André Michel Philippe Fergern est le 2e enfant de Mathieu Fergern, un officier de l'armée de terre, et Jeanne Bacha, une cadre supérieure. Le colonel Fergern, arabophone, fût attaché militaire à l'ambassade de France au Caire, où il a rencontré son épouse, issue d'une famille riche.
André Fergern étudie à l'ENSTA (Ecole nationale supérieure de techniques avancées), dans la filière Chimie des matériaux. A sa sortie d'école en 2035, il est recruté par le groupe Esprit Industries. Il travaille sur l'ingénierie des blindages. A cet époque, il est en contact avec les services de renseignement français pour fournir une expertise technique dans ce domaine. En 2038, on lui confie la direction de la recherche de la SOFCOM (SOciété Française de COnception des Matériaux), une petite filiale d'Esprit Industries. La société sert alors de couverture pour les services français et d'Esprit dans le cadre de l'opération Tanto. La direction de la SOFCOM est confiée à André Fergern en 2039. L'opération doit être brusquement interrompue l'année suivante. Esprit Industries vend la SOFCOM à Barytech, une filiale du groupe Saeder-Krupp en 2040. André Fergern touche à cette occasion une commission sur la transaction et une indemnité de départ, pour un montant total de plusieurs millions d'euros.
André Fergern rejoint alors le milieu fermé des ventes d'armes secrètes et illégales, probablement en lien directe avec des agents des services de renseignement d'Esprit, le SDEI. Il entretient également des relations avec Dassault, racheté peu de temps auparavant par Aztechnology. Entre 2042 et 2047, il est localisé en Afrique, en Australie et en Amérique du sud. Il est notamment soupçonné d'avoir fourni en armes des groupes terroristes aborigène et maori en Australie et en Nouvelle-Zélande en 2044. Deux ans plus tard, en 2046, son nom apparaît dans une vente d'armes au gouvernement communiste d'Indonésie (qui lutte alors contre des rebelles soutenus par le groupe américain Federated-Boeing). C'est également pendant cette période qu'il noue des liens étroits avec sa famille maternelle en Egypte, qui va participer aux circuits financiers que Fergern va utiliser.
En 2048, André Fergern va tenir un rôle d'intermédiaire d'une autre autre envergure. Il est l'un des intermédiaire officieux du conseil d'administration d'Aztechnology au moment de l'opération Reciprocity et lors des négociations qui aboutiront à la résolution Veracruz. Il cesse apparement ces activités de marchands d'armes après cet épisode, et apparaît de plus en plus souvent dans la négociation de contrats d'armement légitimes.
Au début des années 2050, André Fergern est à la tête d'une importante fortune acquise grâce aux ventes d'armes. Cet argent a été reinvesti dans plusieurs corporations, y compris Esprit Industries. En 2054, André Fergern et Esprit Industries réalisent un échange d'action pour l'acquisition de la société AL International. L'opération fait de Fergern le huitième actionnaire de la mégacorporation. Trois autres actionnaires d'Esprit lui confient la gestion de leur participation.
Le président du conseil d'administration d'Esprit Industries, Thomas Bloch, décède en 2058. Personnalité indépendante, ancien conseiller à la sécurité nationale des UCAS et ancien cadre de la branche nord-américaine d'Esprit, il ne possédait (officiellement) qu'une seule action. Le choix de son remplaçant va faire l'objet d'une lutte entre d'un coté, le premier ministre, qui soutient la candidature de l'ancien chef d'état-major des armées Alexandre de Rochefort, et de l'autre, la présidente de la République. C'est Saeder-Krupp, actionnaire d'Esprit au travers de GIAT Industries, qui va proposer le choix d'André Fergern. Malgré, ou peut-être à cause de, son rôle dans des dossiers sensibles, Fergern se voit confier le siège de président du conseil d'administration. Dans les années qui suivent, il va tenir le même rôle que son prédécesseur, en représentant Esprit auprès de ses actionnaires et de ses principaux clients, loin des projecteurs.
En 2071, le directeur général d'Esprit Herbert de Vaucanson est atteint par le scandale politique qui secoue la France. André Fergern va trouver Katrina Showski, l'ancienne directrice Europe de Cross Applied Technologies, pour remplacer Vaucanson. Cette spécialiste de la finance a comme autre qualité une grande connaissance du groupe Ares Macrotechnology, le principal concurrent d'Esprit. Elle est alors directrice en charge de la participation au consortium Airbus au sein de la corporation Aérospatiale, qui est par ailleurs l'un des principaux actionnaires d'Esprit Industries. En réalité, c'est Henri de Bourbon, dont la famille vient de consolider son contrôle d'Aérospatiale, qui soutient au départ la candidature de Showski, au sein du conseil d'administration d'Esprit par la voix de Lucas Monthier, et à l'Elysée par celle du secrétaire général de la présidence Yannick d'Escatha. André Fergern est prié d'avaliser et de soutenir cette candidature, marquant la fin programmée de son influence au sein du groupe.