Le dossier sur les Seraphim est une proposition que j'avais faite pour le supplément Loose Alliances, et qui n'avait pas été retenu. Comme mon idée était assez développé, j'ai tout de même fini de la mettre au propre, et traduit en français. Sous ouvert d'un chapitre sur les Seraphim, je glisse en fait beaucoup d'informations sur les services d'Ares Macrotechnology et d'Esprit Industries, ou le Nanosecond Buyout.
J'ai repris l'organigramme des Seraphim décrit dans Shadows of North America, en le complètant pour les dernières sections. Par la suite, Jon Szeto en a fait un différent du mien dans le chapitre sur l'espionnage de SOTA:2064. Pour une fois, je ne me suis pas plié à une réecriture de mon travail pour suivre des suppléments postérieurs, parce je n'aimais vraiment pas ce qu'il avait fait. Pour ce qui est de l'organigramme lui-même, parce que je le trouve moins cohérent que le mien et trop simpliste. Pour le reste, "ses" Seraphim (les Seraphim canon, du coup) perdent beaucoup de leur aura de mystère en une seule demi-page. Mais peut-être que mon opinion est influencé parce qu'il a été retenu à ma place pour écrire ce chapitre sur l'espionnage, et que se faisant, il a massacré les règles que j'avais proposé pour la gestion des satellites d'observation.
Dans l'autre sens, il y a des suppléments qui sont venu enrichir mon idée quand j'en ai eu connaissance. Le supplément allemand Walzer, Punks & schwarzes Ice et la campagne Shockwellen décrivent les secrets de la mégacorporation Proteus, contrôlé et financé par des cadres de plusieurs autres corporations, à l'insu de leurs directions respectives. L'une de ces personnes, qui détourne les moyens de Cross au profit de Proteus, est un Seraphim. Or, les maîtres de Proteus et les Seraphim utilisent des noms de code bibliques. Ce qui ouvre la question de savoir si l'un des deux n'a pas influencé l'autre. J'ai laissé cette question en suspens, et je fais juste echo aux conséquences de Shockwellen sur les Seraphim dans la partie que j'ai ajouté sur Genève.
La période que Lucien Cross est sensé avoir passer à Paris entre 2019 et 2026 était un ratrappage d'une coquille de Peter Taylor dans son chapitre sur le Grand Tour, une série d'événement mondain européen. Il y mentionnait la présence de Cross comme remarquable à une époque où il n'a pas encore fondé Cross Applied Technologies. Finallement, la coquille a été corrigé, mais j'ai gardé ce développement. Il y a d'autres petits références du même genre, comme celle faite à l'Uzi 3 ou à l'Ares Intelligence Headquarters.
Beaucoup des idées de ce chapitre ont été repris dans un autre format dans mon projet de "roman" sur le Nanosecond Buyout, qui décrit l'opération financière montée par Damien Knight et Lucien Cross, et le lien avec le vol des Nightwraith. On y retrouve aussi cette idée de brouiller les pistes quant à savoir d'où vient le nom de "Seraphim" de l'unité. Même si je n'ai jamais arrété mon propre choix, une option intéressante serait que, si le tableau de Leonard de Vinci montrait bien l'avenir, l'omniprésence du terme "seraphim" est un genre de signe du Destin.
Il y a une grosse partie de l'inspiration de mes Seraphim qui vient de la série TV Alias, ou en tout cas de la première saison, où un certain mystère demeure. On retrouve vraiment les mêmes thèmes, un service spécial au fonctionnement obscur et des mystères liés à un génie de la Renaissance. J'ai moins de scrupules dans la mesure où tous ces ingrédients étaient déjà mis en place dans le supplément Dunkelzahn Secrets : Portfolio of a dragon, quatre ans avant que la série n'arrive sur les écrans. S'il y a matière à une série TV ou à une campagne de JDR, arriver à cultiver le mystère sans trop en révéler et faire progresser l'intrigue vers une conclusion intéressante est un exercice ardu. Il faudra que je me lance.
La partie sur Seattle reprend le chapitre "Who watch the watchers ?" du Dunkelzahns secrets, qui décrit au travers d'une intrigue plus complexe qu'elle n'en a l'air (je reviendrai un jour sur le sujet) le réseau opérationnel entretenu par Dunkelzahn. Une mention très discrète dans le supplément Blood in the Boardroom poursuivait l'histoire en indiquant que les Seraphim avait récupéré Hawke et ses informations. L'agent principal de Dunkelzahn à Seattle étant lui-même un ancien Seraphim, c'est une affaire compliquée.
Avec toutes ces idées que j'avais mises ensemble sur les Seraphim, j'ai été très déçu d'apprendre la chute de Cross Applied Technologies entre System Failure et la quatrième édition. D'un coté, ca laisse sans doute pas mal d'opportunités pour développer encore les intrigues que j'avais en tête. Ma déception porte plutôt sur le rachat d'une partie de Cross par Ares, qui est un exemple de plus de la méconnaissance de certains des auteurs pour les mécanismes corporatistes et financiers. Le capital de Cross était entièrement verrouillé par Lucien Cross, son fils et ses proches. Le seul actionnaire qui ne fasse pas parti de ce cercle est Leonard Aurelius. Même avec la mort de Lucien Cross et le crash informatique, s'ils se retrouvent forcé de vendre, ils vendraient à n'importe qui mais pas à Ares. Damien Knight, le patron d'Ares, a tenté plusieurs fois de faire assassiner Lucien Cross, dont une tentative qui a coûté l'usage de ces jambes à Jezebel Surateau, une des actionnaires. Il a aussi fait tuer le fils de Raymond Briggs, un ancien cadre d'Ares qui avait suivi Aurelius chez Cross. C'est juste idiot d'imaginer qu'ils accepteraient une offre d'Ares. Ils vendraient à une autre corporation.
A titre informatif, et parce que ca m'a bien ennuyé quand je travaillais dessus, le format RTF a beaucoup de mal avec les caractères accentués scandinaves, qui provoquent des sauts de formatage. Et pour une dernière anecdote, le "niveau de fiabilité E-4" est une référence au Guide de l'Empire de Star Wars, où une double page détaillait la composition d'un message des renseignements impériaux.