EUROTRONICS | 2074 | PDF | notes du dossier

Entre 2037 et 2065, le consortium d'électronique et d'informatique européen Eurotronics a fait parti des vingt plus grosses entreprises européennes, avant de s'écrouler lentement à la suite du crash informatique de 2064. Rachetée par Neonet en 2070, la société Eurotronics existe toujours en tant que filiale du groupe, mais elle a été partiellement démantelée et ses activités réparties entre les différentes branches de Neonet. Cependant, une spécialité très particulière d'Eurotronics a été maintenue par sa nouvelle direction : la conduite d'opérations clandestines.


La maison Neonet

Le groupe Neonet a été constitué en 2064 par la fusion de l'américain Novatech avec l'européen Transys-Erika, lui-même issu de la fusion quelque mois plus tôt du britannique Transys Neuronet avec le scandinave Erika. Les fusions entre deux mégacorporations sont rares, celle de trois mégacorporations à quelques mois d'intervalle, était inédite. Chacune de ces sociétés avaient des dizaines de filiales majeures dont l'activité étaient soumises à autant de services administratifs, financiers, de communication ou de sécurité. Dix ans après la fusion, l'organigramme du groupe Neonet reste complexe. L'organisation du groupe sur laquelle la direction a réussi à s'entendre ne centralise que deux fonctions : les opérations financières sont contrôlées par les bureaux de Novatech à Boston, et la recherche et le développement par le centre de Transys Neuronet à Caerleon aux Pays de Galles. Pour le reste, trois grands pôles de compétences existent en principe : à Novatech les matériels et les logiciels informatiques, à Erika les infrastructures de télécommunications, et à Transys Neuronet les technologies médicales et les implants. Mais chaque division conserve son propre réseau de filiales, qui peuvent opérer dans tous ces domaines, normalement de façon coordonnée avec la division principale.

> La réalité est évidemment toute autre. Le système mégacorporatiste repose sur la coordination de pans d'activités multiples et des économies d'échelle monstrueuses. Ca reste un modèle théorique, qu'aucun groupe ne parvient à appliquer entièrement.
> Prof

Dans le domaine particulièrement sensible des opérations clandestines, le groupe Neonet multiplie les services, d'autant que ni Novatech ni Transys Neuronet n'avaient centralisé ce type d'activités. Au sein de Novatech, les différentes filiales qui constituaient le porte-feuilles de la mégacorporation depuis sa création menaient chacune leurs propres activités clandestines. Miles Lanier, le directeur de la sécurité, et Darren Villiers, frère et conseiller du PDG Richard Villiers, favorisaient la gestion personnelle des dossiers à la création d'un service spécialisé (au contraire de la Fuchi Special Administration avec laquelle ils avaient eu à composer lorsqu'ils appartenaient au groupe Fuchi). Quelques sociétés du groupe comme Compuforce, Pacific Rim Computer Consultants, Minuteman Security ou Pioneer Cybernetics, ont progressivement imposé leurs services comme les plus actifs dans ce domaine, souvent du fait de quelques cadres reconnus pour leur compétence.
Chez Transys Neuronet, la règle a pendant longtemps été de ne pas faire apparaître ce type d'opérations dans l'organigramme. Les cadres dirigeants successifs se sont néanmoins entourés d'équipes dédiées à leur conduite. Entre 2054 et 2062, on voyait ainsi surtout des consultants issus du groupe HKB, qui était alors l'actionnaire de référence de Transys Neuronet, ou de ses filiales comme Risk Protection Factors ou Midland Guards. Le grand dragon Celedyr, qui a occupé les fonctions de directeur de la recherche de Transys Neuronet et désormais celle de Neonet, s'appuie quant à lui sur ses liens en dehors de la compagnie avec les Knights of Rage, un gang criminel issu de la communauté soudanaise de Londres qui a pris une envergure internationale dans le trafic d'antiquités et la criminalité informatique (en large partie grâce à des contacts en relation avec Celedyr et des moyens techniques développées au sein de Transys Neuronet).

> Pour mener des opérations secrètes, il ne faut pas seulement des agents de terrain. Il faut (surtout) des moyens financiers, non traçables, disponibles et suffisamment importants. C'est aussi ça que les KoR et qu'Eurotronics fournissent, et qui échappe au contrôle de la direction financière de Neonet à Boston.
> Cible


La corporation Eurotronics

Le rachat d'Eurotronics par Transys Neuronet n'était pas seulement une prise de contrôle, mais un changement structurel radical. A sa création en 2037, Eurotronics avait été constitué en consortium : ses actionnaires étaient des corporations européennes du secteur de l'électronique, qui coopéraient au sein d'Eurotronics sur différents projets. En plus de ses filiales opérationnelles classiques, Eurotronics possédait également des filiales baptisées "filiales de transfert" qui permettaient aux membres du consortium de positionner des actifs dans Eurotronics (et donc sous couvert de son privilèges extraterritorial) tout en en conservant le contrôle. Cette organisation a disparu avec le rachat par Transys Neuronet, qui est désormais l'actionnaire unique. Cependant, le mode de gestion d'Eurotronics, très décentralisé et basé sur la sollicitations directes des équipes, est resté largement inchangé.

Eurotronics

Siège : Turin, Italie

Suivant un modèle corporatiste classique, la société Eurotronics assure la direction, le contrôle, le financement et la sécurité pour ses différentes filiales, ainsi que la mise à disposition de certaines infrastructures - immeubles et réseaux informatiques - et la communication du groupe. Ces filiales mènent, pour celles qu'elle a conservées, les activités commerciales dans leurs domaines respectifs.

> Attention au terme employé. Le quartier général d'Eurotronics est à Turin, mais ça n'est pas son siège social au sens juridique. La corporation a été créée en 2037, à un moment où l'Italie et le Piémont n'avaient plus de gouvernement depuis près d'un an. La personne juridique d'Eurotronics, celle reconnue par la cour corporatiste, est la société de droit suisse Eurotronics S.A. basée à Genève, dont les actifs italiens appartiennent depuis 2040 à la société Eurotronics S.p.A établie dans l'état italien d'Emilie-Romagne.
> Prof

> Ce qui n'a, dans la pratique, aucune espèce d'importance, au moins tant qu'Eurotronics est couverte par le statut extraterritorial de Neonet et de Transys Neuronet.
> Urbi

> De fait, le personnel et les serveurs d'Eurotronics qui se trouvent à Turin, Milan et Gênes sont triplement protégés, par l'extraterritorialité de Neonet, celle de Transys, et par l'absence d'une autorité légale dans cette partie du monde. En théorie, d'un point de vue juridique, le nord-est de l'Italie continue de faire partie de la république de 1946 - aucun état n'ayant pris sa place et lui ayant fait rejoindre la confédération italienne établie en 2044 par les états du reste de la péninsule.
> Echec

> Ce qui n'offre aucune protection quand une bande de dragons décide d'en faire son fief et se nourrir sur la population. J'ai entendu dire qu'en l'absence d'une autorité humaine, la revendication territoriale du grand dragon Alamais et de ses fidèles sur la région était considérée comme parfaitement valide par les autres dragons.
> Trouble

> Je ne suis pas sûr que les dragons considèrent différemment le contrôle exercé par un gouvernement constitué siégeant dans des palais nationaux de celui d'une bande de pillards nomades armés. Ce qui est sûr, c'est que Celedyr, à travers Eurotronics, et Lofwyr possèdent des immeubles et des employés dans cette région qu'Alamais revendique.
> Echec

Euromicrotronics

Siège : Genève, Suisse

La société ST Microelectronics, spécialiste de la fabrication de puces, a été le partenaire qui est allé le plus loin dans l'intégration dans le consortium. Sa filiale de transfert ST Eurotronics a fini par englober la quasi-totalité de ses activités, à commencer par ses usines de Grenoble, Milan et Catane. A partir de 2043, "ST" étant en perte de vitesse et lourdement endettée, le consortium a du s'investir plus largement dans la conception et la production des puces, faisant finalement passer ST Eurotronics sous le statut de filiale de coopération en 2049, sous le nom d'Euromicrotronics, tandis que la maison-mère ST était rachetée par A-N Telecom. La fabrication de puces était considérée comme une activité stratégique aussi bien par Novatech que Erika et Transys Neuronet. L'avenir d'Euromicrotronics est apparu comme l'un des principaux enjeux du démantèlement d'Eurotronics. Elle est finalement resté au sein d'Eurotronics en raison d'investissements spécifiques aux puces utilisées dans le domaine des implants, et surtout en raison des problèmes de logistique et de sécurité spécifique au site de Milan, dans lequel ni Novatech ni Erika ne voulaient s'engager.

> N'importe qui peut écrire du code. Même les technologies d'interface neurale sont devenues relativement accessibles. Mais la fabrication de processeurs et de mémoires est vraiment la clef de l'indépendance pour une corporation.
> I.on

> Il y a quand même une compétition énorme dans ce domaine, sur les processeurs à basse consommation dans le cyberware, ou les processeurs optimisée pour la simulation physique pour la réalité virtuelle. Il faut non seulement la capacité à produire, mais aussi celle à analyser les produits concurrents. C'est aussi là-dessus qu'Eurotronics a su bâtir son outil d'espionnage industriel.
> Prof

Eurotronics Biomedical Materials (EBMM)

Siège : Berne, Suisse

EBMM a été paradoxalement la filiale d'Eurotronics qui a rencontré le plus de succès et l'une des plus discrètes. Elle est très présente dans le domaine des implants cybernétiques, où elle a longtemps profité de l'absence de marques dominantes. EBMM fait également partie des quelques acteurs présents sur le marché de la reprogrammation neurale à des fins thérapeutiques ou sécuritaires.

> La bonne vieille EBMM est entrée dans l'histoire en participant aux Desert Wars dès les premières saisons et en gagnant trois fois en six ans. Ils ont tout de suite compris et joué sur le fait que le combat d'infanterie serait impopulaire en raison de son manque d'attrait visuel, et ralenti tactiquement par la nécessité de faire sortir les combattants hors-jeu, et que les vraies stars seraient les pilotes interfacés. Et ce d'autant plus que plusieurs des corporations concurrentes avaient misés sur unités robotisés qui pouvaient certes rivaliser sur le terrain, mais pas donner des interviews ou sortir avec des top-models.
> I.doll

> EBMM possède parmi ses filiales plusieurs établissements psychiatriques réputés pour le traitement des syndromes de stress post-traumatiques des militaires ou des hackers, et les pathologies liées aux implants. Plusieurs, dont celle d'Ueberstorf près de Berne, disposent de zones de détention sécurisées.
> Deena

Eurotronics Logistics

Siège : Gênes, Italie

L'activité d'Eurotronics Logistics est principalement dédiée au soutien des autres filiales d'Eurotronics (et, précédemment, des membres du consortium). Selon les filiales et les sites, son périmètre peut couvrir l'ensemble des questions logistiques, y compris l'approvisionnement en matières premières et en composants, la construction et l'entretien des bâtiments, la production d'électricité et d'eau, l'alimentation, les réseaux de télécommunications, le parc de véhicules ou l'habillement du personnel. La plupart des filiales d'Eurotronics Logistics offrent également ces services à des clients à l'extérieur du groupe, auprès de petites sociétés ou d'administrations. Ces activités ont régulièrement été utilisée pour mener des actions clandestines

> Les corporations ne poussent pas systématiquement l'indélicatesse au point d'espionner leurs clients - ça serait mauvais pour les affaires si ça se savait, et les petites sociétés sociétés qui sous-traitent ce genre de services sont rarement assez importantes pour être intéressantes. Mais à l'occasion...
> Cible

> Le réseau de filiales d'Eurotronics Logistics est surtout un formidable pourvoyeur de couvertures, de véhicules et de planques. Ca peut être un emploi de technicien de maintenance dans un bâtiment juste à coté de la cible, un camion pour franchir une frontière, un placard à balai dans une gare où on aura placé un paquet à récupérer, ou un fichier à récupérer sur un node administré par un administrateur d'Eurotronics Logistics.
> Urbi

C&D Bexbach

Siège : Kehl, Allemagne

Construit à l'origine par Siemens, l'arcologie de Bexbach devait assurer le fonctionnement de la centrale à charbon qui s'y trouve, pour alimenter en électricité une partie de la SOX. Par la suite, Siemens, en tant que membre du consortium Eurotronics, lui en avait délégué la gestion et l'usage en tant que centre de stockage de données et site de test de matériel militaire. Ces activités étaient conduites par deux filiales d'Eurotronics, Cyberdynamix et Drakensys (d'où les initiales C&D accolées au site). Le site est resté dans le giron d'Eurotronics après le départ de Siemens du consortium, avant de passer dans celui de Transys Neuronet et de Neonet, permettant à la mégacorporation de siéger au comité de contrôle corporatiste de la SOX. Son entrée a permis à Neonet de se doter d'une arcologie plus moderne et plus grande à Saint Ingbert, à une dizaine de kilomètres au sud-ouest de Bexbach. La direction générale de Neonet a décidé que Transys Neuronet et Eurotronics devraient fermer le site de Bexbach pour transférer leurs activités à Saint Ingbert. L'opération n'est toujours pas finalisée, la direction d'Eurotronics arguant de l'intérêt de disposer d'un point d'appui pour la sécurité et les campagnes de tests sur le terrain, et d'un site de secours pour la production d'électricité et le stockage de données

> Ca n'est pas toujours en rapport avec des actions clandestines, mais c'est un bon exemple du talent des cadres d'Eurotronics pour désobéir aux ordres, masquer la réalité et ce genre de magouilles. C'est un vrai groupe européen, avec les allemands, des suisses et les suédois qui mettent la technique en adéquation avec la réalité, et les français et les italiens qui mettent le règlement en adéquation avec le résultat qu'ils veulent obtenir.
> Urbi

AAEtronics

Siège : Tokyo, Japon

AAEtronics (American-Asian Electronics) est la filiale d'Eurotronics qui assure sa présence hors d'Europe. L'axe stratégique d'Eurotronics qui avait présidée au choix du nom du consortium est resté en vigueur, pour concentrer ses efforts sur le marché européen et apparaître aux consommateurs comme une alternative aux corporations américaines et asiatiques. Il est néanmoins impossible pour une corporation de cette taille d'être entièrement absente des autres continents, que ce soit pour certains marchés de niche ou pour l'approvisionnement en composants de base. AAEtronics possède principalement des bureaux de représentation commerciale et quelques sites informatiques dédiés au support des clients en dehors de l'Europe.

> Les équipes d'Eurotronics préfèrent agir en Europe, où elles ont leurs contacts, leurs planques, de multiples sociétés-écrans, et des renforts en cas de besoin. Les installations d'AAEtronics servent de base d'appui à l'extérieur, mais c'est plus limité et moins discret.
> Cible

> En pratique, là où les cadres européens d'Eurotronics ont tendance à avoir de gros réseaux opérationnels, les cadres américains et asiatique font plus souvent appel à des équipes de mercenaires ou de runners.
> Trouble

> Eurotronics a aussi monté à plusieurs reprises des opérations de grande envergure, notamment celles contre Fuchi, avec tout le soutien nécessaire logé dans des sociétés-écrans créée pour l'occasion.
> Urbi

Les anciennes filiales d'Eurotronics

Une partie des anciennes filiales d'Eurotronics ont été cédé à Novatech et Erika après le rachat par Transys Neuronet. Bien qu'Eurotronics n'exerce plus aucun contrôle sur elles, elles partagent encore dans certains cas des installations, ou bénéficient des services fournies par d'autres filiales d'Eurotronics. Leurs équipes sont également encore en contact, et collaborent régulièrement.

> Ce que les gens de Novatech et Erika peinent à comprendre, c'est la culture d'entreprise d'Eurotronics. Tout a toujours fonctionné par des sollicitations directes, des réunions informelles et des équipes ad hoc. On m'a même parlé de cadres d'Eurotronics exfiltrés vers des corporations concurrentes, qui continuaient de rester en contact avec leurs anciens collègues et à échanger des services.
> Doc-doc

> C'est probablement une des raisons qui ont coulé Eurotronics. Tout le monde suit ses objectifs personnels et passe des arrangements. Il faut imaginer qu'il y a encore aujourd'hui des gens qui discutent régulièrement avec les "collègues" de Siemens-Nixdorf et Phillips, aujourd'hui au sein de Saeder-Krupp.
> Echec

Central Data System Technologie

Siège : Erfurt, Allemagne

Central Data est présente sur le marché des serveurs informatiques et de l'équipement de centres de données. Son incapacité à décrocher des contrats au moment où les infrastructures matricielles étaient restaurées après le crash de 2065 est en partie responsable de la chute d'Eurotronics. Au sein de Neonet, cette activité est passée sous le contrôle d'Erika. Cette reprise porte principalement sur les comptes-clients, qui sont progressivement migrés vers les solutions standards d'Erika. La direction de Central Data est néanmoins passée en force pour recréér une société commune avec Eurotronics afin de prospecter de nouveaux clients. Elle vise des petites corporations ou des administrations ou des organisations non gouvernementales ayant un budget réduits, qui pourraient être intéressées par les anciens produits de Central Data qu'Erika ne souhaite plus commercialiser et qui restaient en stock.

> Parmi ces petites corporations et les ONG, et même certaines administrations, il y a un certain nombre qui servent de paravents à des organisations criminelles qui s'équippent en serveurs par ce biais.
> Urbi

Consumer Electronics Amalgamated (CEA)

Siège : Eindhoven, Pays-Bas

La création de CEA devait permettre aux membres du consortium Eurotronics de développer et de commercialiser des produits électroniques pour le grand public sous les marques Phillips, Xenon et Polaris. Ces trois sociétés percevaient en échange des royalties pour la mise à disposition de leur marques respectives. Les produits étaient eux conçus et fabriqué par Eurotronics - dans certains cas avec des technologies copiées, notamment pour leur gamme de cyberdecks grand public. Cette stratégie a été brusquement annéantie lorsque Phillips s'est retiré du consortium, rapidement suivi par les deux autres. La société a d'abord été contrainte de se recentrer sur la marque Eurotronics, utilisée jusque là pour les produits des gammes inférieures. Après sa reprise par Novatech, la marque Eurotronics devrait également disparaître. La branche américaine de Neonet ne souhaite conserver à terme que les studios de réalité virtuelle dont CEA est actionnaire.

> Ce que Novatech voulait, c'était récupérer tout ce qui au sein d'Eurotronics avait été impliqué de près ou de loin dans la copie des produits Fuchi à un moment ou un autre, donc CEA et Cyberdynamix. Ca tenait apparemment du règlement de comptes personnel pour leurs représentants, tous d'anciens de Fuchi, lors des négociations.
> I.on

Cyberdynamix

Siège : Ingolstadt, Allemagne

L'objectif de Cyberdynamix était de répondre à l'un des principaux défis technologiques auxquels faisaient face les sociétés européennes : le développement et la mise sur le marché de cyberterminaux et de cyberdecks. Elles partaient avec un retard important sur leurs concurrents américaines et japonaises. Au fil des années, il devenu évident que les solutions mises en oeuvre par Cyberdynamix, à l'instar de CEA, passaient principalement par l'espionnage industriel et la copie des produits de Fuchi Industrial Electronics, le numéro un du marché. Fuchi était entré au capital de plusieurs membres du consortium afin de mettre un terme à la concurrence d'Eurotronics et Cyberdynamix. Les produits de Cyberdynamix ont malgré tout continué à empiéter sur les parts de marchés de Fuchi, puis de Novatech lorsqu'elle a repris ses gammes de cyberterminaux et de cyberdecks. La rupture technologique qu'a constitué l'arrivée des comlinks aurait probablement suffi à écarter Cyberdynamix du marché ou la reléguer à une portion congrue. En reprenant la société lors du démantèlement d'Eurotronics, Novatech a fini de liquider la marque, tout en récupérant au passage certaines innovations réalisées par les équipes de Cyberdynamix et compatibles avec la technologie de Novatech, car utilisant la même base.

> Alors que CEA a fait l'objet d'un audit ferme mais poli après la prise de contrôle de Novatech, Cyberdynamix a été littéralement vidée. Des rangées entières de serveurs étaient embarquées dans des camions pendant que tous les cadres devaient passaient un entretien rétrospectif individuel, qui a duré plusieurs jours sans interruption pour certains. Un certain nombre ont été remerciés dans la foulée.
> Trouble

> Les gens de Novatech ne cherchaient pas juste à clore un dossier d'espionnage industriel vieux de quinze ans. Il y a quelques chose qu'ils pensaient trouver chez Cyberdynamix. J'ai cru comprendre que, n'ayant pas trouvé ce qu'ils attendaient, ils regardent maintenant en direction d'autres branches de l'ancien consortium Eurotronics.
> Cible

> Novatech surveille de près les opérations de Transys Neuronet et d'Eurotronics, y compris en employant des runners. Je crois que certains à Boston envisagent une purge de Neonet, qui ne se limitera peut-être pas à Eurotronics.
> Karma


L'héritage d'Eurotronics qui subsiste aujourd'hui au sein de Neonet est le résultat de trente-quatre ans d'existence du consortium, de sa création en 2037 à son rachat en 2070. Soumis au contrôle des différentes sociétés membres du consortium, Eurotronics a souvent été affecté par les évolutions de celles-ci.

Création du consortium

Bien que le crash informatique de 2029 ait fait s'effondrer le réseau Internet, la majorité des grandes entreprises d'électronique et d'informatique avaient des plans de reprises d'activités pour la suite. Mais plusieurs corporations japonaises s'allient alors pour prendre l'initiative de reconstruire les infrastructures de télécommunications en utilisant de nouveaux standards. Entre 2032 et 2038, Fuchi Industrial Electronics, Mitsuhama Computer Technologies et Renraku Computer Systems ont ainsi acquis une position dominante dans le secteur de l'électronique et de l'informatique.

En Europe, plusieurs entreprises envisagent dès 2034 une alliance qui leur éviterait d'être distancée technologiquement. Les discussions impliquent dans un premier temps Alcatel-Nokia Telecom, STMicroelectronics, Nixdorf, Olivetti, Eurotech, Elettronica et Polaris. Elles couvrent des activités qui vont de la fabrication de semi-conducteurs et de fibres optiques aux calcul à haute performance et aux logiciels de surveillance gouvernementaux. Les blocages répétés des négociations poussent Olivetti et Eurotech, dont la situation s'aggrave, a fusionner pour former Olivetti-Eurotech, qui deviendra Olgitech. Mais le projet d'alliance n'est pas abandonné. Les six sociétés sont rejointes par trois nouveaux partenaires, avec les deux poids-lourds que sont Siemens et Phillips, et Drakensys, une société suédoise de défense qui fait partie de ceux qui ont tiré partie du "paradis de données suédois". Leur présence au tour de table, jusque là dominé par des entreprises en difficulté, permet d'offrir une image plus ambitieuse. Ces corporations sont prête à former un consortium pour mutualiser la recherche, la production de composants électroniques et la logistique. C'est cette alliance qui débouche en 2037 sur la création du consortium Eurotronics.

Le consortium Eurotronics est une corporation dont le capital est détenu par les différents partenaires, et dont les filiales doivent leur permettre de mener des activités communes en regroupant compétences, financements et infrastructures. Les membres du consortium s'étaient initialement fixés trois objectifs communs : la création d'une plate-forme commune de développement d'environnement matriciel, l'entrée sur le marché de l'électronique implantée, et la mise à disposition de services de soutien extraterritoriaux dans les pays où ils opèrent.

Sur ce dernier objectif, les résultats seront rapides. A cette époque, l'attribution et les effets des régime extraterritoriaux sont encore du seul ressort des états (la cour corporatiste ne proposera les accords de reconnaissance du commerce qu'en 2042). Mais en Italie, la chute de la république en 2036 a laissé les régions et les municipalités prendre en main la gestion du pays, sous l'influence, selon les endroits, des corporations, du Saint-Siège et des organisations criminelles. Dans la foulée de l'installation de son siège à Turin, le consortium Eurotronics met sur pied une force de sécurité, ainsi que des relais auprès des autorités locales pour permettre à ses membres de conduire leurs activités dans la péninsule. En Suisse, Eurotronics s'installe dans la nouvelle zone d'affaires extraterritoriale de Genève, et il obtient également des privilèges extraterritoriaux des autorités allemandes et néerlandaises.

> On a tendance à l'oublier, mais dans le contexte de l'époque, les corporations européennes ont joué leur crédibilité en tentant de démontrer qu'elles pouvaient maintenir un semblant d'ordre dans les villes italiennes. Rétrospectivement, les dépenses de sécurité engagées par Eurotronics en Italie du nord ont largement entravé sa croissance et condamné le consortium à plus long terme.
> Prof

> Pour ceux qui ne connaissent pas le triangle Gênes-Milan-Turin, la Guardia Consorzio d'Eurotronics sont les verde, les verts ; Renault-Fiat les rosso, Renraku les grigio (leurs équipes de sécurité classique, je ne me souviens pas avoir jamais vu les déguisements de samourais rouges dans le secteur), Fuchi était les bianchi, etc. Les verde d'Eurotronics sécurisent deux sites à Casteletto et Agrate, près de Milan, et une partie du centre de Turin et du port et de l'aéroport de Gênes.
> Deena

> S'agissant de l'aéroport de Gênes, "sécuriser" est un euphémisme. Ils ont une flottille d'hélicoptères et d'avions armés en mode gunship stationnée sur place, avec au moins trois appareils prêts à prendre l'air en permanence.
> I.care

> Je confirme. J'ai rarement tenté quelque chose de plus stupide que d'essayer d'échapper à Eurotronics en prenant un hors-bord pour traverser la Méditerranée.
> Urbi

La situation en France est plus complexe. Alors que le gouvernement de défense nationale mis en place après le coup d'état militaire de 2029 n'avait pas remis en cause les activités des corporations dans le pays, en 2037, le président de la république nouvellement élu Antoine d'Orléans engage son gouvernement dans l'élaboration d'une loi qui s'opposera à l'extraterritorialité corporatiste sur le territoire français. La loi Loureau, du nom du ministre de l'économie, ne concerne pas seulement Eurotronics, mais toutes les grandes corporations présentes dans le pays. Alcatel-Nokia et STMicroelectronics, dont une part importante des activités sont basées en France, délocalisent celles-ci vers les sites extraterritoriaux d'Eurotronics dans les pays voisins. Elles sont rejointes par la société Gemsys, qui avait été approchée une première fois au tout début du projet, et qui fait son entrée dans le consortium en 2040. Le gouvernement français, confronté de toute part à des pressions corporatistes et aux sanctions qui frappent durement l'activité économique, se prépare alors à amender la loi Loureau pour réintroduire un régime extraterritorial pour les grandes corporations, parmi lesquelles Eurotronics.

La réécriture de la loi Loureau en France marque le début d'un plan plus vaste de régulation de l'extraterritorialité sous l'égide de la cour corporatiste. Les corporations qui avaient fondé ce tribunal arbitral proposent aux gouvernements du monde les accords de reconnaissance du commerce, qui doivent établir des standards internationaux en matière d'attribution et d'application de l'extraterritorialité corporatiste. Ils prévoient notamment que l'extraterritorialité ne soit plus conférée qu'aux corporations recevant une note AA ou AAA du comité d'évaluation de la cour corporatiste. En fonction de la facilité ou de la difficulté avec laquelle les gouvernements accordaient auparavant l'extraterritorialité, cette règle va, selon les pays, permettre à certaines corporations de généraliser l'usage de l'extraterritorialité et au contraire exclure d'autres de ce mode de fonctionnement.
Dans le cas d'Eurotronics, le consortium rassemble désormais suffisamment d'actifs pour se voir attribuer la note AA, alors que les corporations qui en sont membres ne peuvent bénéficier pour la plupart que de la note A. Le nouveau système corporatiste désormais en vigueur dans le monde conforte ainsi la stratégie d'alliance des ces sociétés. C'est également le raisonnement de la société allemande Xenon, qui se voit priver de la possibilité d'opérer sous un régime extraterritorial par la ratification des accords, et qui rejoint le consortium en 2044.

> Le choix de ces corpos de se rassembler en consortium n'était pas un hasard. L'idée de restreindre l'extraterritorialité aux mégacorporations, c'est à dire aux corporations suffisamment grosses pour garantir une certaine stabilité, était dans l'air depuis 2029 ou 2030, quand le crash a balayé plusieurs groupes qu'on pensait solides.
> Echec

> Dans la pratique, ça signifiait qu'une douzaine de corporations pouvaient agir de manière indépendante, sous couvert du consortium, en même temps qu'elles coopéraient sur d'autres sujets. Personne n'y comprenait rien, et personne ne contrôlait rien.
> Urbi

> D'autant qu'en interne, des filiales de transfert pouvaient aussi s'engager dans des coopérations ponctuelles, tandis que les cadres affectés aux projets de coopérations ne perdaient eux jamais tout à fait de vue les intérêts de leur compagnie d'origine.
> Cible

L'intrusion des grandes corporations

Le consortium Eurotronics remplit ses objectifs et devient, au moins un Europe, un des principaux acteurs du marché de l'électronique et de l'informatique. Il fait la démonstration de sa solidité en 2046 en rachetant Drakensys. Ce membre du consortium, qui avait été mis en difficulté par les attaques de ses concurrents dans le secteur de la défense, devient alors une filiale du consortium.
Le consortium Eurotronics est également parvenu à prendre une part croissante du marché des cyberdecks avec sa filiale Cyberdynamix grâce aux clones des modèles de Fuchi. Le piratage répété de ses technologies finit par figurer parmi les priorités du groupe américano-japonais. Plus exactement, c'est la division Fuchi Americas, qui concentre l'essentiel de l'activité dans la production des cyberdecks, qui s'en émeut. Mais les rivalités internes entre les dirigeants de Fuchi Pan-Europa et de Fuchi Americas n'incitent pas les premiers à aider les seconds. Les agents chargés d'enquêter sur les activités d'Eurotronics et de mettre un terme à ses activités d'espionnage industriel reçoivent un soutien minimal de la branche européenne.
Richard Villiers, qui est à la tête de Fuchi Americas, opte finalement pour une autre stratégie en 2055 : avec les moyens financiers de Fuchi, il monte au capital de deux membres du consortium - Siemens et Gemsys - avec l'objectif de prendre le contrôle des deux sociétés. L'opération, menée à travers des sociétés-écrans, atteint son but pour Gemsys. En revanche, la tentative de prise de contrôle de Siemens est déjouée : Nixdorf, un autre membre du consortium, se porte au secours de son compatriote. Les deux sociétés fusionnent pour former Siemens-Nixdorf, au capital de laquelle Fuchi est minoritaire.
L'échec est cinglant pour Fuchi Americas et à titre personnel pour Richard Villiers. Il parvient à convaincre le conseil d'administration de Fuchi Industrial Electronics de poursuivre la tentative de prise de contrôle du nouveau groupe Siemens-Nixdorf. Fuchi parvient finalement à prendre le contrôle de Siemens-Nixdorf, mais pour un coût bien supérieur à sa valeur de marché. De plus, la direction de Fuchi Americas est contrainte d'installer une gouvernance mixte avec Fuchi Pan-Europa pour gérer les deux sociétés acquises par le groupe.

La prise de contrôle de Gemsys puis de Siemens-Nixdorf permet à Fuchi de nommer leurs représentants au conseil d'administration d'Eurotronics. Mais les responsables des activités d'espionnage menées contre Fuchi conduisent une vaste opération de dissimulation pour empêcher ceux-ci d'accéder à aux données compromettantes. Les informations obtenues malgré tout par les experts de Fuchi leur permettent de constater que, de toute façon, la masse de renseignements accumulés par Cyberdynamix et les axes de recherche sur lesquels ses ingénieurs travaillent parallèlement à ceux de Fuchi permettront au consortium européen de continuer à concurrencer les américains pendant des années.
En revanche, les responsables de Fuchi comprennent rapidement l'intérêt et les compétences du consortium pour financer et mener des opérations clandestines servant leurs intérêts, comme le font plusieurs autres membres du consortium. Avec une mégacorporation comme Fuchi Industrial Electronics, dont les intérêts s'étendent dans de nombreux secteurs d'activités à travers le monde entier, ces activités vont changer d'échelle.

> Fuchi n'était pas la première des grandes corporations à s'inviter chez Eurotronics. Ares Global Entertainment avait déjà une participation minoritaire et un partenariat commercial avec A-N Telecom. Une partie de l'argent qu'Ares versait à A-N Telecom dans le cadre de leurs échanges était reversée à Eurotronics et blanchie pour financer ensuite des opérations menées au bénéfice d'Ares.
> Cible

> Contrairement à Fuchi qui a mis en place une véritable ligne hiérarchique et décisionnelle au sein d'Eurotronics, ce qui aura des conséquences gênantes par la suite, Ares engageait ce type d'opérations en passant par des canaux complètement informels. Et il n'étaient pas les seuls à le faire au sein du consortium.
> Echec

> L'habitude de travailler sans aucun contrôle ni aucun suivi a conduit à des dérives qui ont toujours cours. Beaucoup de cadre des services spéciaux d'Eurotronics acceptent de l'argent de n'importe qui pour monter des opérations avec les moyens de la compagnie.
> Trouble

> Ce qui fait que, même après la déconfiture du consortium, ils sont restés de bons contacts, qui ont toujours une offre ou deux de travail.
> Urbi

La prise de contrôle de Siemens-Nixdorf n'avait été qu'un épisode parmi d'autres dans la rivalité qui opposait les trois actionnaires principaux de Fuchi Industrial Electronics, Richard Villiers, Korin Yamana et Shikei Nakatomi, qui dirigeaient respectivement Fuchi Americas, Fuchi Pan-Europa et Fuchi Asia. Cette rivalité va atteindre son paroxysme entre 2057 et 2059, en entraînant Eurotronics dans la tourmente.
Après la mort du grand dragon Dunkelzahn, son testament lègue à Richard Villiers 1% du capital de Fuchi Industrial Electronics, lui conférant une minorité de blocage. Ce gain va inciter ses deux rivaux à s'allier contre lui. Dunkelzahn avait également légué des parts dans la mégacorporation Renraku Computer Systems à Miles Lanier, le directeur de la sécurité de Fuchi et un très proche collaborateur de Richard Villiers. Son départ pour Renraku et les soupçons de divulgation de données confidentielles à ce concurrent vont fragiliser Villiers. Il se voit ainsi imposer une nouvelle équipe, composée de fidèles de Yamana et Nakatomi, pour diriger le service de sécurité de Fuchi Industrial Electronics.

Dans ce contexte explosif, l'étincelle viendra d'Eurotronics. En octobre 2057, une unité d'opérations spéciales de Siemens-Cerberus, filiale de Siemens Eurotronics, attaque un convoi de Renraku à Jérusalem. Au cours d'un affrontement particulièrement violent, des personnels des Nations Unies et des soldats israéliens qui tentent d'intervenir sont pris pour cible. Une enquête est ouverte et parvient à remonter le fil des ordres données au sein de Siemens et de Fuchi, jusqu'à des cadres haut placés. Les responsables sont promptement licenciés mais l'enquête menace de révéler plusieurs autres opérations conduites au cours des années précédentes.
Yamana et Nakatomi contraignent Villiers à se séparer de Siemens-Nixdorf et de Gemsys. Bien que la seconde ne soit nullement impliquée dans l'opération, ils saisissent l'opportunité d'affaiblir la division Fuchi Americas en la privant de ses actifs. C'est la première étape d'une campagne de démantèlement, que Richard Villiers va réussir à reprendre à son compte. D'autres filiales de Fuchi Americas, mises en difficulté soit par la concurrence accrue de Renraku Computer Systems, soit par la politique délibérée de Fuchi Pan-Europa et Fuchi Asia d'interrompre les échanges internes au sein du groupe, sont rachetées par Cambridge Holdings et Villiers International, deux sociétés que Richard Villiers fusionnera en octobre 2059 pour créer une nouvelle mégacorporation, Novatech.

> A première vue, Eurotronics n'a joué aucun rôle dans la formation de Novatech, mais en cherchant bien, on finit par voir apparaître certains noms. Richard Villiers a utilisé Trans-Latvia Enterprises, une toute petite filiale de Fuchi Industrial Electronics, pour sortir du groupe des actifs essentiels de la division Fuchi Orbital. Au moment de la transaction, Trans-Latvia a été brièvement la propriété de Trans-Europa Holdings, un prête-nom derrière lequel se trouvait Marco Pesaro et Domenico Zini, deux membres de la Mafia employés par ELT Eurotronics.
> Cible

> affichage de 14 commentaires supplémentaires - sujet : Trans-Latvia Enterprises <

> Ca serait donc des personnes au sein d'Eurotronics qui contrôleraient Trans-Latvia et sa participation de 11% dans Neonet ? Et Neonet a ensuite racheté Eurotronics.
> Deena

> Ca répond probablement à la question sur ce que les agents de Novatech cherchaient chez Cyberdynamix.
> Urbi

> Considérer Eurotronics comme un tout serait une erreur (c'est vrai de beaucoup de mégacorporations d'ailleurs). Dans le cas présent, il s'agirait plutôt d'Elettronica et de son ancienne filiale de transfert ELT Eurotronics. Ils évoluaient à Rome dans un milieu qui mêlait l'industrie de défense, la politique, la police et les services secrets, les militaires, le Vatican, Mafia et Camorra avant 2036. Après la dissolution de l'état italien, ils ont d'ailleurs recasé policiers, espions et militaires au sein d'Eurotronics.
> Echec

> C'est un peu plus compliqué que ça. Au sein de Fuchi, Trans-Latvia Enterprises était une coquille vide, avec un siège social à Ventspils en Lettonie et une adresse à Talinn en Estonie. Elle appartenait formellement à Atlantic International Investments, un holding utilisé par Fuchi Americas et Fuchi Pan-Europa pour mettre des actifs militaires à l'abri de la règlementation japonaise qui s'appliquait normalement à Fuchi Industrial Electronics - elle avait servi à gérer le chantier de construction d'une base aérienne à Elva en Estonie. Sur ordre de Richard Villiers, Trans-Latvia est devenue propriétaire d'une grande partie de Fuchi Orbital sous couvert d'un plan de réassurance des actifs spatiaux du groupe, au motif que la base d'Elva, dont Trans-Latvia détenait certains contrats d'assurance, serait le principal centre de secours et d'évacuation en cas d'urgence. Une fois cette transaction enfouie dans le flux permanent de mouvements d'une mégacorporation comme Fuchi, Atlantic International Investments a reçu l'ordre de vendre Trans-Latvia à la société Legire International à Moscou, dont l'unique actionnaire était Trans-Europa Holdings à Trieste. Trans-Latvia et Novatech ont alors procédé à un échange d'actions avec une clause de transfert des anciens actifs de Fuchi Orbital si Novatech sortait du capital de Trans-Latvia. Ce qu'elle fit immédiatement en vendant ses parts à Richard Villiers. Legire devait alors vendre Trans-Latvia à Richard Villiers pour boucler l'opération. Mais pour une raison inconnue, Trans-Europa a revendu Legire et le nouveau propriétaire n'a pas voulu appliquer le plan de Villiers.
> Prof

> Pourquoi ne pas simplement revendre Fuchi Orbital à Villiers International ou Cambridge Holdings comme il l'a fait pour d'autres filiales de Fuchi ? Je me doute qu'il y a une raison, mais je n'arrive pas à comprendre l'intéret d'un plan aussi compliqué, et manifestement aussi risqué.
> Karma

> Utiliser Trans-Latvia permettait de déplacer des actifs au sein de Fuchi - ce type de mouvements était fréquent dans une mégacorporation comme Fuchi, où un chef de division ne sait souvent même pas quelle filiale est propriétaire de l'immeuble où il travaille ou celle qui paye l'électricité. Et il fallait ensuite un acheteur extérieur qui n'attire pas l'attention sur lui, pour éviter que la transaction fasse l'objet d'un examen approfondi par le contrôle de gestion. En revanche, ce genre d'opérations se fait normalement avec des prêtes-noms en qui on peut avoir une confiance totale (généralement avec aussi des bons moyens de pression). Pesaro et Zini n'ont pourtant jamais paru être des proches de Villiers. Ce qui est sûr, c'est qu'une fois que Trans-Latvia avait le contrôle de l'essentiel des installations de Fuchi Orbital, Villiers n'avait plus le choix et à dû se résoudre à leur laisser une partie du capital de Novatech.
> Cible

> Que sont devenus Pesaro et Zini ?
> Deena

> Zini a été vu (vivant) pour la dernière fois en septembre 2059, une dizaine de jours avant la formation de Novatech. Pesaro siège désormais au conseil d'administration d'Elettronica. Villiers a l'air de le laisser tranquille, ce qui me laisse penser qu'il a du dire tout ce qu'il savait.
> I.mage

> Le rachat de Trans-Latvia a probablement impliqué plus de monde. La création du holding Legire International à la chambre de commerce de Moscou a été faite par le représentant local de KOB, la corporation polonaise sous contrôle du Vatican. La vente de Legire est ensuite passée par une série de sociétés-écrans à Moscou, Londres, Oslo, Trieste, Kiev, Odessa et Bucarest, dont notamment trois, Constant Investments, ODK Corporation et Melan Commercial, sont impliquées dans le négoce de pétrole et de gaz naturel autour de la Mer Noire.
> Trouble

> La Mafia, le Vatican... et le négoce de pétrole ? Saeder-Krupp n'est pas sensée avoir la main-mise sur tous les acteurs de cette industrie en Europe ?
> Urbi

> Tout le monde traite avec S-K en Europe, et encore plus dans le secteur de l'énergie. Ca inclut KOB en Pologne, et tous les réseaux de stations-services en Italie. Ca n'est pas vraiment un facteur discriminant.
> Echec

> Ces trois sociétés ont en commun d'avoir appartenu au groupe Keruba International. Elles ont fait partie des sociétés que Renraku a revendu une dizaine d'année après la prise de contrôle de Keruba, pour purger les divisions les plus corrompues et incontrôlables. A mon avis, ça doit tourner autour des milieux d'affaires est-européens, qui font l'interface entre Renraku, la Mafia italienne, les services russes et Saeder-Krupp.
> Cible

> J'ai déjà eu à faire avec Constant Investments ailleurs. La société est enregistrée à Athènes, mais son unique employée est une chypriote installée à Londres, Iliana Klerides. Elle gère aussi les comptes à l'étranger de plusieurs membres de la haute société londonienne, dont un brilliant magicien, issu d'une grande lignée aristocratique et membre de l'Ordo Maximus, qui a plagié son mémoire de fin d'études à Oxford et dont je ne citerais pas le nom par respect du secret professionnel.
> Trouble

> Un vampire ?
> JDAM

> Je parlais de l'Ordo Maximus, le très select club de magiciens britannique, pas du petit groupe de vampires qui y a pris ses quartiers. Mais maintenant qu'on aborde le sujet, Pesaro comme Klerides se rendent souvent à Trieste, qui a aussi la réputation d'être le lieu de résidence de vampires influents.
> Trouble

Si Gemsys est intégrée dans ce nouvel ensemble, Siemens-Nixdorf s'avère trop grosse et trop complexe à racheter. A l'initiative de Korin Yamana, la direction de Fuchi Industrial Electronics a d'abord tenté de convaincre le groupe Saeder-Krupp de se porter acquéreur. Mais au début de 2060, celui-ci jette finalement son dévolu sur Phillips, un autre membre du consortium Eurotronics. Fuchi doit se rabattre sur une négociation avec la Schweizere Bankverein. Alors que la vente vient tout juste d'être conclue, une fuite dans les médias va révèler de façon détaillée les accusations portées contre Siemens-Nixdorf. Le cours de l'action de la Schweizere Bankverein chute fortement, permettant à Saeder-Krupp de monter au capital. Rapidement, S-K pousse la direction de la Schweizere Bankverein a procéder à une offre publique d'échange avec les actionnaires minoritaires de Siemens-Nixdorf. Le premier de ces actionnaires minoritaires n'est autre que S-K, qui prend par ce biais le contrôle de la Schweizere Bankverein et de Siemens-Nixdorf.

> En faisant durer les négociations pour le rachat de Siemens-Nixdorf avant de finalement refuser, Lofwyr a aggravé la situation déjà difficile dans laquelle Fuchi se trouvait. C'est un des éléments qui a contribué à la chute de Fuchi.
> I.on

> S-K a également tiré parti de l'affaire en terme d'image auprès du grand public. Dès que l'affaire a explosé, ils ont expliqué qu'ils avaient renoncé au rachat de Siemens-Nixdorf en raison de leurs doutes sur la légalité des opérations menées et la probité de l'équipe dirigeante, mais que ces révélations apportés par un "lanceur d'alerte citoyen" (sic) permettraient de relancer l'enquête et d'identifier et de sanctionner les responsables.
> I.doll

> Racheter Siemens-Nixdorf et la Schweizere Bankverein et affaiblir de Fuchi dans le même mouvement, en se donnant le beau rôle à la fin : Lofwyr au meilleur de sa forme.
> Karma


Quelques semaines plus tard, la société A-N Telecom va également changer de main. Son conseil d'administration était contrôlé jusque là par une alliance composée d'Ares Macrotechnology, d'Erika et du groupe français Amas International. Sa particitation minoritaire et cet accord permettaient notamment au groupe Ares de bénéficier d'un canal préférentiel pour diffuser les productions d'Ares Global Entertainment auprès des utilisateurs de produits A-N Telecom.
Cross European Development, filiale nouvellement créée de Cross Applied Technologies, entre au capital d'A-N Telecom en négociant un nouvel accord avec Erika et Amas International, au détriment d'Ares, et devient majoritaire. L'alliance, en franchissant le seuil des 90%, est en mesure de forcer Ares à vendre ses parts. L'artisan de cet accord est William Briggs, l'ancien vice-président d'Ares Global Entertainment, qui faisait parti du groupe de cadre qui avaient suivi Leonard Aurelius pour rejoindre Cross Applied Technologies. Passé plus inaperçu que le changement de contrôle de Siemens-Nixdorf, l'entrée de Cross Applied Technologies au sein du consortium Eurotronics à travers A-N Telecom va néanmoins contribuer à rebattre les cartes.

Gemsys, Siemens-Nixdorf et A-N Telecom, avec une majorité de leur capital détenue par des mégacorporations, peuvent en effet bénéficier pour leurs activités, leurs installations et leurs personnels de l'extraterritorialité conférée à leur maison-mère dans la majorité des pays, ainsi que toutes les synergies offertes par un grand groupe. Pour ses trois sociétés, le bénéfice tiré de leur participation au consortium Eurotronics devient relatif.

> Ca n'était pas forcément l'avis dominant au sein de Cross. Les Seraphims se sont rapidement installés au sein d'A-N Telecom et d'Eurotronics et profitter des moyens ainsi à leur disposition pour mener leurs opérations. J'ai cru comprendre que beaucoup sont encore là.
> Trouble

Saeder-Krupp, par l'intermédiaire de Siemens-Nixdorf, propose un vaste plan pour "relancer et renforcer" le consortium en 2060. La mise à l'écart de plusieurs cadres et la remise en cause de certains projets à l'initiative des représentants de Siemens-Nixdorf, combinés à la réputation de Saeder-Krupp, n'incitent pas les autres membres à la confiance. Plusieurs sociétés choisissent de se désengager du consortium, à commencer par Olgitech. Les conditions de rachat de leurs participations sont particulièrement coûteuses pour le consortium (qui doit rembourser les actifs apportés à l'origine par ses sociétés), obligeant les membres restants à injecter de l'argent frais. S-K parvient certes à faire entrer un nouveau partenaire, en convainquant la corporation Saab de racheter son compatriote Drakensys, qui revient ainsi au statut de membre du consortium. Mais Eurotronics continue de perdre de l'argent. Le maintien au sein d'Eurotronics va ainsi contribuer à l'assèchement de la trésorerie de Novatech et à l'endettement de Cross Applied Technologies. La première se voit contrainte à une entrée en bourse en 2064, un événement financier majeur qui s'avérera servir de détonateur à un crash informatique et financier. La seconde sera acculée au démantèlement dans les semaines qui suivront.

> Avant que S-K fasse entrer Saab, Cross et A-N Telecom avaient également proposé de racheter Drakensys. Lofwyr a torpillé les négociations, ce qui n'a pas arrangé l'ambiance au sein d'Eurotronics.
> Echec

> De nombreuses théories conspirationnistes ont été échafaudées autour de cette opération. Drakensys est connu pour avoir conçu le logiciel de détection et d'alerte aérienne Beholder dont la première version était en service dans les unités de l'armée suédoise qui ont détecté les bombardiers qui ont attaqué les QG européens et russes en janvier 2033.
> Cible

> On s'intéresse moins aux liens entre Drakensys et le groupe terroriste scandinave Winternight. Je suspecte la technologie de manipulation mentale utilisée par Winternight de venir d'EBMM, via Drakensys. Des agents d'Eurotronics ont même participé à la campagne d'attentats de Winternight en 2064. Et maintenant qu'Eurotronics est tombé dans les mains de Celedyr, on voit Alamais, qui a couvert Winternight pendant des années, venir en Italie pour assiéger le QG d'Eurotronics.
> Urbi

> On peut difficilement qualifier les opérations d'Eurotronics de campagne d'attentats. Il y a effectivement eu entre 2063 et 2064 une série d'opérations plutôt violentes, qui visaient toutes soit Novatech, soit leurs fournisseurs, soit leurs clients. Tout laisse à penser que le milliardiaire Art Dankwalther a commandité ces opérations pour se venger de Richard Villiers.
> Trouble

> Elettronica aurait justement bénéficié d'un important apport financier pour lui permettre d'éponger sa part des pertes d'Eurotronics. Il est possible que Dankwalther soit devenu actionnaire d'Elettronica à ce moment-là, probablement à travers une ou plusieurs sociétés-écrans.
> I.on

> Dankwalther n'avait pas besoin de laisser une trace aussi facile à remonter. Les cadres d'Elettronica travaillent très régulièrement pour des clients extérieurs. Dankwalther avait carrément une équipe entière de cadres d'Elettronica qui planifiait pour son compte les opérations contre Novatech.
> Trouble

> J'ai entendu dire que Lofwyr et S-K étaient parfaitement au courant de ces opérations. Ils auraient laissé faire, pour convaincre Novatech de rester dans Eurotronics et d'appuyer le projet de réorganisation qui devait mettre un terme à ce genre d'agissements incontrôlés. Le problème, c'est que l'affaire Dankwalther a pris une toute autre ampleur ensuite et surtout fait l'objet d'une décision de la cour corporatiste. Si quelqu'un peut prouver que S-K l'a soutenu, même indirectement, ça leur coûterait probablement cher.
> Cible

> De là à penser que toute les agissements de Dankwalther était une manoeuvre de Lofwyr...
> Karma


Alors que le monde se remet du crash de 2064, le groupe Saeder-Krupp dévoile un plan de restructuration de ses activités dans le domaine des télécommunications et de l'informatique. Pour S-K, l'enjeu est de conserver et d'étendre sa position alors qu'il faut reconstruire une nouvelle architecture des réseaux mondiaux de télécommunications. Cette restructuration passe par l'intégration pleine et entière de Siemens-Nixdorf au sein du groupe, et donc son retrait du consortium Eurotronics.

> Si effectivement S-K pouvait être inquiétée par les opérations de Dankwalther, je comprends mieux cet empressement à se dégager du consortium.
> Karma

> C'est plutôt l'inverse. Le mal était fait, et en partant ils se privent d'un contrôle sur les archives et tout autre élément de preuve qui pourrait subsister chez Eurotronics.
> Cible

> Eurotronics a passé trente ans à se prémunir de toute découverte intempestive. Parmi toutes les mégacorporations, je serais vraiment surpris que ce soit chez qu'on trouve le moindre début de preuve dans une opération.
> Urbi

> Faux. Il y a toujours des archives. Il faut garder la trace des contacts, des fausses identités utilisées par les agents sur le terrain ou pour les transferts de fonds, et de tout ce qui pourrait faire échouer une future opération.
> Cible

> Et ça ne semble pas être l'opinion de tout le monde. Outre les enquêteurs de Novatech, au moins deux autres corporations appartenant à la cour corporatiste travaillent discrètement à identifier les sites où Eurotronics conserve des archives. Il ne s'agit pas de simples opérations de contre-espionnages, mais bien d'enquêtes supervisés par leurs départements légaux respectifs. Gênes et Bexbach attirent beaucoup leur attention.
> Trouble

La sortie de Siemens-Nixdorf, le plus gros actionnaire d'Eurotronics, requiert de nouveau de la part d'Eurotronics un rachat d'actions, qu'elle n'est pas plus en mesure de financer sur ses fonds propres que les précédents. Novatech, la maison-mère de Gemsys, a pu reconstituer ses réserves financières grâce à son entrée en bourse. Mais Richard Villiers a d'autres projets et ne veut plus investir dans le consortium, où il a rencontré des échecs répétés. De plus, la technologie d'Eurotronics n'est, pour une large partie, qu'un dérivée de celle de Novatech, alors que des grands bouleversements techniques s'annoncent. Outre Gemsys, le consortium est désormais réduit à un cercle composé également d'A-N Telecom, Drakensys et Elettronica. Or Saab, la maison-mère de Drakensys, et les actionnaires qui se partagent le capital d'Elettronica ne sont pas non plus prêts à sauver financièrement Eurotronics.

> Elettronica est une petite corporation par rapport à Novatech ou même Saab. Leur participation dans Eurotronics devait représenter la moitié de leur valeur, et le reste était composé de contrats d'équipements et de services dans le domaine de la sécurité.
> I.mage

> Elettronica fournit notamment le système de communication urbain utilisée par les pompiers de la corporation Franklin Associates en Amérique du nord. Les pompiers qui ont fondé Franklin Associates ont depuis longtemps cédé le contrôle de l'entreprise aux mafieux de la côte est, qui les avaient aidé à financer la reprise de leurs brigades. La Mafia aide la Mafia.
> Urbi

> A ceci près que les parrains et les capitaines qui ont la main sur Franklin Associates sont plutôt du genre irlandais.
> Cible

Reste A-N Telecom. Le groupe Cross Applied Technologies a liquidé sa filiale européenne Cross European Development et mis en vente ses actifs, dont la participation majoritaire dans A-N Telecom. La rivalités entre Cross et Ares Macrotechnology atteint alors son point culminant, loin de toute logique économique. Ares veut remonter au capital d'A-N Telecom pour marquer son territoire, tandis que les dirigeants de Cross font tout pour trouver d'autres acheteurs. Julien d'Amat, le patron d'Amas International, hésite à se porter acquéreur avec Erika, sachant que la viabilité d'A-N Telecom reste liée à celle d'Eurotronics.
Mais Erika dispose d'un nouvel atout. Au début de l'année 2064, elle a en effet conclut un accord de fusion avec la corporation britannique Transys Neuronet. Effectif juste avant le crash informatique, ce rapprochement devait leur permettre de prendre l'avantage dans le domaine des nouvelles applications des implants communicants. Ce qui devait être une fusion entre égaux a tourné à l'avantage d'Anders Malmstein, le P-DG et actionnaire d'Erika, grâce au rachat des parts détenues par le groupe HKB dans Transys Neuronet. Malgré la force du nouvel ensemble, Malmstein envisage déjà une nouvelle alliance.

Sous couvert de discussions sur l'avenir d'Eurotronics, Malmstein et son équipe vont à la rencontre de Richard Villiers. Dans le plus grand secret, ce que Malmstein propose est une fusion entre Novatech et Erika-Transys. Grâce à son entrée en bourse, Novatech a rétabli sa puissance financière et conserve une puissance commerciale et une influence géopolitique majeure, mais reste concentrée en Amérique du nord. Erika-Transys peut lui apporter une assise supplémentaire en Europe et surtout la maîtrise des technologies qui vont devenir déterminantes. Richard Villiers hésite. Il ne souhaite pas avoir à partager le pouvoir avec un conseil d'administration divisé comme ce fut le cas au sein de Fuchi Industrial Electronics. Et il sait parfaitement que les premiers conflits ont déjà éclatés déjà entre les équipes dirigeantes d'Erika et de Transys Neuronet. Mais il sait également que Novatech n'a aucune autre solution pour ratrapper les deux ou trois années de retard technologique qu'elle a pris sur la concurrence pendant qu'elle luttait pour sa survie.

La situation d'Eurotronics n'est pas seulement un prétexte pour couvrir ces réunions. Du point de vue de Malmstein, c'est la crédibilité du nouveau groupe qui se jouera sur le sauvetage ou le démantèlement du consortium. Malgré ses difficultés et sa taille désormais réduite, Eurotronics reste une marque forte en Europe. Il tente de convaincre Richard Villiers que l'investissement à faire est largement contrebalancé par la dynamique et l'image qu'Eurotronics peut apporter. Par ailleurs, plutôt que de faire reposer l'effort financier uniquement sur Novatech par l'intermédiaire de Gemsys, la pièce maîtresse de son plan est l'entrée de Transys Neuronet au sein du consortium.
En rejoignant le consortium, une corporation de la taille de Transys Neuronet se montre largement en mesure de remplacer Siemens-Nixdorf et les autres corporations qui sont parties, d'une façon plus visible qu'une injection de fonds. Eurotronics reste également un symbole de la coopération industrielle. Alors que les rumeurs commençaient déjà à mettre en cause la capacité d'Erika et Transys Neuronet à coopérer, la relance d'Eurotronics permet de crédibiliser la capacité des trois corporations qui forment Neonet à travailler ensemble. En réalité, Malmstein, Villiers et d'Amat (présent en coulisses des négociations) savent déjà que l'étape suivante sera, d'ici quelques années, le démantèlement et l'absorption d'une partie du consortium au sein de Neonet.

> Sérieusement ? Une mégacorporation peut vraiment engager des dizaines voire des centaines de millions pour une simple question d'image ?
> Urbi

> L'argent n'est pas complètement perdu. Au bout, il y avait quand même des laboratoires, des brevets, des usines et des parts de marché. Mais oui, la perception qu'ont les clients de l'avance ou du retard technologique d'une mégacorporation se traduit directement dans les ventes par des mécanismes d'anticipation, d'attente et de passage à la concurrence en partie irrationnels. Ca coûte des millions, mais ça les vaut.
> I.mage

> Eurotronics avait un autre actif immatériel qui intéressait directement Villiers : la connaissance qu'ont les vétérans de son service d'espionnage industriel du fonctionnement de Fuchi et donc de Novatech et de certaines filiales de Renraku et de Shiawase. Y compris le nom de cadres encore en place qui avaient accepté de vendre des secrets industriels et dont certains continueraient à le faire.
> Cible

Celedyr et les dirigeants de Transys Neuronet seront longtemps tenus à l'écart des négociations de fusion avec Novatech. Lorsqu'ils sont enfin impliqués, ils sont mis devant le fait accompli par Anders Malmstein, qui contrôle le conseil d'administration d'Erika-Transys. Pour eux, l'entrée de Transys Neuronet au sein du consortium Eurotronics ne répond à aucune logique technologique ou industrielle. Malmstein fixe au contraire des objectifs ambitieux à Frederick Cornell, désigné pour entrer au conseil d'administration d'Eurotronics et prendre le poste de directeur exécutif de la filiale de participation Transys Eurotronics. Au sein de la direction du groupe, peu de personnes doutent du fait qu'il s'agit d'une sanction déguisée pour ce proche de Celedyr qui a eu le tort de s'opposer à Malmstein sur plusieurs dossiers.

Alors que Neonet communique largement sur l'entrée de Transys Neuronet au sein du consortium Eurotronics comme la première étape d'une stratégie de recherche et de développement commune, la réalité est tout autre. Novatech, Erika et leurs filiales traitent Eurotronics comme un concurrent, profittant des informations dont ils disposent pour attaquer ses parts de marchés sur tous les segments. Comme prévu, Frederick Cornell est brutalement débarqué par la direction de Neonet après vingt-deux mois. Alors même que le President/CEO d'Eurotronics annonce son départ prévu dans six mois et la constitution d'une nouvelle équipe dirigeante qui sera mise en place après la désignation de son successeur, Cornell est le seul à être démis de ses fonctions avec effet immédiat. Mais alors qu'Anders Malmstein et Richard Villiers ébauchent le plan de démantèlement d'Eurotronics, Celedyr impose Dana Lau pour pendre le poste de directrice générale du consortium avec le soutien d'Elettronica.

Dana Lau va appliquer ce plan de démantèlement voulu par la direction de Neonet. Il doit permettre à Novatech et Erika, par l'intermédiaire de Gemsys et d'A-N Telecom, de racheter ce qui les intéressent, Transys Neuronet récupérant le reste. Elettronica, le dernier membre du consortium, sera remboursé partiellement de son investissement. Dana Lau va batailler pour permettre à Transys Neuronet de conserver certains actifs majeurs, comme par exemple la filiale EBMM et l'arcologie d'Eurotronics dans la SOX. En échange, la clef de voûte de l'accord sera le rachat par Transys Neuronet des activités de soutien d'Eurotronics pour la gestion, les finances, la logistique et la sécurité et d'une partie des dettes du consortium, dont aucun des repreneurs ne veut. La "concession" de Transys Neuronet est en réalité un choix stratégique, à l'insu du reste de la direction du groupe Neonet, pour récupérer le service spécial d'Eurotronics, ses moyens de télécommunications, logistiques et surtout financiers.

> Malgré sa mise à l'écart par la direction de Neonet, c'est bien Fred Cornell qui a dirigé en secret toute la stratégie de Transys Neuronet pour démanteler Eurotronics, selon un plan qu'il avait lui-même ébauché dès qu'il a pris ses fonctions au sein de consortium.
> Trouble

> Celedyr avait commencé à utiliser la branche financière d'Eurotronics bien avant de l'intégrer dans Transys. Dès que les bureaux de Novatech à Boston ont eut autorité sur toutes les opérations financières du groupe Neonet, il a fait appel à eux pour procéder aux acquisitions discrètes qu'il souhaitait faire. Au moment du démantèlement, il n'avait tout simplement pas le choix s'il souhaitait en garder le contrôle.
> I.on

> Le démantèlement du consortium devait aussi couper les liens entre Neonet et Elettronica. Au final, il subsiste encore plusieurs contrats de partenariats entre la société italienne et Transys Neuronet, qui continue probablement de se servir d'elle comme société-écran.
> Doc-doc

> L'opération s'est également soldée par la scission d'A-N Telecom : Erika a repris à son compte tous les actifs cédés par Eurotronics plus quelques autres, et c'est en échange désengagée d'A-N dont elle a laissé le contrôle à Julien d'Amat. Lui-même l'a ensuite revendu avec le reste de son groupe à la corporation Aésa quand le scandale de la cabale de l'aristocratie française à éclaté en 2071.
> Echec

> Ce qui veut dire que d'anciens Seraphims de Cross sont dispersés au sein de Neonet chez Erika et Transys, et au sein d'Aésa, en plus de ce qui peuvent se trouver chez Ares Macrotechnology, Proteus et à la Draco Foundation.
> JDAM


Les dirigeants

La structure du conseil d'administration d'Eurotronics a connu peu d'évolution, et la majorité de ses membres ont travaillé au sein d'Eurotronics avant son rachat. Le seul changement concerne les directeurs non-exécutif, qui étaient à l'époque du consortium les représentants de chacun des sociétés membres ; il s'agit désormais d'un représentant de Novatech, d'un représentant d'Erika et d'un représentant de Transys Neuronet et d'une personnalité "indépendante."

Dana Lau, directrice générale

Dana Lau a d'abord été nommée présidente/directrice général du consortium Eurotronics dans le but de le démanteler. Elle a été reconduite dans la fonction de directrice générale d'Eurotronics après son intégration au sein de Transys Neuronet. Elle est née en 2016 à Londres de parents appartenant à l'élite économique de Hong Kong. Elle-même a occupé au sein de Transys Neuronet des postes aussi bien en Grande-Bretagne qu'à Hong Kong et Shanghai, où elle possède de vastes réseaux de relations. Plus portée sur la diplomatie que sur les questions industrielles, elle s'est fait remarquer au sein de l'équipe du représentant de Transys Neuronet au conseil exécutif de Hong Kong, puis en tant que représentante de Transys Neuronet auprès de l'autorité matricielle de la cour corporatiste. Ses compétences relationnelles ont fait l'unanimité au sein de Transys Neuronet puis de Neonet, où elle possède encore un autre réseau de relations. Lors du démantèlement d'Eurotronics, elle a multiplié les réunions avec les directeurs de filiales du groupe Neonet à travers le monde entier, pour identifier toutes les possibilités de convergences techniques ou commerciales au sein du groupe. Elle continue de jouer un rôle similaire dans le périmètre plus restreint des filiales de Transys Neuronet qui peuvent bénéficier du soutien d'Eurotronics.

> La méthode de Lau, désormais bien rodée, est de s'incruster à une réunion qui doit impliquer des gens d'un niveau hiérarchique juste en-dessous du sien, et laisser les gens parler jusqu'au moment où elle va pouvoir proposer l'aide de ses services pour résoudre un point bloquant qui vient d'apparaître. Généralement, deux semaines plus tard, elle connaît toute l'équipe et contrôle tout.
> Echec

> Récemment, le chargé des relations institutionnelles de Transys Neuronet en Grande-Bretagne a eu ainsi la surprise de découvrir qu'une équipe d'Eurotronics était intervenue pour convaincre plusieurs députés britanniques de voter un budget supplémentaire pour l'achat d'implants dans les forces armées. Lau a naturellement ensuite proposé qu'EBMM soit associée au contrat.
> I.doll

> Dana Lau a la particularité d'être quasiment la seule membre du conseil d'administration d'Eurotronics a ne pas être issue d'Eurotronics. Elle évolue dans un milieu fermé où tout ceux qui l'entourent ou presque se connaissent, s'entraident ou se haïssent depuis des années.
> Doc-doc

Samira Demir, directrice de la stratégie

Née en 2015, Samira Demir a rejoint Eurotronics en 2043, au sein d'une équipe de Cyberdynamix chargée des opérations d'espionnage industrielle visant Fuchi. Elle a gravi tous les échelons du groupe, principalement dans le domaine de l'espionnage, mais en faisant également ses preuves dans la gestion d'activités plus classiques, notamment comme directrice des ressources humaines au sein de Drakensys et directrice de la division Moyent-Orient de Central Data. Elle occupe aujourd'hui le poste de directrice de la stratégie, poste dont les fonctions incluent normalement le suivi de l'ensemble opérations clandestines d'Eurotronics. Outre le fait qu'elle se soit hissée pratiquement au plus niveau au sein du consortium, elle est également un des derniers acteurs "historiques" des opérations menées contre Fuchi entre 2039 et 2055.

> Lors d'un séminaire des services de sécurité du groupe Neonet en 2071, Miles Lanier, l'ancien directeur de Fuchi Industrial Electronics, avait introduit Damir comme "la seule personne qui pourrait vous parler de la sécurité du groupe Fuchi mieux que moi," provoquant une hilarité quasi-générale et quelques toussotements. C'est symptomatique des relations bizarres entre les personnes issues de ces deux sociétés.
> Doc-doc

> Damir n'a jamais vraiment fait de management "classique". Lorsqu'elle était DRH de Drakensys, elle a résolu les problèmes internes qui se posaient à elle avec les méthodes qu'elle connaissait : vols de données, chantages, compromissions et éliminations directes.
> Trouble

> Il lui arrive de disparaître un jour ou deux de façon régulière. Apparemment, elle utilise ce temps pour maintenir son réseau de planques, son jeu de fausses identités et de contacts, y compris quelques uns au sein de corporations rivales.
> Cible

Denis Masset, directeur juridique

Les prérogatives du directeur juridique d'Eurotronics sont moindres que celles de ces homologues dans d'autres mégacorporations. La culture de l'entreprise fait que l'analyse des risques juridiques intervient peu ou pas dans la décision de mener des opérations. Le règlement intérieur et son application sont également rarement contraignants pour les employés. Le direction juridique joue néanmoins un rôle important dans l'élaboration des contrats et dans le contrôle de l'extraterritorialité des sites.
A ce poste, Denis Masset applique le même mode de fonctionnement que ces deux prédécesseurs, sous les ordres desquels il a d'ailleurs travaillé. Il affirme systématiquement ignorer tous les détails des opérations en cours et ne traiter que les problèmes strictement juridiques. Ce positionnement permet au directeur juridique de tenir un rôle diplomatique auprès des gouvernements et des autres corporations. Pour se faire, il passe notamment par le réseau de relations qu'il a commencé à bâtir alors qu'il était un jeune avocat parisien spécialisé dans le droit des affaires extraterritoriales.

> A moins que la direction générale le demande expressément, les autres directions ne font aucun effort pour informer la direction juridique des opérations en cours. Mais malgré ce qu'il prétend, Masset se débrouille pour toujours avoir une idée assez précise de ce qui se passe.
> Doc-doc

> La direction juridique n'est pas complètement coupée des opérations. Des experts juridiques sont souvent affectés dans les unités opérationnelles pour participer au montage juridique de sociétés-écrans.
> Cible

> Eurotronics n'est plus indépendante et devrait appliquer le règlement intérieur du groupe Neonet et faire suivre aux services juridiques du groupe. J'ai cru comprendre que les attorneys de Neonet, plutôt habitués au droit sur le modèle américain, japonais, scandinave ou britannique, hallucinent un peu de ce qui se passe chez Eurotronics.
> Karma

> Bien qu'Eurotronics soit ravalée aujourd'hui au rang de filiale d'une AAA, Masset a appartenu au club très select des directeurs juridiques de corporations AA ou AAA. Contrairement aux autres dirigeants corporatistes, qui vivent dans un univers ultra-concurentiel, la soixantaine de directeurs juridiques de mégacorporations sont astreints à se voir souvent et à travailler ensemble, sous l'égide de la cour corporatiste, sur des sujets particulièrement techniques. Masset ne fait plus officiellement partie de la bande, mais il reste plus apprécié par ses confrères que celui qui est désormais son patron, Ed Landy, le directeur juridique de Neonet.
> Echec

Olivia Beitel, directrice financière

Olivia Beitel est entrée au service financier du consortium Eurotronics en 2038, et y a fait l'intégralité de sa carrière. Mais surtout, les postes qu'elle a occupé successivement depuis 2060 font d'elle l'une des très rares personnes à avoir une vision globale de l'ensemble des investissements du consortium, des sociétés-écrans et des comptes bancaires, y compris celle utilisée pour des opérations illégales. Elle est irremplaçable et elle le sait.

> La rumeur interne prétend que Beitel n'est pas irremplaçable que pour sa maîtrise du sujet. Il y aurait plusieurs comptes auxquels l'accès n'est possible qu'avec ses éléments biométriques et des codes qu'elle seule connaît.
> Trouble

> La plus grande menace qui pèse sur son poste est la présence dans le système financier d'Eurotronics d'une intelligence artificielle appelée Processus. Elle travaille depuis trois ans à absorber toutes les données sur les transferts de fonds et la structure des sociétés-écrans. Elle s'est introduite dans leur système et les informaticiens n'ont pas été capable de la chasser, mais elle aurait signé un genre de contrat avec le groupe.
> I.on

> Je suis porté à croire que cette IA n'est pas venue d'elle-même et que c'est Celedyr qui lui aurait demandé de reprendre en main les finances d'Eutronics. Quand tout sera sous contrôle, Beitel devrait vite être remplacée.
> Urbi

Valentino Pozzi, directeur de la recherche et du développement

Bien qu'il soit un cadre ancien et expérimenté d'Eurotronics, la nomination de Valentino Pozzi au poste de directeur de la recherche et du développement a été l'un des marquants le plus forts de la prise de contrôle d'Eurotronics par Transys Neuronet. Ce spécialiste des processeurs, conseiller technique à la direction générale pendant neuf ans, de 2062 à 2071, a en effet défendu depuis au moins aussi longtemps l'adoption par Eurotronics d'une vraie politique d'innovation, qui a toujours été reléguée au second plan derrière l'espionnage industriel. Pozzi était lui-même largement déconsidéré en raison de son métatype d'ork. Celedyr, qui occupe le poste de directeur de la recherche et du développement du groupe Neonet après avoir été celui de Transys Neuronet, a très clairement fait comprendre que cette politique, même si elle est doit être menée à plus petite échelle compte tenu de la taille plus réduite d'Eurotronics aujourd'hui, avait son soutien plein et entier. Pozzi et son équipe ont entrepris l'examen de tous les brevets détenus par Eurotronics et la visite systématique de tous les laboratoires, notamment d'EBMM et du site de la SOX, pour identifier des innovations qui pourraient bénéficier au groupe Neonet.

> Le fait de nommer un ork à la tête de la R&D en a fait ricaner beaucoup. Mais ne vous y trompez pas : Pozzi est brillant. Il n'est sans doute pas le meilleur ingénieur d'Eurotronics, mais ses choix stratégiques et son intuition pour orienter la R&D d'une manière plus générale sont exceptionnels.
> Deena

> Je doute qu'il y ait une révolution technologique qui dorme dans un tiroir, mais ils ont apparemment découvert quelques optimisations intéressantes, qu'Eurotronics avait mise de coté pour s'aligner sur les choix technologiques des leaders du marché.
> Prof

> Le vrai changement, c'est qu'Eurotronics pourrait passer du statut de chasseur à celui de cible. Plusieurs mégacorporations commencent à prévoir des opérations contre leurs laboratoires.
> Trouble

> Les systèmes de contrôle en vigueur au sein de Neonet font que Celedyr, en tant que responsable de l'ensemble de la R&D, bénéficie d'une plus grande latitude d'action pour nommer des personnes au sein de l'équipe de Pozzi et communiquer avec eux. Quand il veut faire quelque chose sans que Villiers ou Malmstein soient au courant, il le fait sous couvert de la direction de la R&D.
> Echec

Costanzo Vacca, directeur de la sécurité (par intérim)

Le poste de directeur de la sécurité est vacant depuis 2071, quand Lars Weiner a été remercié sur ordre de Celedyr. Costanzo Vacca, anciennement directeur de la sécurité d'Eurotronics Logistics, assure depuis l'intérim à ce poste. Il a commencé sa carrière au sein de la corporation Meridional Agronomics, où il a été chef de la sécurité d'un site à Naples avant d'être débauché par Eurotronics. Il a ensuite occupé des fonctions dans les services de sécurité d'Eurotronics Logistics, Cyberdynamix et la maison-mère Eurotronics, en particulier en tant que chef d'équipes de sécurité sur site.
Sa nomination définitive au poste de directeur de la sécurité a été plusieurs fois évoquée, de même que l'arrivée d'un remplaçant. La procédure a notamment été bloquée par l'absence du directeur de la sécurité du groupe Neonet, Miles Lanier, qui est sensé valider les dossiers de candidature. Entre temps, Costanzo Vacca a fait la preuve de sa capacité à gérer tous les problèmes de sécurité quotidiens auquel est confronté une société (Eurotronics Logistics, comme toutes les entreprises de ce secteur, étant particulièrement exposé aux imprévus de sécurité), mais le suivi des projets stratégiques s'est avéré jusqu'ici décevant, obérant ses chances de conserver le poste.

> Vacca n'est pas un spécialiste de la sécurité, c'est un spécialiste de l'emploi de la force. Que ce soit pour arrêter des voleurs, repousser des manifestants ou retrouver une cargaison perdue, il réagit par un déploiement en force, qui repart aussi vite vers la crise suivante.
> Trouble

> On doit reconnaître qu'il a mis un terme au sous-équipement des gardes d'Eurotronics. Ses prédécesseurs laissaient les opérations clandestines et les filières de trafic se servir et passer les commandes d'armes et d'équipements de surveillance sans aucun contrôle sur les quantités ou les coûts.
> JDAM

> Le candidat proposé par Celedyr pour le poste de directeur de la sécurité serait William Ledley. Ancien chef de la sécurité à Cardiff et ancien directeur adjoint en charge des enquêtes de Transys Neuronet Great Britain, il aussi été vu au début des années 2060 au Soudan, au plus fort de la rébellion nubienne. S'il n'est pas membre des Knights of Rage, il les connaît bien.
> Cible

Roberto Lamberti, directeur non exécutif

Président du conseil d'administration de la Banca di Bologna, Roberto Lamberti est également membre du conseil d'administration d'Elettronica depuis 2063 et de celui d'Eurotronics depuis 2066. Peu connu du grand public, il est une personnalité discrète mais incontournable des milieux économiques et politiques italiens. Il était haut fonctionnaire au ministère de l'économie et des finances lors de la chute du gouvernement en 2036. Il rejoint Bologne où il aide la municipalité à gérer les aspects économiques de la crise qui secoue le pays, devenant ministre de l'économie du gouvernement de transition de Romagne établi à Bologne en 2039. Il est recruté par la Banca di Bologna en 2041, dont il sera la directeur général de 2047 à 2055, puis président du conseil d'administration. Il va notamment orienter la BDB vers la gestion de comptes pour les entreprises de la zone urbaine Gênes-Milan-Turin, privée de gouvernement et donc d'autorités de régulation économique. Parallèlement, il reste impliqué dans la sphère politique, où il conseille de nombreux hommes politiques italiens sur les questions économiques et aide à financer certaines campagnes électorales. Au sein du conseil d'administration d'Elettronica puis d'Eurotronics, il a largement contribué au développement et au maintien des activités d'Eurotronics en Italie, notamment par l'obtention répétée de contrats avec les autorités locales ou confédérales.

> Dès 2037, Lamberti a joué un rôle clef dans les manoeuvres menées par les équipes municipales de Bologne et de Modène pour saborder le gouvernement régional d'Emilie-Romagne et imposer le découpage de la région en trois états. Le réseau politique qu'il s'est tissé depuis repose largement sur la division du pays.
> Echec

> Le pouvoir de la confédération italienne - dans les quelques sujets qui sont de son ressor - dépend du vote des états : un état, une voix. Quelques pions bien placés à Bologne, Modène ou Vérone peuvent peser plus lourd qu'un acteur de premier plan à Rome.
> Prof

> Evidemment, un personnage tel que Lamberti a fait usage à de très nombreuses reprises des ressources d'Eurotronics dans des affaires politiques. Le rachat par Neonet ne semble pas avoir remis ces pratiques à cause. Ca suggère que la direction de Neonet, ou au moins Celedyr, le laissent faire.
> Cible

> Les raids d'Alamais dans le nord de l'Italie ont lancé un débat intense sur les moyens des forces de sécurité en Italie et leur capacité à reprendre le contrôle du triangle Gênes-Milan-Turin. Pour l'instant, Lamberti ne semblent pas avoir bougé de pions, mais je m'attend à ce qu'il soutienne une solution basée sur l'appel à des forces corporatistes.
> I.mage

Marta Westerberg, directrice non exécutive

Marta Westerberg, la représentante d'Erika au conseil d'administration, avait travaillé une première fois au sein du consortium lorsqu'elle était employée par A-N Telecom de 2043 à 2058, avant de rejoindre la direction du groupe Erika. De 2058 à 2070, elle a alterné les postes au niveau de la direction du groupe et de la division la plus importante et la plus influente du groupe, celle des infrastructure matricielles d'Europe du nord. Sa nomination au conseil d'administration d'Eurotronics serait la réponse commune d'une partie de la direction d'Erika qui souhaitait l'évaluer dans la perspective d'un poste futur plus haut dans la hiérarchie, et d'une autre partie qui voulait l'écarter. Bien qu'elle n'ait pas normalement de rôle opérationnel, elle suit plusieurs projets de près et soutient les cadres qui en sont en charge au conseil d'administration.

> Westerberg aurait reçu comme mission d'étudier et d'évaluer le dispositif d'action clandestine d'Eurotronics, afin de réorganiser cette activité chez Erika. Je ne serais pas surpris que certains des cadres qu'elle soutient actuellement se voient ensuite offrir des postes là-bas.
> Trouble

> Elle se fait surtout des alliés dans la perspective de la suite de sa carrière. Un retour au sein de la direction d'Erika ne serait probablement qu'une étape avant de rejoindre la direction générale du groupe Neonet à Boston.
> Urbi

Matthieu Jouslin de Noray, directeur non exécutif

Novatech a maintenu Matthieu Jouslin de Noray comme membre du conseil d'administration d'Eurotronics, où il siégeait précédemment en tant que représentant de sa filiale Gemsys au sein du consortium. Issu d'une famille de l'aristocratie, il était l'un des relais de Fuchi Industrial Electronics puis Novatech auprès de l'élite française. Il a travaillé auprès de Jacques Lemer, le directeur de Fuchi Orbital, de 2054 à 2061. Nommé directeur des relations institutionnelles de Novatech France en 2063, il devient alors l'interlocuteur officiel des autorités françaises au sein de Novatech, mais surtout le représentant officieux de la mégacorporation auprès de l'aristocratie. Ce rôle était essentiel en France jusqu'à ce que le scandale du complexe de détention secret P2 en SOX balaie en 2071 les réseaux d'influence de la noblesse. Jouslin est alors réaffecté à des fonctions moins exposées politiquement au sein de Gemsys et d'Eurotronics.

> Il peut s'estimer heureux. La plupart des mégacorporations ont prestement débarqué tous ceux de leurs cadres qui avaient été en relation de près ou de loin avec les personnalités au coeur du scandale.
> JDAM

> La noblesse française se répartissait globalement en trois groupes. Beaucoup n'étaient que des héritiers bénéficiant de leurs relations familiales. Jouslin appartenait plutôt à ceux qui dont la position au sein l'appareil d'Etat ou des mégacorporations correspondait aussi à de réelles compétence. Parmi eux, un tout petit groupe seulement connaissait les tenants et aboutissants de la conspiration à laquelle tous devaient leur place.
> Echec

> A part quelques élus qui s'accrochent dans leur commune ou leur circonscription, il n'y a pratiquement plus aucun aristo dans l'administration. En revanche, ceux qui sont restés ou qui ont rejoint opportunément le secteur privé, parfois sur des postes à l'étranger, continuent de rester en contact et de maintenir un réseau.
> I.mage

> Ca n'a rien d'inhabituel. Les cadres anglais sortis d'Oxford ou Cambridge, ou les cadres russes issus des services de sécurité, maintiennent eux aussi des relations qui traversent toutes les grandes corporations.
> Doc-doc

> La différence, c'est que ce réseau a une tête, le général Alexandre de Rochefort et son fils, Nicolas de Rochefort, qui continuent d'échapper à la justice française grâce à l'immunité dont ils bénéficient en tant que membres de la direction d'Aztechnology et de Dassault. Le général de Rochefort peut aussi compter sur la loyauté de nombreux cadres de l'armée, nobles ou non.
> I.mage

> A priori, Jouslin de Noray serait plus proche du camp opposé, celui de Henri de Bourbon, le président d'Aerospatiale et le seul des grands noms de l'aristocratie à avoir échapper à la purge, grâce au statut de victime de son oncle, libéré du complexe P2 et devenu un témoin-clef, et surtout grâce à la bienveillance de l'Elysée.
> Echec

Harold D. Blevins, directeur non exécutif

L'administrateur désigné par Transys Neuronet est un vétéran du groupe : ce nain, né en 2011 et recruté en 2031 par Transys Neuronet, a travaillé pendant quatre décennies au sein de la corporation et de ses filiales. Ce spécialiste de la gestion des ressources humaines a notamment occupé les postes de directeur des ressources humaines de Transys Neuronet Asia où il a repéré et contribué à lancer la carrière de Dana Lau. Le poste de directeur non exécutif d'Eurotronics constitue pour lui une pré-retraite. Il était précédemment chargé à la direction des ressources humaines de la détection des cadres à haut potentiel et de la sélection des directeurs non exécutifs dans les différentes filiales du groupe. Il a pu en quelque sorte s'attribuer le poste de directeur non exécutif au sein d'Eurotronics, avec l'accord de la direction de Transys Neuronet.

> Le réseau de Lau peut être impressionant, mais en raison de ses fonctions passées, Blevins connaît littéralement tous les cadres qui comptent au sein de Transys Neuronet. Il a également supervisé le programme d'échanges de personnels entre Novatech, Erika et Transys au moment de la fusion.
> Trouble

> Blevins a souvent été confronté au racisme, surtout au début de sa carrière. Il testait souvent les cadres qu'il devait rencontrer en allant à leur rencontre à la machine à café ou dans un couloir, sans se présenter, généralement en compagnie de son assistante ork Jenny. Beaucoup s'y sont laissés prendre, dont plusieurs sont convaincus que l'un des deux devait avoir lancé un sortilège de masque pour les empêcher de reconnaître Blevins. Lui-même a toujours soutenu que les gens ne font juste pas attention à qui ils parlent dès lors que ça n'était pas un humain ou un elfe.
> I.doll

> Ne sous-estimez pas le rôle des DRH dans les runs. Ce sont les gens comme Harold Blevins qui décident des opérations d'exfiltration contre la concurrence, ou qui peuvent demander une protection rapprochée pour un cadre ou un expert possédant des compétences particulières, en lien avec la direction de la R&D.
> Cible

Frederick Cornell, conseiller auprès du directeur de la recherche et du développement, Neonet

Frederick Cornell a quitté le conseil d'administration d'Eurotronics en 2069 sur décision d'Anders Malmstein et de Richard Villiers. Il n'a pas repris de fonction officielle au sein de la société, même après son intégration au sein de Transys Neuronet, mais il n'a en réalité jamais cessé de suivre ces opérations. Cornell fait partie de la garde rapprochée de Celedyr depuis près de vingt ans. Alors qu'il est simple chef de département de Transys Neuronet au laboratoire de recherche de Caerleon, il devient directeur délégué pour la zone européenne lors du remaniement de direction, après que Celedyr ait évincé l'actionnaire majoritaire HKB. Pressenti pour occuper un poste important lors de la fusion entre Transys Neuronet et Erika, Celedyr l'envoie s'opposer à Anders Malmstein en réunion sur plusieurs dossiers. Cet épisode lui vaudra une rancoeur tenace de la part de Malmstein. Le poste de directeur exécutif de Transys Eurotronics est très loin de ceux à quoi il aurait pu prétendre. Il s'est néanmoins pleinement investi dans ce dossier, et aurait conçu l'essentiel du plan de démantèlement puis d'intégration d'une partie d'Eurotronics au sein de Transys Neuronet que Celedyr aurait ensuite validé. Ses contacts avec l'équipe dirigeante d'Eurotronics restent discrets, pour ne pas provoquer l'ire d'Anders Malmstein et de la direction générale de Neonet. Outre Dana Lau, avec qui il a longtemps travaillé au sein de Transys Neuronet, il s'est également rapproché de Valentino Pozzi et de Roberto Lamberti lors de son passage à Eurotronics.

> Un détail important à noter est que ni Cornell, ni Lau, ni aucun des cadres de Transys Neuronet qui ont été affecté à Eurotronics n'ont de lien notable avec les Knights of Rage. Alors que les deux groupes jouent le même rôle sur le terrain pour le compte de Celedyr, ils s'ignorent totalement.
> Urbi

> Lau n'a jamais eu confiance dans les KoR. Tout son projet avec Eurotronics est précisément de disposer de nouveaux moyens d'action clandestine.
> Cible

Elliot Irving, contrôleur de gestion, Neonet

Le premier passage d'Elliot Irving chez Eurotronics remonte à 2055 lorsqu'il est désigné par Fuchi pour rejoindre le conseil d'administration d'Eurotronics en tant que représentant de Gemsys. Cet elfe travaille alors au contrôle de gestion de Fuchi Americas, dont il est un élément prometteur. Ses ordres sont de faire tout ce qui est nécessaire pour mettre fin aux opérations d'espionnage industriel qui visaient Fuchi. Choisi pour ses compétences en contrôle de gestion, il va méticuleusement étudier les activités de toutes les filiales et de tous les services pour tenter d'identifier qui mène ces opérations et avec quels moyens. Il va se heurter à des nombreux obstacles : des documents manquants, tronqués ou falsifiés, des sociétés-écrans légalement distinctes du consortium, mais aussi des tentatives de corruption, d'intimidation et même une tentative de meurtre. Durant trois ans, son travail permet de découvrir plusieurs failles de sécurité dans le système matriciel de Fuchi dont Eurotronics avait connaissance, et d'identifier plusieurs employés ayant accepté des pots-de-vins pour livrer des secrets industriels. Parmi ses prises, rien de moins que le vice-président exécutif, chargé de l'Amérique du Nord, de Cyberspace Development Corporation, une filiale de Fuchi, qui avait reçu l'équivalent de plusieurs dizaine de millions en stock-options dans plusieurs sociétés membres du consortium. L'affaire sera étouffée et son audit interrompu après trois ans de travail, car Fuchi est alors pleine crise interne. D'autant que Fuchi a entre temps commencé à employer les moyens d'Eurotronics pour mener des actions clandestines. De plus en plus souvent, les cadres du groupe qu'Irving interroge pour dévoiler d'anciennes opérations font désormais le même travail pour le compte de Fuchi. Il est rappellé par la direction générale de Fuchi Industrial Electronics en 2058, et il suivra Richard Villiers au moment de la formation de Novatech en 2059.

> Irving a été rappelé et mis à l'écart car il n'aurait pas manqué de repérer tous les mouvements financiers qui ont permis le démantèlement de Fuchi Americas et la construction de Novatech. Il ne faisait pas parti du cercle des proches de Villiers qui étaient mis dans le secret au fur et à mesure de l'avancement de l'opération.
> I.on

Il est de retour chez Eurotronics en 2062, avec une nouvelle lettre de mission, alors que la direction de Novatech s'inquiète de l'activisme de Saeder-Krupp au sein du consortium. S'il mène un travail efficace pour évaluer les perspectives d'Eurotronics à court et à long terme. Mais cette fois encore, les moyens mis en oeuvre ne seront pas à la hauteur de l'ambition initiale. Alors que Novatech est attaquée de toute part, la direction veut éviter d'ouvrir un nouveau front avec Saeder-Krupp et préfère refinancer Gemsys pour tenter de gagner du temps.

> En se concentrant uniquement sur les manoeuvres de S-K, Irving n'a surtout rien vu du redémarrage des opérations d'Eurotronics contre Novatech. Ou s'il l'a vu, il n'a pas été entendu.
> Trouble

> S-K aurait fait une offre à Irving, à un moment où il se sentait déconsidéré par la direction de Novatech. Il a refusé tout net, pensant qu'il s'agissait d'une ruse et que l'offre serait rapidement éventé dans le but de destabiliser un peu plus Eurotronics. Mais il paraît que l'offre tient toujours, et Lofwyr sait se montrer patient aussi dans ses recrutements.
> I.doll

Après le retrait de Saeder-Krupp et l'entrée de Transys Neuronet, Irving a été nommé président du conseil d'administration du consortium. Il était alors une courroie de transmission pour Anders Malmstein et Richard Villiers pour saboter le travail de Frederick Cornell et préparer le démantèlement d'Eurotronics. Il sera ensuite chargé des procédures légales de liquidation du consortium après la vente des actifs restants à Transys Neuronet, avant de rejoindre la direction financière de Neonet à Boston en tant que contrôleur financier général. A ce titre, le contrôle des opérations financières d'Eurotronics, auxquelles il est particulièrement attentif, entre dans son périmètre. Il est revenu à plusieurs reprises pour conduire des audits particulièrement lourds. Le souvenir de ses différents passages lui vaut une inimitié de la plupart des cadres d'Eurotronics et une franche hostilité de plusieurs d'entre eux, en particulier Samira Demir.

> Très franchement, vu la facilité avec laquelle les cadres d'Eurotronics montent des opérations, je suis surpris qu'aucun d'entre eux n'est encore été suffisamment agacé pour faire éliminer Irving.
> Urbi

OVATION

Le service de sécurité d'Eurotronics a attribué le nom de code OVATION à l'enquête sur une possible taupe de Saeder-Krupp au sein du consortium. Elle aurait été infiltrée ou recrutée entre 2060 et 2065 alors que Saeder-Krupp participait au consortium par l'intermédiaire de ses filiales Philips et Siemens-Nixdorf. Eurotronics a commencé à suspecter son existence en 2068, lorsqu'il est devenu évident que Saeder-Krupp continuait de bénéficier d'informations provenant de l'intérieur du consortium après son départ. Ce qui était une hypothèse de travail est définitivement devenue une certitude grâce au travail d'une équipe dédiée qui est passée tout près de l'arrêter à Amsterdam en 2072. Mais son identité réelle reste inconnue.

> L'opération d'Amsterdam s'est conclue par la mort de deux employés d'Eurotronics, d'un employé de S-K et de deux personnes non identifiées. L'équipe dédiée à la traque d'OVATION a été dissoute après cet échec, mais plusieurs de ses anciens membre ont continuer de travailler sur ce dossier.
> Cible

> Patrice Santoni, qui dirigeait l'équipe, a d'abord été licencié par Eurotronics. Il a été tué quelques mois plus tard, vraisemblablement par mesure de rétorsion de Saeder-Krupp. Lui et Vacca se connaissaient très bien, ils avaient notamment partagé le même bureau pendant plusieurs années.
> Trouble

OVATION aurait disposé d'un accès privilégié à des programmes de piratage développés par les équipes d'Eurotronics entre 2067 et 2070, mais rien ne prouve qu'il ou elle dispose de compétences particulières en la matière. Il aurait également une résistance particulière aux techniques d'investigation magiques. Les fuites dues à OVATION en direction de Saeder-Krupp n'ayant causé aucun dommage significatif pendant plusieurs années, l'affaire n'était plus considérée comme prioritaire. Elle l'est redevenue courant 2074 sur instruction de la direction générale, suite à la mort de plusieurs employés d'Eurotronics au cours d'une opération clandestine. Depuis le début de l'affaire, les dossiers de plus d'une centaine d'employés d'Eurotronics ont été comparés aux mouvements, aux accès et aux compétences connues d'OVATION. Une douzaine auraient été, avec des degré de probabilités divers, remis sous surveillance par le service de sécurité.

> C'est en réalité trois opérations qui ont été compromises coup sur coup. Celedyr a voulu utilisé les moyens d'Eurotronics dans des opérations visant les intérêts de plusieurs autres dragons, manifestement dans un sens contraire aux intérêts de Lofwyr. Une équipe des Knights of Rage aurait été missionnée pour traquer OVATION.
> JDAM

> Le sujet est hautement sensible, mais Samira Demir fait partie des suspects qui ont été suivis. Elle a les compétences pour ne pas se faire prendre. Et en tant qu'ancienne DRH de Drakensys, elle connaît de nombreux spécialistes de la sécurité matricielle qui auraient pu lui donner accès à leurs programmes offensifs.
> Trouble

> Elle n'est pas la seule suspecte dans les couloirs de la direction générale. Sebastian Resnik, conseiller technique auprès de la directrice générale, et Marine Guery, l'adjointe du directeur de la sécurité chargée de la sécurité informatique, ont fait l'objet d'un suivi.
> Cible

> Les soupçons à l'encontre de Demir posent un problème plus large. Il est pratiquement acquis qu'elle a continué à monter des opérations contre Fuchi puis Novatech après 2055. Certains pensent l'objectif principal d'OVATION n'était pas d'espionner Eurotronics, mais d'utiliser Eurotronics pour espionner Novatech.
> Doc-doc


> C'est bien gentil de nous détailler tout le conseil d'administration d'Eurotronics, mais vous ne rencontrerez probablement jamais "Harold" ou "Olivia." Non, les noms que vous avez vraiment besoin de connaître sont plutôt "PXX" ou "Bexbach."
> Trouble

Les structures d'opérations clandestines

Servizio di Attività Riservata

Le dispositif de protection des installations d'Eurotronics à Turin, Milan et Gênes, la Guardia Consorzio, comprend plusieurs unités de renseignement, les Informazioni Squadre. Créée dès 2036, elles étaient initialement dédiées à la collecte de renseignement de proximité sur les bandes impliqués dans le pillage, le sabotage et le trafic d'armes et qui pouvaient menacer la sécurité du personnel et du matériel d'Eurotronics. Composés en partie d'anciens fonctionnaires, policiers et militaires formés au renseignement, ces unités sont rapidement devenus un vivier dans lequel les directions et les filiales du consortium sont allées chercher le personnel pour constituer des équipes d'opérations clandestines. Pour mettre un terme au débauchage de ces meilleurs éléments, la direction de la sécurité dont dépend la Guardia Consorzio a créée le service des affaires réservées, Servizio di Attività Riservata, au sein du duquel peuvent être détachés de façon temporaire ou quasi-permanente des agents pour des missions particulières. En pratique, la moitié au moins du personnel des unités de renseignement de la Guardia est dans ce cas, que ce soit dans les locaux sécurisés prévus à cet effet dans les bases de la Guardia Consorzio ou sur le terrain à l'étranger.

> Contrairement aux gardes de sécurité classique, qui doivent assumer le fait de porter l'armure et le logo d'une corporation, une partie des agents des unités de renseignement de la Guardia Consorzio vivent à l'extérieur des enceintes sécurisées, dans la zone. Ils y ont leur réseau d'informateurs et leurs planques, qu'ils utilisent parfois dans le cadre de mission du SAR.
> JDAM

> Les personnels affectés au SAR ne proviennent pas uniquement des unités de renseignement. Il est fréquent que des équipes d'intervention de la Guardia Consorzio y soient affectés pour mettre en oeuvre leur compétence et leur armement.
> Cible

> Un mot sur les équipes d'intervention des Verde d'Eurotronics : attention. Ca n'est ni les Firewatch d'Ares, ni les Jaguars d'Aztechnology, mais ce qui leur manque en compétence, ils le compensent par la puissance de feu. Lorsqu'ils doivent intervenir pour désencercler un convoi pris à partie par des pillards, ce qui leur scénario d'emploi standard, ils y vont généralement avec deux gunships qui arrosent au canon de 90mm depuis les airs, plus un tir de barrage de roquettes de 68mm par les hélicoptères pour dégager la zone de posée de l'équipe au sol. Et oui, il est arrivé que les gunships de la Guardia soient prêtés au SAR.
> Urbi

P20

Dans le jargon en usage au sein d'Eurotronics, "P20" ou "PXX" fait référence à la Piazza XX Settembre de Bologne (bien que plusieurs villes d'Italie ont une place de ce nom). La corporation possède des bureaux sur cette avenue, où se trouve un service chargé de l'exécution de transactions non traçables. Les activités de ce service incluent donc la corruption, les achats aux marchés noirs ou le recrutement et le paiement de mercenaires et de runners. Le bureau se situe à proximité de la gare de Bologne, d'où ces agents prennent fréquemment les lignes à grande vitesse pour opérer dans l'ensemble de l'Europe. Ce service possède plusieurs antennes, notamment à Trieste, Genève, Zurich, Monaco et Paris. Afin de consolider ses filières de blanchiment, d'anonymisation et de création de fausses identités et de sociétés-écrans, la P20S pratique depuis sa création le noyautage de réseaux criminels actifs. Des agents d'Eurotronics sont ainsi impliqués dans des opérations de blanchiment d'argent et de fabrication de fausses identités pour des gangs criminels et des équipes de runners, indépendamment des opérations de la corporation. Ces activités permettent également à Eurotronics d'acquérir des renseignement et de recruter de novelles équipes.

> P20 ne se limite pas à quelques bureaux entre Bologne et Zurich. On parle de deux cent cinquante agents à travers l'Europe, de plusieurs cabinets de lobbying, de hackers spécialisés dans les fausses identités, de certains des fixers les plus réputés d'Europe, et d'au moins deux équipes de nettoyeurs. C'est une vraie organisation criminelle, couverte par une mégacorporation et par des gens comme Roberto Lamberti et Samira Demir.
> Echec

ELT Eurotronics

Le démantèlement du consortium Eurotronics ne concernait pas que Novatech, Erika et Transys Neuronet. Les corporations A-N Telecom et Elettronica étaient encore à ce moment membres du consortium. Elettronica a logiquement récupéré l'ensemble des actifs de sa filiale de transfert ELT Eurotronics, ainsi qu'un porte-feuilles de licences d'exploitation sur certaines technologies d'Eurotronics. Elettronica n'a réorganisé ses activités qu'à la marge depuis. Elle reste très liée à Eurotronics et désormais à Transys Neuronet, avec lesquelles elle a signé des partenariats pour maintenir ses activités. Particulièrement discrets sur leurs produits, Elettronica et ELT vendent principalement du matériel et des logiciels informatiques destinées aux services de sécurité et aux forces armées. Auparavant, ELT pouvait également assurer leur mise en oeuvre, sous couvert de l'extraterritorialité d'Eurotronics. Ce genre de montage passe désormais par le prêt de personnel d'Eurotronics. Certaines de ces opérations seraient néanmoins menées au profit de clients fictifs qui sont en réalité Transys Neuronet et Eurotronics.

> Elettronica avait aussi la réputation d'avoir une influence démesurée au sein du consortium. Elle avait certes de nombreux cadres à des postes clefs, mais ça venait aussi du fait qu'il y avait peu de volontaires pour une affectation à Turin ou Milan à cause des problèmes d'insécurité.
> Doc-doc

> Officiellement, Transys a accepté de conclure ces partenariats avec Elettronica dans le but d'éviter tout conflit au moment du démantèlement. En réalité, cette "contrainte" permet aujourd'hui à Transys de poursuivre des activités dans le domaine de la sécurité matricielle en toute indépendance de Novatech et d'Erika.
> Cible

> Parmi les membres du consortium, Elettronica a toujours été la plus difficile à suivre. Ses seules activités publiques se faisaient à travers Eurotronics. Pour le reste, elle ne vendait que de gré à gré ou carrément au marché noir. Pas plus de visibilité sur les actionnaires, que beaucoup supposent être liés à la Mafia ou au Vatican, voire les deux.
> I.on

> Les produits d'Elettronica ne sont pas toujours identifiables. Ils sont particulièrement doués pour déplomber les produits d'autres corporations et apporter des modifications dessus, notamment l'installation de mouchards. Les gros fabricants d'électronique et d'implants réservent généralement l'achat de versions piégées "dans l'usine" à leur propre usage et à quelques services gouvernementaux proches. Quand vous n'y avez pas accès, les "produits" d'Elettronica sont une bonne alternative.
> JDAM

SPSG-EBMM

L'une des technologies avec lesquelles Eurotronics et sa filiale EBMM ont toujours été compétitif est la reprogrammation neurale. Leur laboratoire de Berne emploie encore certains des plus grands spécialistes mondiaux, non seulement sur les technologies d'interfaçage avec le cerveau mais également sur les solutions alternatives offertes par la chimie et la magie. Le groupe spécial d'appui psychologique d'EBMM (aussi appellé SPUG, Speciale Psychologische Unterstützung Gruppe) est chargé de la mise en oeuvre de toutes ces techniques dans le cadre d'affaires de sécurité ou de renseignement. Leur principale activité à la conduite d'interrogatoire et l'accès direct à la mémoire, mais ils emploient régulièrement la fabrication de faux souvenirs, la modification de personnalité et les techniques de suggestion. La reconnaissance dont bénéficie le groupe au sein d'Eurotronics lui a souvent valu d'être désigné pour mener les opérations les plus sensibles et les plus complexes, même quand leurs techniques particulières n'étaient pas requises. Ils ne sont soumis à aucune restriction sur l'emploi de ces différentes techniques ; lors de leurs opérations, il est fréquent qu'ils utilisent des personnes manipulées pour des opérations de surveillance ou même d'intervention.

> Horizon, Aztechnology et les japonais ont beau être très friands de ce genre de techniques et avoir leur propres spécialistes, ça reste un outil parmi d'autre. A ma connaissance EBMM est la seule à maintenir une unité de ce genre, où tous les experts sont regroupés.
> Deena

> Le travail du SPUG s'accompagne souvent de piratages pour altérer les données qui permettraient de rétablir les souvenirs altérés. Ils ont plusieurs spécialistes de la falsification de mémoire cybernétique et de réseaux sociaux, mais le piratage préalable des noeuds les mieux protégés est généralement le fait d'autres équipes d'Eurotronics.
> I.mage

> Une équipe du SPUG entretient une rivalité tenace avec un spécialiste japonais qui se fait appelé "Salinger." Il y a de multiples histoires à son sujet. Il serait un ancien de Fuchi, et le SPUG et lui aurait à plusieurs reprises réussi à détecter et déprogrammer le travail de l'autre. La rumeur a même circulé que Salinger serait un ancien membre du SPUG dont la personnalité aurait été réécrite, mais apparemment cette rumeur viendrait de proches de Salinger et de membres du SPUG qui auraient eu leurs souvenirs modifiés dans le cadre de la petite guerre qu'ils se mènent.
> Karma

SLS-Bexbach

L'ancienne arcologie Cyberdynamix-Drakensys, aujourd'hui C&D Bexbach, se situe dans la ville de Bexbach dans la SOX. Cependant, lorsque le nom de Bexbach est employé à Eurotronics, c'est presque systématiquement pour faire référence à l'unité de logistique et de sécurité spéciale de Bexbach (Sicherheit und Logistik Spezialeinheit-Bexbach). Cette unité possède un parc de véhicules aériens et terrestres distinct de celui de l'arcologie, qui sont utilisés pour assurer le transport de personnes et de matériels sensibles jusqu'à Bexbach. Ses fonctions incluent le transport de personnes enlevés ou exfiltrés qui seront gardés à l'intérieur de la SOX. L'unité de Bexbach est également régulièrement employé à l'extérieur de la SOX pour ce type d'opérations ou pour la protection de convoi lorsqu'un armement lourd est requis. Ses membres résident habituellement à Zweïbrucken, et sont très rarement dans l'enceinte de l'arcologie. Ils utilisent en revanche l'aéroport de Neunkirchen-Bexbach et à la gare de Bexbach, par où transite le personnels et matériels ordinaires destinés à l'arcologie.

> L'équipe de Bexbach contrôle les lotissements de la ville, où la sécurité de l'arcologie s'aventure rarement, comme un fief. Ils contrôlent la communauté de radeux qui y vivent, et disposent de planques aménagées dans plusieurs pavillons. La hiérarchie considère qu'il s'agit "d'initiatives personnelles."
> Urbi

> Il y a clairement eu une influence des Informazioni Squadre de la Guardia Consorzio quand la direction de la sécurité d'Eurotronics a remplacé les équipes qui venaient de Siemens. Cependant, c'est beaucoup plus organisé au sein des équipes, et je ne pense pas qu'on puisse qualifier le centre de détention et d'interrogatoire qui est installé dans l'ancien hôtel Hochwiesmühle à l'est de Bexbach "d'initiative personnelle."
> JDAM

> Je n'ose pas imaginer ce qui peut passer là-bas pour que même la division SOX d'Eurotronics refuse d'admettre son existence.
> I.doll

Newark Support

Eurotronics, ou plus exactement sa division internationale AAEtronics, maintient un service commercial dans le New Jersey. En réalité, les équipes commerciales et administratives n'ont accès qu'à un seul des deux étages occupés par ce service dans un tour de bureaux de Newark. L'étage supérieur héberge le "département de soutien" qui assure le montage d'opérations en Amérique du nord pour l'ensemble du groupe Eurotronics. L'absence d'Eurotronics du marché local ne l'empêche pas d'avoir de nombreuses cibles d'intérêt sur le continent. L'effectif d'une cinquantaine de personnes du département de soutien d'AAEtronics est plus sensiblement plus contraint que celui de structures comme le SAR ou P20, particulièrement si l'on considère que ses activités sont menées sur l'ensemble de l'Amérique du nord. Le département fait régulièrement appel à du personnel de renfort de la Guardia Consorzio par l'intermédiaire du SAR, mais fait aussi largement appel à des runners.

> Malgré sa petite taille, le Newark Support est très cloisonné. Une équipe avait notamment la responsabilité des opérations menées contre Fuchi Americas. C'est très différent de structures comme le SAR où les opérations sont finalement menées de telle façon que tout le monde sait à peu près ce qui se fait.
> Urbi

> Cette liste est loin d'être exhaustive. Eurotronics créée sans cesse de nouvelles équipes d'opérations clandestines, recrute de nouveaux cadres pour mener ces missions, et d'une manière générale autorise très largement tous les services à constituer et utiliser des caisses noires. On pourrait s'attendre à ce que la corporation enchaîne les échecs en raison du manque de préparation ou tout simplement du risque jamais complètement nul d'être identifié comme commanditaire. Mais le fait est que depuis trente ans, Eurotronics a accumulé une expérience et un savoir-faire qui s'est diffusé dans toute la corporation.
> Trouble