ANDRE FERGERN | 06/03/2011 | le dossier

Le personnage d'André Fergern occupe une place particulière dans le matériel que j'ai developpé. A l'origine, il a d'abord été le sujet d'un dossier pour la deuxième mise à jour de mon site Shade. Cette première version (comme ce qui concerne Kyle Hayden et Hugh Werner) est assez mauvaise, avec un personnage à qui j'accorde une influence démesurée. Par la suite, André Fergern est intervenu dans la campagne "NMA", dans un rôle particulièrement complexe à gérer, puisqu'il joue sur trois tableaux différents en même temps. J'avais déjà à ce moment ramenné son envergure à des dimensions plus raisonnables, celles d'un marchand de canons, liés aux services français, et en passe de devenir le président du conseil d'administration d'Esprit Industries. Je me suis inspiré en partie de personnages réels comme Arcadi Gaydamak et Pierre Falcone (récemment, j'ai ajouté Alexandre Djouhri à la liste). Mais contrairement à Kyle Hayden et Hugh Werner, Fergern n'avait pas bénéficié d'une réecriture sur mon deuxième site, Onyx.

Quand j'ai pu développé et décrire Esprit Industries dans Shadows of Europe, j'ai eu l'occasion de faire entrer André Fergern dans le "canon" officiel. Compte tenu, des contraintes de taille, je ne pouvais pas me permettre plus de quelques phrases à son sujet (d'autant que pour ce qui concernait la France, le thème portait plutôt sur les membres de la noblesse). Il m'a donc fallu synthétiser et résumer ce personnage en quelques phrases seulement.

André Fergern, the French-Egyptian international arms dealer, became Esprit's chairman in 2058. He maintains some French intelligence contacts, but rumors also tie him to Aztechnoloy from the "Ensenada days" in 2048. There's naturally plenty of drekheads claiming he's another of the Big A's secret shareholders.

Dans ce genre de situation, où j'ai voulu introduire dans un supplément un élément que j'avais déjà très longuement développé et utilisé, mon objectif est en fin de compte d'éviter que le lecteur ou un autre auteur en ait une image trop éloigné de la mienne. Chaque mot est choisi pour être le plus synthétique et le plus complet possible. C'est quelque chose qu'on retrouve très régulièrement dans mes textes (par exemple, dans le dossier sur André Fergern, à propos de Thomas Bloch).

Je voulais notamment que les liens entre André Fergern et Aztechnology soit crédible et pris au sérieux. Je crois que c'est un sentiment assez naturel que de rejeter un personnage qui apparaît subitement dans l'histoire et qui est doté par la seule volonté de l'auteur d'une importance démesurée (tel Monsieur de Fontainebleau dans le supplément France). A l'instar du vampire Daniel Kahn dans le dossier sur Tamanous, le format des suppléments Shadowrun fait que les suggestions ressemblent souvent à des affirmations faussement subtiles. C'est la raison d'être de la troisième phrase, qui pose clairement une limite à ce que je veux suggérer : André Fergern est en relation avec Aztechnology, mais pas au plus haut niveau. Mais dans le même temps, je suggère aussi que ca puisse être le cas. Ca ressemble un peu à des techniques publicitaires, éviter la réaction défensive de rejet, pour vendre mon produit dans tous les cas.

André Fergern a eu un rôle que je n'avais pas prévu par la suite. Dans Corporate Guide, en 2072, Esprit Industries apparaît dans la liste des filiales d'Aztechnology. C'est la mention de ce lien entre les deux corporations qui a donné au chef de gamme Jason Hardy de faire évoluer les choses dans la décennie qui sépare Shadows of Europe ou System Failure de Corporate Guide. Mais cette partie de l'histoire fera l'objet d'une autre note plus tard.


A cause de mon souci habituel de "rétro-compatibilité", j'ai conservé les personnages de Hans Raynes et d'Alfred Swanson, bien que leur propre biographie ne colle pas du tout à celle de Fergern. Swanson intervanait dans un scénario de la NMA où il tentait d'acquérir un virus informatique militaire pour le compte de son patron. Hans Raynes est apparu dans un nouvelle au sujet similaire. Un dessin médiocre de son apparition (avec un garde du corps japonais) existe quelque part dans mes papiers. La nouvelle est ensuite devenue l'introduction d'un projet de roman de gare qui devait raconter le départ du vice-président éxecutif William Briggs d'Ares Global Entertainment et la création de Cross European Development en 2060. Elle comporte d'ailleurs la scène d'une rencontre entre André Fergern et Katrina Showski.

En revanche, j'ai changé le nom de famille de la mère de Fergern. J'avais pris "Baïcha" en imaginant un nom à consonnance arabe. Après quelque recherche, jamais personne n'a porté un tel nom. Je l'ai donc modifié au profit de "Bacha", qui semble pouvoir être un patronyme arabe. Il convient de noter que "Fergern", patronyme qui se voulait à consonnance germano-neerlando-flamande, n'existe pas non plus ("Ferger" aurait été un choix plus judicieux). Conséquence qu'on pourrait trouver utile, les résultats d'une recherche sur Internet du nom Fergern concernent essentiellement ce personnage.