ESUS | 04/10/2008 | le dossier

Ce dossier sur ESUS fait suite à celui sur Esprit Industries. Comme je disais dans les notes relatives à Esprit, j'ai repris le modèle du Corporate Download pour entrer dans les détails de chaque mégacorporation. Dans le cas d'ESUS, le résultat est un peu moins propre que pour Esprit : pas de commentaires postés, pas d'introduction aux différentes parties. C'est plus brut. Mon objectif était surtout de réaliser un "memory dump" de toutes mes idées sur ESUS.

Au moment de l'écriture de Shadows of Europe, ESUS m'intéressait moins qu'Esprit. A l'origine, l'idée de regrouper la SNCF, la CMA-CGM et d'autres compagnies de transport dans une mégacorporation venait d'un des membres de l'équipe, Achille ou Molloy, je ne me souviens plus. Le plus gros défaut d'ESUS, de mon point de vue, était que c'était une idée neuve, qui ne faisait pas référence au contenu d'un supplément précédent. Ce qui me laissait une impression de moindre ancrage dans l'univers. Tout ce que j'ai trouvé à faire a été de faire une filiale du groupe d'Euroair, la compagnie aérienne citée dans l'historique de Shadowrun en raison de l'attaque par un dragon du vol 329.

Mais au fur et à mesure, j'ai trouvé l'idée d'ESUS de plus en plus intéressante. D'abord parce que le secteur du transport n'apparaissait que peu ou pas du tout dans Shadowrun jusque là. Ensuite, parce qu'une entreprise française pouvait prétendre à un rang décent dans ce secteur. C'était l'époque de la fusion Air France-KLM dans le secteur aérien. Il y avait aussi la perspective à terme avec le manque de pétrole, que les liaisons ferroviaires à grande vitesse remplacent les vols aériens en Europe (Air France envisage même d'acquérir des TGV en vue de la libéralisation du transport ferroviaire français). Comme je le dit dans le dossier, le secteur des transports est le dernier nid de l'action syndicale en France. Confrontée le syndicalisme à l'extraterritorialité était une idée amusante. Enfin, après avoir passé quelques temps à Paris, j'ai réalisé que l'emprise extraterritoriale d'ESUS sur les stations de metros, les gares et les aéroports valait toutes les arcologies. Les habitants de la région parisienne y passent un temps non négligeable, y compris les délinquants et les criminels.

J'ai vraiment commencé à développer ESUS après avoir une idée de campagne où les joueurs incarneraient des membres de l'unité d'enquête criminelle de la SUGE. On était dans la veine de Berlin XVIII ou COPS. Mais les PJ n'auraient eu les pleins pouvoirs dans les emprises d'ESUS, mais rien au delà. Filer ou interroger des suspects "à la surface", dans Paris, se ferait à la limite de la légalité. Dès que le suspect met un pied dans une station de métro, les règles changent. A la façon d'une série comme NCIS, il y aurait eu l'occasion d'une petite pirouette scénaristique pour expliquer que telle ou telle affaire échappe à la Police Nationale et tombe dans la juridiction d'ESUS. En plus, les liens entre les transports en commun et la politique locale était l'occasion d'ajouter des affaires politico-financières en toile de fond.


Comme d'habitude, le dossier est émaillé de petites références. Martin Osborne, le père du DG, est un PNJ de la campagne NMA. La famille de Rohan existe vraiment. Quelqu'un dans l'équipe française avait choisi les prénoms, mais j'ai découvert plus tard qu'une tradition fortement ancré dans la famille voulait que l'ainé de chaque génération soit baptisé alternativement Alain ou Josselin. J'en ai profitté pour enrichir leur histoire avec le décès du frère ainé sous les ordres d'Alexandre de Rochefort. Les habitudes de coups fourés chez Trase était à l'origine un petit texte d'ambiance dans la campagne Euroline. C'est d'ailleurs un MJ d'Euroline qui avait le premier envoyer les unités anti-émeute de Centurion dans le métro parisien. Au départ, l'idée allait plutôt à l'encontre de ce que j'imaginais de mon coté. Finallement j'ai pu réunir les deux idées, en enrichissant encore au passage la vie syndicale d'ESUS. La construction d'un hub à Marseille reprend le chapitre français sur Marseille dans Capitales des ombres, comme le projet de rapprochement entre ESUS et Index-Axa et l'assassinat de Charles de Rohan. Les références à Barytech, une filiale de Saeder-Krupp, procèdent d'une volonté de ma part -j'y reviendrais probablement dans une autre note- de mettre en avant une branche française importante pour S-K.