TAMANOUS | 08/10/2008 | le dossier

Comme pour les Seraphim, le dossier sur Tamanous était une proposition que j'avais faite pour Loose Alliances qui a été refusé, ce qui ne m'a pas empeché de finaliser (ou presque, puisqu'il manque les signatures des commentaires). Dans le cas de Tamanous, le sujet a bien été couvert dans LA, par un autre auteur. C'est là qu'on peut voir à quel point le traitement du même sujet par deux auteurs peut être complètement différent. Le chapitre finalement publié est une nouvelle d'ambiance qui suggères les choses sur Tamanous, en donnant encore moins d'informations que les quelques lignes qu'il y avait dans Man & Machine. Mon dossier est une approche plus froide, qui entre dans le détail des activités et des personnes. Evidement, à titre personnel, je trouve mon approche plus intéressante. On peut la trouver plus éloignée du street level qui prévaut maintenant dans Shadowrun. C'est plus ou moins vrai selon qu'on s'imagine les patrons des syndicats du crime comme l'équivalent des directeurs d'une multinationale ou comme des voyous glorifiés.

Ce qui m'a le plus inspiré sur Tamanous est le choix du nom. A priori, le premier auteur de Shadowrun qui a utilisé le nom s'est sans doute basé sur la société cannibale du Tamanous Noir qui existait au sein de la tribu kwakiutl, au XIXe siècle. Malgrè une référence aussi précise, Man & Machine disait que l'origine de l'organisation était inconnue. D'après le Native American Nations, la population kwakiutl est dans les années 2050 d'environ 40'000 personnes, une minorité opprimée dans un état Tsimshian dictatorial. Si l'origine de l'organisation Tamanous avait du se trouver là, la piste aurait été facilement remonté. Alors comme pour les Seraphim, j'ai joué avec toutes les possibilités que pouvait receler l'origine du nom.

Les organisations criminelles choisissent rarement leur nom de nos jours. Les media ou les forces de l'ordre s'en chargent à leur place. Les familles mafieuses gardent ainsi le nom du chef en place au moment où la police a pu l'identifier. Ce peut laisser imaginer qu'on hérite du contrôle de la famille de père en fils, ce qui n'est pas du tout le cas. Ainsi, l'actuel chef de la famille Gambino de New York serait Nicholas Corozzo. Thomas Gambino, le fils de Carlo Gambino qui a donné son nom la famille qu'il a dirigé, n'est "que" caporegime. Dans le même ordre d'idées, on a beaucoup débattu de l'origine du nom al-Qaida.

L'autre idée maîtresse dans ma description de Tamanous, c'est que l'organisation n'est pas comme il l'était parfois suggéré contrôlé par des vampires ou des goules. Le personnage de Daniel Kahn est là pour entretenir la rumeur, mais, dans les faits, le trafic d'organe de Tamanous trouve son origine dans une cupidité très humaine.

Le personnage de Kahn d'ailleurs, est un peu baclé. A vouloir laisser la porte ouverte aux délires de conspirations vampiriques, j'ai réalisé après coup qu'on peut penser que c'est vraiment l'idée que j'ai en tête. Kahn est dans la même situation que Kyle Hayden : c'est un humain qui a contracté une maladie un peu particulière, et qui continue les affaires. Pour l'instant, leurs concurrents et leurs collaborateurs ne vieillissent pas plus qu'eux grâce aux thérapies géniques de léonization. Dans un siècle ou deux, forcèment, les choses seront différentes, mais on en est pas là.

Michael Aldi est un PNJ qui provient directement de ma campagne NMA, où mes PJ avaient participé à son arrestation. L'organisation de trafiquants d'armes de destruction massive à laquelle je fais référence n'est autre que Winternight. Victor Osawa n'apparaît pas dans la campagne, mais l'une des "confrontation violente avec les forces de l'ordre" qui a coûté la vie à l'un des autres chefs de la filière Salish-Shidhe était le fait des mêmes PJ.
Les personnages, nottament Pieter Brunner et le colonel Makebo, s'inspirent en partie de la série Alias et dans une moindre mesure du Triumvirat de la série Le Caméléon (The Pretender) pour Makebo. Ils correspondent assez aux genres de méchants qu'on y voit. Le récit de l'opération de la CIA pour s'emparer de l'ordinateur de Brunner au Cap est typiquement un synopsis d'épisode d'Alias.

Dans les petits détails, la North American Association for Technologies for Organism (NAATO) est un ratrappage pour une mention faite de la NATO (l'OTAN en anglais pour ceux qui ne savaient pas) dans Shadows of North America en 2062, alors que l'Organisation du Traité de l'Atlantique Nord ne paraissait pas, de l'avis de beaucoup, à sa place dans un univers de Shadowrun ou les américains ont laissé les troupes russes avancer jusqu'à Berlin. J'avais déjà fait mention de la NAATO dans un article de NSI, en clin d'oeil à Peter Taylor qui avait été un de ceux que cette mention dans SoNA avait dérangé.