REVLUP SECURITY | 22/07/2011 | le dossier

J'ai commencé un dossier sur Revlup parce que je voulais écrire sur une corporation de Shadowrun. Dans la mesure où toutes les grosses corporations viennent à être développé dans des suppléments et des aventures à un moment ou un autre, j'ai jeté mon dévolu sur un corporation plus petite, histoire d'avoir un peu de liberté. Revlup est d'abord apparu dans le chapitre Target: Wastelands sur les régions polaires. Elle n'est réapparu ensuite quand dans la campagne "Mauvais Présage" du supplément SOX.

La première version en 2003 était beaucoup plus courte et moins développé. Entre autre chose, j'expliquait que le nom Revlup (qui n'est un mot dans aucune langue connue) venait d'une pseudo-expression d'argot, la contraction de "revolver up". J'avais d'abord penser en faire la contraction du noms de deux fndateurs, comme "Reverend & Luppesi" ou "Revis-Lupton", mais pour une raison dont je ne me souviens pas, je n'avais pas poursuivi dans cette voie. Je suis revenu la dessus avec Reva-Lupton, sauf qu'il s'agit de lieux et pas de personnes.

L'histoire de Shadowrun s'éloigne de la notre quelque part à la fin du 20e siècle. Je crois que le consensus entre les auteurs passés et présents et de ne faire référence à aucun événéments réels après 1999, bien qu'il y déjà des changements avant ça (par exemple, des présidents américains différents des vrais dans le Guide néo-anarchiste d'Amérique du nord). Je trouve néanmoins intéressant de faire un parallèle entre la guerre contre le terrorisme lancée par les Etats-Unis en 2011 et la guerre contre les insurgés indiens dans Shadowrun. Si on laisse de coté les habituels débats sur le nombre de natifs américains et les choix politiques de l'administration américaines, et qu'on se concente d'accepter ce que disent les suppléments, il y a moyen de donner de la consistence à ces descriptions en imaginant cette guerre comme une version XXL du théatre d'opérations afghan - car les Rocheuses font plusieurs fois la taille de l'Afghanistan - avec des forces américaines qui reposent sur la technologie pour traquer des petits groupes d'insurgés, et où chaque erreur dégrade de plus en plus les relations avec les habitants de la région. De ce point de vue, il y a évidement un parallèle à faire entre les sites de Reva et Lupton qui apparaissent dans l'histoire de Revlup, et le centre de détention de Guantanamo. J'ai fait de la gestion de ces centres un outil de promotion pour Revlup, pour justifier qu'il ait gardé le nom. En vrai, c'est un peu comme si Boeing utilisait le slogan "On a bombardé Dresde." D'un autre coté, vu que les Etats-Unis ont perdu la guerre contre les Amérindiens, il y aurait sans doute beaucoup de monde qui chérirait le souvenir du temps où leur pays n'avait pas baissé les bras et se battaient contre les terroristes. Et au final, les corporations de Shadowrun ne sont pas des gantils, donc, on peut simplement le prendre comme une satyre.

Quand j'écris du background pour une corporation, je fais souvent une description longue et détaille de leur création et des événéments qui s'en suivent, jusqu'au moment où elles se sont aggrandies et diversifiées suffisament. Du coup, as fréquemment, je ne précise aucun événement dans les dernières années, souvent à partir de 2040. Ca n'est pas une bonne chose, puisque ca veut dire que je ne fournis tant que ca des intrigues utilisables en jeu. Ecrire un scénario qui tourne autour d'événements vieux de 30 ou 40 ans est bien plus difficile. Le problème, c'est que Shadowrun a quelques dates clefs, comme le Crash en 2029, les Euroguerres en 2030, les sécessions des CAS et de la Californie en 2032 et 2036, ou les Business Recognition Accords en 2042. Après ça, il n'y aucun événement notable (exception faite des nationalisations en Aztlan) jusqu'en 2049 et le début de la gamme Shadowrun. A partir de là, tous les événéments importants étaient décrit au fur et à mesure qu'ils survenaient, ce qui laisse peu de place pour inclure de nouveaux éléments. Mais je devrais quand même faire plus d'effort pour mettre en place des intrigues encore en cours.

Beaucoup d'auteurs, quand ils écrivent du background, veulent naturellement qu'il joue un rôle. Il en résulte souvent que toutes les corporations sont un leader mondial de quelque chose, ou sont présents dans tous les secteurs, et forcément extraterritoriale. De la façon dont je le vois, les mégacorporations extraterritoriales devraient être une minorité, des sociétés avec un champ d'activité très large (par opposition à certain groupe mono-activité comme, disons, la Lone Star ou DocWagon). C'est très différent des entreprises qui existent de nos jours et qui sont très spécialisées. D'un autre coté, trouver une logique dans la façon dont elles ont grandi, et de quelle façon leurs différents secteurs d'activité s'articulent entre eux, aident à leur donner une personnalité propre. En vérité, une corporation n'a pas besoin d'être immense et extraterritoriale et un leader mondial pour être importante dans un scénario. L'extraterritorialité n'est pas si importante que cà dans le cadre d'une partie.
Le cas de Revlup était plus simple dans la mesure où je considérais qu'elle ne devrait avoir que le statut A, sans extraterritorialité (ou en tout cas, l'extraterritorialité légale). Je n'avais pas à en faire un grand groupe en dehors de l'industrie carcérale. Quand des PJ essaient d'entrer ou de sortir d'une prison Revlup avec une escouade de troupes corporatistes à leur recherche, ca ne fait pas de différence que Revlup n'ait pas un siège à la Cour corporatiste et ne dispose pas d'une filiale qui produit des armes ou des lunettes de toilettes.

Une corporation aussi petite que j'ai faite Revlup ne devrait probablement pas être en pointe dans la recherche sur la cryogénie. J'avais seulement le sentiment que ca devrait être le cas parce que c'est un classique de la S-F. L'idée de prison cryogénique automatisée offshore correspondait plutôt à la Proteus AG. Mais je ne travaillais par sur Proteus. J'ai donc opté pour un parténariat entre les deux, ou Proteus prenait aussi des parts dans Revlup (au passage, l'autre actionnaire, Temperance Investmens, est en fait une filiale de Renraku). Pour vraiment comprendre à quoi je pensais à propos des fraudes et des commissions qui impliquent Proteus et Ruhrmetall, je renverais directement à Ondes de Choc (un résumé de la campagne allemande Shockwellen), qui est une lecture très intéressante par elle-même.

J'ai pensé aux affaires médiatiques comme une façon de présenter quelques exemples de prisons Revlup, en donnant une raison pour cette sélection. A l'origine, je voulais mentionner le complexe P2 et faire un résumé des événements pendant et après la campagne de SOX. Suivre tout ce qui passe dans Shadowrun n'est pas toujours facile, avec des événements importants qui requièrent de lire un supplément en particulier. Le scandale qui survient en France après l'évasion du complexe P2 en fait parti. Il en va même pour la chute du Lord Protector en Grande Bretagne. La nouvelle n'est apparu d'abord que dans la Sixth World Almanac, un an après les faits (mais, il s'agissait aussi du premier supplément de la 4e édition qui traite du pays). Spy Games est arrivé pas trop longemps après pour faire un point sur le scène politique britannique en présentant Londres comme un hotspot. Je ne trouve pas que cette description de Londres en fasse un bon hotspot de l'espionnage mais, comme je l'ai dit ailleurs, je crois que c'est la bonne façon de faire : il faut utiliser le thème de chaque supplément comme une excuse pour tenir le lecteur informé du plus grand nombre d'événements possibles.
J'ai mis une prison britannique aussi pour couvrir ce sujet. Je n'avais au départ aucune idée sur l'endroit où j'allais placé cette prison. J'ai eu l'idée de chercher s'il y en avait le même comté ou un comté adjacant de la base SAS de Hereford. Dans Shadowrun, les SAS ont opéré en Grande Bretagne sous les ordres du Bureau du Lord Protector, d'une façon qui rappelle les opérations en Irlande du Nord dans les années 1980. Et c'est ainsi que j'ai trouvé Hewell, où il n'y avait pas une mais trois prisons (bon, en fait, deux prisons et une maison de campagne réaménagée...).
Le problème de fermeture de cette ancienne prison secrète est plutôt similaire à ce qui se passe avec Guantanamo Bay. Le flotte d'activistes qui veut aborder le HTDC n°6 s'inspire des campagnes de Green Peace contre les baleiniers ou les essais nucléaires français, ainsi que des flottes pour Gaza. La People Nation est un gang de prison qui existe actuellement, et j'ai rebaptisé La eMe ("Le M", la Mafia Mexicaine) en Los Aes ("Les A", parce que le singulier La A ne ressemblait pas assez à un nom selon moi).