciales et de l'appui aérien.

Cette concentration des moyens fait tourner à l'avantage des aztlans les combats urbains, à Santiago de Tunja au mois de juillet, puis à Duitama en août. Ils forcent le gros des troupes amazoniennes à se replier dans la vallée de la Batá, à Sogasomo et au lac de Tota. Les aztlans évitent d'engager le combat dans le terrain marécageux de la vallée de la Batá, fermée à son extrémité sud par les ruines du barrage de La Esmeralda, détruit par les amazoniens en 2051. La cible a en effet été clairement définie : le lac de Tota. C'est là que se trouve le repaire du dragon Busiraco, depuis lequel il dirige les opérations dans la région. Même s'il ne bénéficie pas de l'aura de Sirrurg, les autorités aztlanes savent que la mort, la capture ou la fuite de Busiraco aura valeur de symbole.

Mais en septembre 2073, des renseignements font état de la présence sur le territoire Pueblo de membres de Greenwar et de la Primeira Vaga proches de Sirrurg. L'ACS les suspecte de mener des préparatifs pour une attaque de grande ampleur dans la région de Roswell ou Juárez.

Des unités des forces spéciales de l'ACS et de l'armée nationale sont envoyées au nord pour traquer Sirrurg et ses agents. Le commandement des forces aztlanes en Colombie ne parvient pas à obtenir gain de cause auprès du haut commandement. Son contingent d'opérations spéciales est fortement réduit. L'opération contre Busiraco au lac de Tota doit être reportée.

> La décision de rappeler les forces spéciales déployées en Colombie est une histoire de rivalités entre unités. La frontière nord est normalement le terrain de jeu des guerriers apaches du 10e bataillon de forces spéciales. Mais manifestement, Sirrurg et ses lieutenants sont la chasse-gardée des Jaguars de l'ACS et du groupe aéroporté des forces spéciales.
> Cible

> Des guerriers apaches ?
> Deena

> Au moment du traité de Denver, une partie des chefs apaches voulaient que le SAIM crée avec l'Aztlan une grande nation amérindienne qui irait de l'Alaska au Yucatán, et pourrait reprendre un jour la guerre contre l'homme blanc. Ils n'ont pas été entendu, mais une partie a finalement choisi de demander le rattachement du sud de l'Arizona et du Nouveau-Mexique à l'Aztlan.
> Prof

En marquant une pause dans leur offensive, les aztlans vont perdre l'initiative. L'effectif réduit des forces spéciales sur le terrain laisse aux unités amazoniennes une plus grande liberté de mouvement. De plus, les réseaux de renseignement du DIS, désormais aidé par des spécialistes d'Horizon, sont à cette époque en mesure de suivre et d'anticiper la majorité des mouvements des unités aztlanes. Ces éléments vont leur permettre de briser le front de l'offensive aztlane et de desserrer l'étau autour du lac de Tota. Les troupes aztlanes sont encerclées à Duitame, et doivent être évacuées en catastrophe. Le même scénario manque de se reproduire à Santiago de Tunja que les aztlans vont abandonner sans combattre, après avoir détruit leurs postes avancées. A la fin de l'année 2073, les aztlans ont perdu presque la moitié du terrain conquis depuis le début de leur offensive.

Ce recul sur le terrain s'accompagne d'un recul tout aussi important dans les médias. Horizon diffuse de façon continue des informations sur les difficultés militaires des aztlans et les crimes de guerre dont leurs troupes se rendent coupables alors que la situation leur échappe. En plus des journalistes qui peuvent désormais suivre les forces amazoniennes sur le terrain, elle envoie aussi des équipes auprès de la population locale et même clandestinement sur le territoire aztlan.

> Horizon a aussi influencé plusieurs gouvernements étrangers pour faire passer à l'ONU des résolutions qui condamnaient les actions aztlanes.
> Karma

> Résolutions qui n'ont été évidemment suivies d'aucun effet. A partir du moment où il a été envisagé que l'ONU puisse effectivement faire quelque chose, les lobbyistes d'Horizon étaient en réalité bien incapables d'influer sur une décision qui était discutée entre la cour corporatiste et les grandes capitales.
> Echec

La guerre irrégulière amazonienne

Les amazoniens poursuivent pendant ce temps l'insertion d'unités de guérilla autour de Bogotá et plus au nord, dans la région de Medellín. Le rythme et l'intensité de leurs attaques va désormais en s'intensifiant. A Pereira, quarante-trois policiers sont tués dans l'attaque d'un commissariat en plein centre-ville le 10 novembre. Les forces aztlane qui sont sensées rechercher et détruire ces unités de guérilla voient leur capacité de mouvement se réduire de plus en plus et sont elles-mêmes prises pour cible.

La stratégie amazonienne s'accompagne d'actions menées en dehors de la zone de combat, et qui sont systématiquement qualifiées de terrorisme par les aztlans. Il reste difficile de déterminer le rôle précis joué par d'un coté par les agents du DIS, de façon coordonnée avec les forces armées amazoniennes, et de l'autre par les cellules terroristes de Greenwar, Primeira Vaga et Bogotá Libre.

Le 16 décembre, le croiseur Zacatecas est touchée par plusieurs explosions alors qu'il se trouve dans la mer des Caraïbes, peut-être un ou plusieurs tirs de missiles antinavires, dont un aurait pu touché la réserve de munitions. Le nombre très élevé de victimes, plus de 300 marins, soit la quasi-totalité de l'équipage, suggère que les assaillants auraient ensuite attaqué les canots de sauvetage. Le gouvernement aztlan évoque une action terroriste, sans préciser les circonstances exactes ou fournir de bilan, se contenant de parler de quelques survivants. Le 6 janvier 2074, c'est une attaque informatique qui met l'ensemble des satellites d'Aztechnology hors service pendant plusieurs heures. Les opérations de l'armée nationale aztlane alors en cours sont gravement perturbées.

> Les forces amazoniennes n'ont pas profité de cette attaque autant qu'ils auraient pu. Ça suggère que qu'il n'y a pas eu de coordination avec l'état-major. Je doute aussi que l'attaque du Zacatecas ait été une opération à but militaire, en l'absence d'engagement naval depuis le début du conflit.
> Cible

> Le plus probable est que le Zacatecas ait fait une rencontre fatale avec Sirrurg. Les aztlans n'ont ensuite pas voulu qu'on sache qu'une l'un des bâtiments les plus modernes de leur marine n'a pas pu résister plus de quelques minutes.
> I.care

Les aztlans reprennent brièvement l'avantage au début du mois de mars, en lançant une attaque-surprise. Le haut commandement se prépare en fait à réduire les forces engagées en Colombie, en particulier en ce qui concerne les moyens aériens et magiques spécialisées. Cette offensive est une dernière tentative de stabiliser la ligne de front. Elle bénéficie d'une fenêtre de tir étroite, entre le retrait déjà planifié de plusieurs unités, et l'obtention par les services de renseignement d'informations sur l'état et la position des forces amazoniennes.

> "Moyens magiques spécialisées" veut dire "mages de sang."
> Doc-doc

> Les aztlans auraient aussi réussi à retourner un agent ennemi, qui aurait permis d'intoxiquer les amazoniens avec des renseignements bidons, et ainsi garantir l'effet de surprise.
> Trouble

> Une partie du commandement aztlan était opposée à cette offensive parce qu'elle risquait de réussir. Le fait de retirer des moyens du front au lieu de pousser l'avantage pouvait révéler l'existence de préparatifs pour attaquer Sirrurg.
> Echec

> En fait, des officiers et des politiques qui n'étaient pas au courant de ces préparatifs ont insisté pour que l'offensive se poursuive. Le haut commandement a du falsifier les chiffres des pertes pour les convaincre que ça n'était pas possible.
> Urbi

Avec la réduction des forces aztlanes, le retour à un avantage amazonien n'est qu'une question de temps. Au mois de mai, les dernières bases avancées aztlanes sont encerclées unes à unes et coupées de leurs lignes logistiques. Les aztlans ne disposent plus que de quelques corridors sécurisés pour sortir de Bogotá. Les amazoniens sont désormais en position d'attaquer la ville. Le verrou de Quetame tombe le 27 mai, ouvrant aux amazoniens la route par le sud-est jusqu'à Bogotá.

Dans Bogotá même, les combats vont reprendre de façon sporadique dès le mois d'avril, puis de façon quotidienne. Le commandement aztlan fait cette fois le choix de ne pas intervenir. Les unités de l'armée nationale voient leurs effectifs réduits, et si elles ont pour ordre de riposter si elle sont attaquées, le contrôle de quartiers est désormais abandonné aux milices locales. Seules les interventions ponctuelles de l'ACS ordonnées par la direction d'Aztechnology permettent encore de garder la situation sous contrôle.

Le plan de déstabilisation

Sirrurg réapparaît le 18 avril. Alors que l'ouragan Donald s'abat sur l'île de Porto Rico, plusieurs dragons emmenés par Sirrurg attaquent le complexe industriel d'Aguadilla. Les dégâts causés par l'attaque et le passage de l'ouragan détruisent presque entièrement le site, avec d'importantes conséquences. C'est en effet à Aguadilla que Natural Vat Technologies, filiale du groupe Aztechnology, produit pour l'ensemble marché nord-américain certains additifs, arômes et conservateurs largement utilisées dans la production alimentaire.

La surveillance aérienne aztlane va réussir à suivre Sirrurg à la trace après l'attaque d'Aguadilla. Ils obtiennent enfin une idée précise de la localisation de son repaire dans la zone frontalière pueblo-aztlane. L'armée et l'ACS se préparent à lancer une opérations pour débusquer le dragon, mais celui-ci va les prendre de vitesse. Le 25 avril, il attaque Las Cruces. D'après les images prises par des passants et diffusées sur la Matrice, sa cible était un poste de commandement établi par les forces spéciales aztlanes dans un immeuble en périphérie. Quelques jours plus tard, deux dragons attaquent Tucson. Ce sera ensuite le tour d'El Paso, puis de Roswell.

Sirrurg change subitement de cible en attaquant Odessa, au Texas le 14 mai. Elle est entièrement rasée, comme le seront ensuite les villes de Lubbock, Midlands et Seminole. Le 29 mai, il attaque la ville d'El Paso du coté aztlan. Enfin, le 11 juillet, il mène une attaque dans le centre d'Albuquerque, en Pueblo, qui fait près d'un millier de morts. Cette attaque sera la dernière avant que le dragon disparaisse à nouveau.

Cette série d'attaques à répétition fait la démonstration de l'incapacité des unités d'élite de l'armée nationale aztlane et de l'ACS à neutraliser Sirrurg. Du coté confédéré américain, le gouvernement décide de renforcer et de mettre en alerte ses forces militaires dans la région. En l'absence d'une frontière reconnue entre les deux états, le risque d'un incident est plus que réel. Bien que les deux gouvernements annoncent officiellement qu'ils prendront toutes les mesures nécessaires pour neutraliser la menace actuelle, aucun des deux n'envisage réellement de pouvoir lancer une opération dans la zone qui entoure la ligne de démarcation. Ils craignent davantage encore un acte inconsidéré qui pourrait survenir dans le feu de l'action.

> Malgré les apparences, Sirrurg choisit avec soins ses cibles. En attaquant Las Cruces, il a montré qu'il en savait autant sur les mouvements de l'ACS qu'ils en savaient sur les siens. Ses attaques suivantes ont seulement servi à maintenir les aztlans en alerte et à provoquer une réaction des CAS.
> Cible

> L'action de Sirrurg a contribué à isoler encore plus les amazoniens sur la scène internationale. Les pueblos en particulier ont du suivre leur opinion publique et prendre leur distance avec Manaus.
> Echec

L'opération Marauder et la bataille d'Acapulco

En Amazonie, les commémoration du quarantième anniversaire de la révolution écologiste commencent le 28 août 2074. Sirrurg reste invisible lors des cérémonies publiques, mais les services de renseignement aztlans sont convaincus qu'il est bien à Manaus. Ils en obtiennent finalement la confirmation le 1er octobre. C'est l'opportunité que les aztlans attendaient pour lancer l'opération Marauder.

Le 3 octobre 2074, un groupement des forces spéciales aztlanes attaque la cachette supposée de Sirrurg près de Roswell. Au moins deux dragons sont abattus. Environ deux heures plus tard, Sirrurg est repéré sur la côte ouest d'Aztlan, volant en direction du nord. Conformément à ce qu'espéraient les aztlans, l'attaque sur sa base l'a poussé à se montrer pour contre-attaquer. Trois groupes aériens se tiennent prêts à engager le combat, avec le soutien sur la côte Pacifique du porte-aéronefs Huey Tlatoani et de son groupe d'escorte (les aztlans ne pouvant prévoir à l'avance la route prise par Sirrurg, une force équivalente était mobilisée au même moment dans le golfe d'Aztlan).

> D'après la trajectoire de Sirrurg, il est plausible que sa cible ait été Tenochtitlan. Je me demande ce que les aztlans ont fait à Roswell qui le pousse à vouloir frapper au cœur sans attendre.
> I.care

La bataille aérienne débute au dessus de l'océan, à environ 40 kilomètres à l'ouest d'Acapulco. Mais Sirrurg est grièvement blessé et atterrit près de Ceutla, à 50 kilomètres au nord de la ville. Les forces aztlanes le maintiennent sous un feu intensif malgré des pertes importantes. Sirrurg résiste pendant plus d'une heure, jusqu'à l'arrivée de plusieurs autres dragons. Profitant du fait que Sirrurg est toujours bloqué au sol, le commandement aztlan décide à ce moment l'emploi d'armes chimiques dans la zone. Dans le même temps, la force navale, soumise aux attaques de deux des dragons venus en renfort, doit se replier hors de la zone d'engagement.

Sirrurg parvient finalement à reprendre l'air avec l'aide de plusieurs esprits invoqués. Le combat s'arrête brusquement après un échange magique. Sirrurg aurait été à nouveau blessé à ce moment, mais les conditions météorologiques, affectées par la magie, empêchent les aztlans de fouiller la zone. Lorsque la situation sera revenue au calme, Sirrurg aura disparu.

La deuxième bataille de Bogotá

La bataille d'Acapulco fait immédiatement le tour de la Matrice, filmée par de nombreux habitants et touristes à Acapulco. Les images de la chute de Sirrurg sont visionnées des millions de fois en quelques heures. Des manifestations de joie éclatent dans la plupart des villes d'Aztlan, mais aussi et surtout à Cali, où les forces amazoniennes ont le plus grand mal à contenir les manifestants.

A Bogotá, les membres de Greenwar, de la Primeira Vaga et de plusieurs unités des forces armées amazoniennes, mis en condition par les discours du 40e anniversaire de la révolution, lancent une série d'attaques de représailles contre les forces aztlanes et les installations d'Aztechnology dans l'après-midi du 3 octobre.

Les aztlans sont d'abord surpris par la vigueur des attaques, et doivent laisser les amazoniens entrer dans Bogotá. Dans la nuit du 3 au 4 octobre, le commandement amazonien décide de pousser l'avantage en avançant plusieurs unités dans la ville. Se faisant, ils commettent une erreur d'analyse grave, et sous-estiment la capacité de réponse de leur adversaire.

Les aztlans ne disposent plus dans la région de Bogotá que d'un petit nombre de magiciens et de véhicules aériens de combats, le reste ayant été prélevés pour mener l'opération Marauder. Les unités d'infanterie aéroportées sont notamment clouées au sol depuis plusieurs semaines, en l'absence des véhicules blindées à poussées vectorielle et des hélicoptères d'attaque qui sont sensés leur ouvrir la voie. Le commandement aztlan de Bogotá décide malgré tout de les faire décoller sous la protection de seulement deux détachements d'hélicoptères, pour les larguer derrière les lignes amazoniennes. C'est l'opération Huntress. Ce coup de poker porte ses fruits : la mise en place des unités aéroportées est un succès, et permet de prendre les amazoniens à revers.

> Malgré ce qui a pu être dit, Huntress n'a pas été et ne pouvait pas être planifiée à l'avance. Les aztlans avaient bien un plan de défense de Bogotá prévu depuis le début du conflit, mais ils ont du l'adapter comme ils pouvaient avec les moyens dont ils disposaient encore.
> Trouble

Les combats dans Bogotá sont des combats de haute intensité. Les aztlans sont en mesure de rapatrier les forces aériennes engagés contre Sirrurg dans les jours qui suivent. A partir du 15 octobre, ils établissent une zone d'exclusion aérienne, qui met définitivement un terme au trafic aérien, de toute façon limité à quelques appareils privés depuis le début des combats. La marine aztlane reçoit l'ordre de se positionner à proximité des côtes colombiennes pour soutenir les forces terrestres, grâce à l'emploi massif de missiles de croisière.

> Aztechnology a aussi fait un énorme effort de communication. Une unité médicale et une équipe de journalistes ont été entièrement dédié à produire des images d’un hôpital de campagne accueillant sans discontinuer des blessés civils sous les bombes.
> I.media

> Il y avait même un artificier chargé de faire exploser des bombes sur le toit pour faire du bruit, et un sniper qui abattait des passants dans les rues voisines quand ils manquaient des blessés. Ce qui n'était pas vraiment utile vu ce qui se passait dans le reste de la ville.
> Urbi

Les amazoniens rassemblent à Cali par voie aérienne une force composée de mercenaires recrutés par MET2000 et Combat, Inc. Le 18 octobre, cette force attaque Bogotá par l'ouest. Assemblée rapidement, elle dispose uniquement de véhicules légers, sans aucun véhicule blindé lourd et avec un soutien aérien minimal. Cette attaque est coordonnée avec les troupes irrégulières à l'intérieur de Bogotá, qui lancent une offensive tout azimut. Les combats dureront sans relâche pendant dix jours. Beaucoup de groupes d'insurgés vont se battre jusqu'à la mort. Les unités aztlanes déployées autour de Bogotá tiennent bon, mais celles à l'intérieur de la ville perdent le contrôle des quartiers un par un. A partir du 24 octobre, elle ne défendent plus qu'un petit périmètre autour des installations d'Aztechnology, transformé en camp retranché. Ils ne tiennent désormais plus les forces ennemis à l'écart que grâce à des bombardements massifs.

> Demander à trois personnes qui y étaient de vous raconter la bataille de Bogotá, et vous aurez quatre versions différentes. Même à l’échelon d'une compagnie, le commandement avait du mal à savoir ce qui se passait cent mètres plus loin.
> Trouble

Les accords de Genève

Dans les jours qui ont suivi la bataille d'Acapulco et le début de la deuxième bataille de Bogotá, le conseil de sécurité des nations unies se réunit à plusieurs reprises. Les CAS proposent l'envoi d'une force d'interposition dont ils sont prêts à assurer le commandement et à fournir une partie de l'effectif. A la surprise générale, les aztlans soutiennent la proposition et se déclarent prêts à rechercher une issue au conflit. Ils sont soutenus par plusieurs pays, et en coulisses la plupart des grandes corporations, qui leur permettent d'imposer leur point de vue dans les négociations.

Parallèlement, les aztlans laissent un groupe aéronaval américain, organisé autour du porte-avions Kitty Hawk, et plusieurs navires de transport de troupes de la société militaire privée FMC franchir le canal de Panama. Cette brusque accélération permet à la force d'interposition d'arriver dans la zone plusieurs semaines plus tôt que ce que les amazoniens attendaient, précipitant sans doute l'attaque qu'ils lancent à partir de Cali.

Le 28 octobre, les mercenaires de FMC débarquent dans le golfe des tortues, près de Cali, où ils rencontrent une résistance minimale des forces amazoniennes. Les unités amazoniennes reçoivent l'ordre de cesser le combat et de se replier. Celles qui sont sur le flanc ouest reculent vers Cali, venant à la rencontre des unités de FMC. Après un face à face tendu, les amazoniens acceptent de déposer leurs armes, qui sont mises sous clef, et de se rassembler dans un camp temporaire. Ils l'ignorent encore, mais le texte alors en train d'être finalisé à Genève prévoit que la ville de Cali, comme la ville de Bogotá, passent sous contrôle aztlan. Le lendemain, le 29 octobre 2074, le grand dragon Hualpa et le président Enrico Silva sont au siège des Nations Unies à Genève pour signer l'accord de paix qui fixent la frontière entre les deux pays, et prévoit le maintien de la force d'interposition jusqu'en mars 2075 pour faciliter le retrait des troupes.

> Si les aztlans ont effectivement remporté la dernière bataille sur le terrain diplomatique, et de façon magistrale, il serait exagéré de dire qu'ils ont gagné la guerre. Leurs pertes sont au moins aussi lourde que celles des amazoniens et ils n'ont rempli aucun de leurs objectifs : Sirrurg est probablement toujours en vie, le pétrole amazonien reste hors de portée et la région est toujours aussi instable.
> Prof

> Ça reste quand même une victoire politique majeure. La population aztlane est galvanisée par les succès de leur armée et de la corporation nationale. Alors que du coté amazonien, Hualpa sort affaibli du conflit, tandis que les militaires et le gouvernement se rejettent mutuellement la faute.
> Echec

> Le tracé de la frontière prévu par la traité donnera aussi un avantage certain si la guerre devait recommencer. Elle suit désormais la ligne de crête la plus à l'est de la cordillère orientale, directement au dessus des plaines. Villavicencio est à portée de canon.
> Cible

> Le lac de Tota est désormais du coté aztlan de la frontière ? On a des nouvelles de Busiraco ?
> Trouble

> Il était à Bogotá jusqu'à l'arrêt des combats. Un détachement aztlan a été envoyé pour sécuriser sa tanière dans les jours qui ont suivi, avec la même arme chimique qu'à Acapulco. Mais d'après les dernières informations, Busiraco serait en vie, à Manaus et très en colère.
> Urbi

> Le lac de Tota et la Sierra Nevada del Cocuy (le territoire U'wa Arauca dont Doc-doc parlait) sont désormais des zones interdites. Il y aurait d'ailleurs quelques problèmes entre des patrouilles de casques bleus et les unités aztlanes.
> I.care

> Les casques bleus se sont même plaint au commandement de zone aztlan, qui a été obligé d'avouer que ce secteur et les troupes qui s'y trouvent n'étaient pas sous ses ordres, mais directement sous ceux de Tenochtitlan.
> Cible